Vos promesses 2 : Insertion

75 :

Trois coups résonnent à la porte de la chambre, au début je fais la sourde oreille. Je suis toujours à moitié dans cet espèce de sommeil très léger dans lequel je suis depuis mon arrivée.

Mais ensuite, le bruit reprit, suivi d'une voix, celle de mon père .

- Okdalina, je peux entrer ? Dit-il doucement à travers la porte .

- Oui, grogné-je doucement en me redressant difficilement en sortant la tête de sous ma couverture pour la première fois depuis plusieurs heures .

La porte s'ouvre donc dans un léger grincement , et mon père fait son apparition dans la pièce.

- Hey, est-ce que tout va bien ? Demande-t-il, ta mère a appelé apparemment tu aurais raté un cours, commence-t-il en avançant doucement dans la pièce. Tu n'es pas descendu une seule fois depuis que t'es rentrée. Ajoute-t-il en s'immobilisant à quelques centimètres de mon lit .

Je retire la main avec laquelle je me frottais le visage pour en chasser les traces de fatigue et relève les yeux vers lui .

- Je suis juste fatiguée papa , lui dis-je dans un léger sourire .

Mais évidemment ses yeux se verrouillent à mon front et au pansement assez voyant que l'infirmière y avait collé.

- Mais, s'étonne-t-il soudain en anéantissant les quelques pas qui le séparaient du lit, qu'est-ce qui t'es arrivée ? Fronce-t-il les sourcils en se penchant pour saisir mon visage .

- Rien, rien, m'empressé-je de répondre en retirant mon visage , mal à l'aise. Une mauvaise chute, lui dis-je , c'est hum , c'est pour ça que j'ai préféré rentrer plus tôt.

- Ah je vois, lance-t-il la mine comme douloureuse, rien de grave j'espère ? Demande-t-il quand même en m'analysant .

- Oh non, m'empressé-je de répondre, retirant l'élastique à mon poignet pour attacher mes cheveux en pagaille. Une légère coupure, rien de bien méchant , lui sourie-je les mains sur mes cheveux .

- D'accord , fais quand même plus attention. Sourit-il légèrement en se redressant .

Je hoche la tête positivement mais bien vite, ses yeux analysent les miens et il prend place, lentement sur le bord du lit .

- Est-ce que tu es sûr que tout va bien ? Demande-t-il avec prudence , tu as l'air , s'arrête-t-il cherchant ses mots .

Triste ? C'est certainement le terme qu'il voudrait utiliser , mais non , je ne suis pas triste , j'en ai peut-être l'air. C'est plus une légère baisse de moral , j'ai l'impression de m'être agitée dans tous les sens ces derniers temps? Je ne saurais pas dire ce qui ne va pas exactement , mais disons que j'ai connu des jours meilleurs.

- Je vais bien papa, te t'assure, répondis-je avec plus d'aplomb histoire de le rassurer, j'ai juste passé une journée fatigante, à part ça je vais très bien , ajoutai-je en souriant et en hochant les épaules .

- D'accord, plisse-t-il les sourcils apparemment peu convaincu, dans ce cas, lance-t-il soudain on se redressant, lève toi et prépare toi, on se fait un resto ce soir ! S'exclame-t-il en entrechoquant ses paumes.

Je hausse les sourcils, très honnêtement ? Je me voyais finir la soirée comme je l'ai commencé, c'est-à-dire au lit mais face à sa mine et surtout parce que je pense que ça pourrait être amusant, je me contente de sourire et de hocher la tête positivement.

- Super? énonce alors mon père apparemment ravi. Je vais me préparer, fais en autant. On part dans une demi-heure ? Lance-t-il en avançant vers la porte .

Il se retourne vers moi et me lance un regard , attendant la confirmation.

- Une demi-heure, répètai-je en hochant positivement la tête .

Sur un dernier sourire il disparaît dans l'embrasure et referme la porte. Je m'étire un moment, craque mon cou endolorie de tous les côtés pour finir par trouver le courage de sauter hors du lit et de filer sous la douche .

Quelques minutes plus tard, je suis prête, sachant que je n'avais le morale à en faire des tonnes. Ma préparation après de longues minutes sous le jet d'eau, fut rapide et efficace. Je pris donc mon sac et mes pupilles se posèrent sur mon téléphone à l'écran sombre .

Je l'ai éteint, je ne fais pas ça souvent mais étant partis du lycée comme une voleuse pour n'avoir à expliquer mon départ à personne. J'ai continué dans mon envie de solitude en éteignant la seule chose qui me lie au monde extérieur. Je ne veux parler à personne, au moins pour ce soir .

Cameron et moi allons bien évidement avoir une bonne petite discussion mais pas dans l'immédiat, ça peut attendre demain . Je détourne le regard avant de céder à la tentation de le rallumer et quitter ma chambre après m'être parfumée .

- Alors tu es prête ? Me lance mon père depuis le bas des escaliers .

- Oui, je suis là , répondis-je en dévalant ces dernières .

J'arrive vers le pied de l'escalier, face à mon père qui me sourit .

- Tu es ravissante, me lance-t-il en analysant la robe courte à fleur que j'avais mise .

Honnêtement, mon choix s'est basé sur la chose à la fois la plus confortable et la plus facile à revêtir et je doute que le résultat soit vraiment éblouissant en vue du peu d'effort que j'ai fournis, mais je lui souris en retour .

- Parle pour toi ! m'exclamai-je en analysant sa tenue dans un large sourire. Bah dis donc, crise de la quarantaine ? Rie-je en tournoyant légèrement autour de lui .

Vêtu d'un de ses jeans bleu sombre qu'il adore, il a ajouté à ça une chemise blanche déboutonnée vers le haut, ainsi que des baskets. Cheveux coiffés et odeur d'eau de Cologne, on peut dire que c'est bien beau tout ça .

- Ton père est comme un bon vin, lance-t-il en pinçant le col de sa chemise dans un air faussement narcissique, il est meilleur chaque année qui passe. Finit-il en chopant les clés de la voiture du vide poche sur sa gauche avant de pivoter dans un mouvement de jambes et d'ouvrir la porte pour quitter la maison. Je pouffe d'un rire après que le choc de sa réplique soit passé et je suis monsieur et sa démarche en surconfiance totale.

Je crois vraiment que cette sortie sera bénéfique et amusante, peut-être même plus que ce que je croyais.