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- Tu es sûr que ça va ? Tu t'es cognée assez fort, résonne soudain la voix de Noah dans cet espace fermé.

Je ne supporte déjà pas de l'entendre respirer? alors qu'il me montre sa fausse empathie ? Non merci.

- La ferme ! Lancé-je directement histoire d'être très transparente sur mon ressenti envers lui.

- Ne t'acharnes pas contre moi, ce n'est pas moi qui t'ai frappé,s'explique-t-il le plus normalement du monde.

Ma tête jusqu'ici tournée à quatre-vingt-dix degrés pour ne pas avoir à le regarder, revient justement droit vers ses yeux vampiriques , pour y ancrer un regard des plus meurtriers.

- Je te jure, continue-t-il en levant un bras en l'air, l'autre étant occupé à boucher ses narines.

- Noah sérieusement,j'ai mal à la tête. Lui dis-je simplement en me pinçant l'arrête du nez .

Un souffle suit ma déclaration, je veux rentrer, manger quelque chose de calorique et m'enfoncer dans ma couverture. Voilà tout ce que je veux faire à cet instant et je pense qu'après que l'infirmière ait fini de me rafistoler c'est ce que je ferais. Ma patience est moins que basse.

- Je suis navré que tu aies assisté à ça, revient-il à la charge, ce n'était pas ton affaire, ajoute-t-il toujours aussi calme .

- Et ce n'était pas la tienne non plus ! Lui répondis-je, incapable de me taire face à ça. C'est entre deux frères et leurs problèmes familiaux, pourquoi tu ramènes ta fraise au juste ?

Un léger sourire lui échappe, sauf que moi, je ne disais pas du tout ça pour rire. Je ne suis pas d'humeur au cas où il ne l'aurait pas remarqué.

- C'est là que tu te trompes Okdalina, je serais toujours là si ça implique Carter.

- Ça va ! On a compris. Tes histoires de loyauté ridicule, lui braillé-je dessus, l'amitié a des limites, il est immature et immoral , et surtout en âge de se défendre tout seul, tu n'es pas son avocat.

Je n'arrive pas à avoir une conversation calme, je suis sur les nerfs et sa tronche zen de moine calme dans l'un de ses monastères bizarres , ne m'aide pas du tout. Mais une phrase un peu plus posée sort de mes lèvres.

- Même si c'est autre chose que de l'amitié que tu ressens pour lui, ne le laisse pas te manipuler.

J'avais peur d'évoquer ce sujet, mais soyons honnête, qui ne prendrait pas en compte la possibilité que Noah soit amoureux de Carter ? En matière de décisions foireuses, on en fait quand on a le virus Carter.

- Oh, j'aimerais que ce soit aussi simple. Rit-il doucement aucunement vexé par mon insinuation - après il est malin, j'imagine qu'il a conscience de l'image de sbire ou de fan qu'il peut avoir- , mais certaines amitiés sont bien plus fortes qu'une amourette.

- Oh , je t'en prie ! Garde tes beaux discours, le coupé-je directement, crois moi j'en connais des amitiés et des liens forts, je n'ai pas besoin d'une définition de la chose, ajouté-je en toisant du regard. Surtout pas venant de toi, ni aucun d'entre vous !

Je ne reprends mon souffle qu'à la fin de ma tirade, non mais ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité .

- Je n'ai pas l'intention de me justifier ou de t'expliquer ma vision des choses. Soyons d'accord de ne pas l'être. Reprit-il quand même, je veux juste que tu saches que tu n'étais pas visée aujourd'hui.

- Ah donc tu avoue que Cameron l'était ! Repris-je avec vivacité, avoue que tu le poussais sur des sujets sensibles simplement pour qu'il pète les plombs devant témoin ! Lancé-je en pointant du doigt la porte pour indiquer l'extérieur .

- Oui, répondit-il simplement .

J'entre ouvre la bouche, je ne sais même plus quoi dire, je suis simplement écœurée.

- C'était le seul moment où il était seul, sans sa bande. Continue-t-il alors que mon regard exprimait clairement mon abandon de débattre avec lui, je savais que si ils étaient là, ils l'auraient retenu , je ne voulais pas que tu y assistes et encore moins que tu te blesses.

Je hausse les sourcils, abasourdis. Je n'ai pas la force, ni l'envie de défendre le sujet avec la même implication qu'au début et pour répondre à toutes les interrogations dans ma tête je ne lui dis qu'un seul et unique mot.

- Pourquoi ?

Il se redresse sur la chaise sur laquelle il s'était effondré dès son arrivée et m'offre un de ses regards les plus sérieux .

- Il se croit tout permis Okdalina, commence-t-il , il faut que ça s'arrête. On ne poignarde pas les gens lorsque nous avons un problème familial ! Ajoute-t-il en fronçant les sourcils, tu as diabolisé Carter à cause de ce qu'il t'as fait, un mensonge, une manipulation, tu ne l'as plus jamais regardé, ni considérer de la même façon. Pourtant au fond de toi, tu sais qu'il te mentait au début mais que beaucoup de choses étaient trop sincères pour être des inventions.

Je fronçais les sourcils , je ne sais pas où il veut en venir.

- Alors que tout ce que fait Cameron est excusable, il vient de te frapper Okdalina ! s'exclame-t-il.

- Il ne , allais-je directement le défendre dans un hoquet.

- Il ne l'as pas fait exprès. Me coupe-t-il pour le finir à ma place. Je sais, mais où penses-tu que son caractère va le mener ? Regarde ce qui s'est passé avec son frère ,toute cette histoire, basée sur un malentendu qui a traîné si longtemps, parce que monsieur était trop fière pour se donner la peine de bien expliquer la situation à son frère ivre de rage, qui dans tous les cas avait le cœur brisé !

- Et Cameron qui ne trouve pas de confiance ni d'affection dans son foyer, il est censé faire ses preuves encore combien de temps ? Si il est comme il est aujourd'hui c'est parce que cette famille ne lui a pas donné d'autre choix. Défendis-je férocement.

Un léger rire lui échappe, et il hausse les épaules.

- Tu vois Okdalina, tout est une question de point de vue dans la vie. Du côté duquel on observe la situation ? Ajoute-t-il en essuyant de sa main libre le sang qui baignait sa peau blanchâtre. Cameron a toujours son club derrière prêt à intervenir si il a un problème, sans parler de ceux de l'extérieur du lycée ou même de la ville. Puis il t'a toi aussi, apparemment, ajoute-t-il essayant toujours de capter mon regard. Carter lui, n'a que moi. Fini-t-il en se laissant retomber en arrière la bouche plissée.

Je n'aime pas son regard suffisant, comme s' il savait qu'il avait passé son message et que mon silence laissait sous-entendre que j'étais d'accord. Alors comme par réflexe, j'utilise ma meilleure arme .

- Arrête, je vais pleurer, lancé-je sarcastique au plus haut point la mine dégoûtée.

Je sais, pas très mature de ma part. Il soupire sur le point d'ajouter quelque chose mais la porte s'ouvre la silhouette de notre infirmière adorée .

- Noah ? S'étonne-t-elle les yeux rivés sur lui avant même qu'elle ne referme la porte, que t'est-il arrivé ? Lui demande-t-elle donc en pénétrant complément dans la pièce .

Je ramène directement mes yeux à la recherche de ce regard d'aigle bleuté, attendant sa réponse .

- Rien de grave, j'ai passé toute la journée sous le soleil, un pote m'a à peine effleuré que mon nez s'est mit à saigner. Ça m'est arrivé tout l'été. Explique-t-il donc dans une histoire totalement inventée les yeux plantés dans les miens.

Vos promesses 2 : InsertionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant