Epilogue

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Faïz entra dans la petite pièce après avoir ouvert brusquement la porte. Il se figea subitement quand il aperçut Ray qui se tenait debout à côté d'un chevalet solitaire. Le jeune homme, sur ses gardes, referma doucement la porte.

L'endroit spacieux et joliment décoré était baigné des derniers rayons de soleil de l'après-midi grâce à son immense lucarne. Faïz se dirigea vers le bureau en chêne, installé près de la bibliothèque.

- J'ignorais que tu serais au mariage de David, déclara-t-il d'une voix prudente. Je cherchais Julio et pensais le trouver ici.

Ray soupira. Il bomba son torse d'un air important et fit mine de remettre sa cravate à sa place.

- Je ne reste pas ! Je suis juste venu présenter mes félicitations aux jeunes mariés et c'est fait.

- Mais tu n'as pas vu mes parents, ni Zoé et Georgia, s'étonna le jeune homme.

Son ancien ami lui lança un regard pénétrant. Les yeux cernés et les joues d'une extrême pâleur, il paraissait encore en proie à une douleur invincible. Après un instant de réflexion, Ray prononça lentement :

- Tu leur passeras le bonjour pour moi.

Aucune émotion ne transpirait dans sa voix et il continua de fixer Faïz avec insistance. Celui-ci ne pouvait expliquer le sentiment bizarre qui le parcourut à cet instant. Très calmement, Ray reprit :

- J'ai aperçu ta fille et Zoé, tout à l'heure, près de la fontaine. Je suis heureux pour elle, toute sa colère semble apaisée. Finalement, elle t'a pardonné. Tu as maintenant une jolie petite famille.

Devant le ton sournois et glacial de celui-ci, les sourcils de Faïz se rapprochèrent.

- Et toi, m'as-tu pardonné ?

Son ami produisit un rire de gorge puis inclina la tête, l'air grave.

- J'y travaille mon frère, j'y travaille.

L'atmosphère devint soudain pesante et électrique. Les deux jeunes hommes s'affrontèrent un instant du regard, puis Faïz sourit aimablement en hochant lentement le visage. Avant de s'en aller, il posa les yeux sur la veste de Ray, posée sur le dos du siège du bureau.

- Beau blouson ! Le dessin à l'arrière est... assez surprenant et très voyant.

- C'est un souvenir précieux pour moi. Asarys me l'avait acheté à Carthagène pendant que j'étais enfermé entre quatre murs sur Séfiros.

Ces mots piquèrent Faïz au vif, qui serra aussitôt sa mâchoire. Il jeta un regard noir à son ancien ami en signe d'avertissement, puis se dirigea vers la porte. Avant de franchir le seuil, le jeune homme se retourna pour s'adresser une dernière fois à celui-ci :

- Le Maestro n'est plus sur Terre, nous avons vaincu le mal. Tu devrais toi aussi tourner la page et profiter de cette paix que nous n'avons jamais encore connue jusqu'à présent.

- Tu te trompes ! L'enfer est vide, tous les démons sont ici, prononça Ray à voix basse. William Shakespeare avait raison.

Lorsqu'il se retrouva seul dans la pièce, un rire aigu résonna dans sa tête. Il ferma ses paupières le plus fort possible.

- Taisez-vous ! grogna-t-il pour faire taire les chuchotements abrutissants dans son crâne qui le torturaient.

Quand il rouvrit les yeux, il partit d'un pas rapide chercher sa veste. Avant de l'enfiler, il caressa le dessin au dos de celle-ci. L'immense dragon, aussi merveilleux que terrifiant, captivait Ray et le fascinait. Il paraissait vivant tellement il était réaliste. Cette redoutable créature, aux griffes et aux dents tranchantes, capable de cracher du feu, représentait à elle seule, la beauté des ténèbres. Les murmures démoniaques dans sa tête lui promettaient de faire de lui un dragon puissant, capable de mettre à genoux l'homme qui avait volé la vie à la femme qu'il avait tant aimée.

Ray, l'âme sombre, quitta à son tour la pièce sans se retourner avec des bruissements diaboliques plein la tête. Il trainait désormais derrière lui l'ombre de la mort.

FIN DE LA TRILOGIE DARK FAÏZ

MERCI

« Le mal existe, mais pas sans le bien, comme l'ombre existe, mais pas sans la lumière ».

De Alfred de Musset.

« L'un des caractères de notre siècle est de corrompre le bien, au point de le rendre pire que le simple mal ».

De Félicité Robert de Lam.

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Dark Faïz -T 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant