Chapitre 12.5

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FAÏZ

Le jeune homme, aux côtés de l'agent Martinez, releva sa tête au moment où le corps de Zoé tomba au sol. Le choc fut si fort que la poussière se souleva tout autour d'elle. Ses yeux s'agrandirent quand il vit Pavel s'approcher de la jeune femme en l'observant avec un intérêt non dissimulé.

— Faïz ? l'appela Masha, désespérée. Libère Martinez, il est en train de lâcher.

Tiraillé entre le choix de secourir la femme qu'il aimait ou de libérer cet agent du FBI, Faïz choisit finalement de tenir parole en brisant les chaînes qui retenaient les pieds et les mains de Stephen. Le pauvre malheureux porta aussitôt ses mains sur le collier de torture en s'acharnant dessus.

— Enlevez-moi ça ! hurla-t-il. Je vais devenir fou.

Faïz lui bloqua la tête avec sa main afin de l'empêcher de bouger, puis de l'autre, arracha sans difficulté le tour de cou métallique. L'agent Martinez trébucha de sa chaise, trop pressé de se dégager de ses entraves diaboliques. Haletant, il s'éloigna à quatre pattes avant de s'arrêter pour tenir son menton sanguinolent.

— Emmène-le à l'extérieur et administre-lui les premiers soins, ordonna Faïz à Masha.

— Non, je reste.

— Allez ! rugit le jeune homme. Je n'ai nullement le temps de me préoccuper de vous.

Malgré sa raison qui lui sommait de rester, Masha obéit à la voix autoritaire qui lui faisait face. À contrecœur, elle aida Martinez à se relever, en lui passant son bras autour de son épaule, puis ils se dépêchèrent de sortir de cet endroit avant que le Maestro ne les arrête. Stephen préférait mourir plutôt que de revenir sur l'assise de tortures.

Au moment où Pavel attrapa Zoé par les cheveux, Faïz, horrifié, s'élança vers lui pour le forcer à la lâcher. À cet instant, il doutait de gagner le combat contre cet être démoniaque et ignorait s'il reverrait sa fille. Son seul but, désormais, était de gagner du temps afin que Zoé reprenne connaissance et qu'elle s'échappe d'ici au plus vite pour avoir une chance de rester en vie.

À l'extérieur des murs de la demeure, dans les airs, une folle course-poursuite se déroulait entre Elijah et les cavaliers de l'ombre. L'ange, aux ailes démesurées, tentait d'échapper à ces rapaces affamés d'âmes comme la sienne. Soudain, un jeune homme au visage rond et aux traits fins apparut à ses côtés. Celui qui était caché de la lumière, mais aussi aux yeux d'Elijah depuis des années, venait de se montrer de nouveau, dans l'obscurité de cette nuit, éclairée d'éclairs à répétition.

— Mon vieil ami, les ténèbres ont l'air très remontées contre toi ! constata l'homme sur un ton ironique.

Ce dernier, habillé d'une élégante toge de couleur ambre, avait des cheveux très courts et argentés. Son regard perçant scrutait avec attention le haut de la tête de son voisin.

— Ce n'est pas le moment, Condor. Ces foutus spectres me collent au train depuis plusieurs minutes maintenant.

Celui-ci s'efforçait de refouler sa colère face aux paroles de son ancien équipier.

— Ce n'est pas étonnant, ton halo de lumière ressemble plus à du verre pilé qu'autre chose. La source ne t'a pas redonné toutes tes capacités.

Elijah reprit de l'altitude en prenant un maximum de vitesse et répondit à son voisin, la mâchoire crispée :

— Ça te dirait de te rendre utile pour une fois ? Au lieu de tergiverser, tu pourrais te mettre à la recherche de Georgia. Tu l'as peut-être oublié, mais elle est en ce moment même en danger, enterrée vivante dans ce parc.

— Que pensais-tu que je faisais depuis tout ce temps ?

— Rien ! répondit Elijah, regrettant d'avoir ouvert la bouche.

— Il faudra que nous travaillions sur ton satané caractère quand tout sera fini. Toutes ces années sur Terre ne t'ont pas arrangé.

Les deux amis virèrent en même temps sur la droite afin de suivre le courant du vent pour aller plus vite.

— J'ai ratissé tout le Nord-Ouest et l'Est, déclara Condor. Mais je n'ai pas réussi à capter l'énergie de Georgia.

Les deux acolytes piquèrent vers le bas et se mirent à slalomer entre les arbres avec les spectres toujours à leurs trousses. Les formes abstraites, aux pupilles rouges flamboyantes, paraissaient se tortiller et s'allonger afin de mieux atteindre les deux anges.

— Tu peux t'occuper des cavaliers ? Ou du moins, essayer de les ralentir ? Je vais chercher la petite au sud du parc.

— Je devrais y arriver.

Condor remonta vers le ciel en effectuant des cercles. Son halo céleste se mit à scintiller davantage pour attirer les ombres démoniaques dans sa direction. Hypnotisées, elles oublièrent de suivre Elijah qui s'enfonçait dans la forêt boisée.


Dark Faïz -T 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant