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Dans la voiture, l'ambiance était bonne enfant. Nous nous amusions à nous raconter nos pires hontes , nos plus grandes peurs ..etc .

A vrai dire je ne parlais pas beaucoup, j'écoutais les anecdotes aussi improbables les unes que les autres de mon père, qui semble malgré tout en être fier. Je ris à m'en faire couler une larme. Bientôt arrivés au restaurant dont mon père chante les louanges depuis son arrivée en ville, je me remet doucement du dernier fou rire que je venais d'avoir. En reposant ma tête en arrière sur le siège, le petit miroir du rétroviseur me donna une image qui me fait perdre le sourire .

Je sursaute comme une malade et fronce les sourcils pour voir si j'hallucinais .

- Est-ce que tout va bien ? Me lance mon père en remarquant mon affolement soudain tout en alternant le regard entre la route et moi .

- Oui, oui, répondis-je en me calmant pour ne pas l'alarmer d'avantage , j'ai cru reconnaître quelqu'un sur le trottoir, finalement non , lui souris-je .

Il hoche la tête et recommence à parler de je ne sais quoi. Pour dire vrai je n'écoutais plus, j'alternais les regards discrets sur tous les rétroviseurs pour confirmer mes doutes et malheureusement il y avait bel et bien une Harley qui suivait la voiture .

Coïncidence ? J'en doute fort !

J'essaye par tous les moyens de voir de quel modèle il s'agit afin de déterminer si c'était quelqu'un du club, mais c'est à bonne distance et je ne veux pas me retourner. Quelques minutes plus tard, nous sommes face au restaurant , la façade lumineuse indique que l'endroit est assez chic. Mon père se gare et nous quittons le véhicule .

La bécane arrive derrière nous et je la reconnais immédiatement, ce n'est pas ce dont j'avais peur mais c'est tout de mêmde étrange. Mon père confie les clés au voiturier car le parking était un peu plus loin , tandis que la Harley s'enfonce dans la ruelle ; bien sûr il ne laisserait personne d'autre la garer !

- Allons-y, lance mon père en avançant vers la porte boisée ouverte d'où dépassent des lumières rouges .

- Hum, pars devant, je te rejoins , lui dis-je dans un regard éloquent .

Je ne sais pas ce qu'il comprend de mon regard insistant , il a d'abord l'air confus , puis hoche la tête et disparaît vers l'intérieur. Je me retourne et revient vers la ruelle, au moment même où la silhouette revenait elle aussi vers moi, cette fois, sur ses pieds .

- Je rêve ou est-ce que tu nous as suivis ? Lui lancé-je d'un ton énervé sans pour autant hausser la voix, histoire que les quelques présents dans cette ruelle n'entendent pas notre conversation.

- Salut, me sourit-il innocemment, content de te voir aussi. Ajoute-t-il s'immobilisant face à moi .

Je fronce les sourcils .

- Colt! Fais-je dans une mise en garde en croisant les bras sur ma poitrine .

- Oh ça va, roule-t-il ses prunelles noires, j'étais en route chez toi quand je vous ai vu passé, et vu qu'il fallait que je te parle je me suis dis qu'on le ferait une fois que la caisse se serait arrêtée ! Hoche-t-il les épaules les mains plongées dans cette espèce de veste trois fois plus grande que lui qu'il porte .

- Je vois, haussé-je un sourcils , et qu'est-ce qui était si urgent ? Demandis-je .

Sa mine redevient légèrement plus sérieuse et son regard s'oriente vers mon front. Je sentis immédiatement que la suite n'allait pas me plaire .

- Ecoute, au sujet de Cameron, il ...

- Il ne peut pas attendre demain Cameron ? Le coupé-je, je suis sortie passer une bonne soirée avec mon père c'est trop lui demander de me laisser tranquille une seule soirée ? M'emporté-je .

Vos promesses 2 : InsertionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant