Chapitre 13

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SWANN

Marchant tranquillement jusqu'à la patinoire municipale, il laissa son regard se promener sur les arbres qui perdaient lentement leurs feuilles orange-rouge, sur les nuages blancs presque inexistants dans ce ciel bleu, puis sur les passants qui voguaient à leur occupation. En partant pour quatorze heures, il avait été surpris de constater que Summer n'était pas invitée. D'habitude, totalement gaga, elle s'incrustait dans chacune de leurs rencontres. Visiblement, Alban n'avait pas fourni l'invitation à tout le monde. Alors, en quittant le domicile, Swann s'était demandé qui il allait bien pouvoir retrouver. Sûrement Marius et Télior avec qui ils traînaient régulièrement, mais qui d'autres ?

Il arriva enfin devant la patinoire dont il poussa la porte, puis chercha du regard ses amis, vérifiant qu'il était bien à l'heure. Quelques familles étaient déjà en train de se déchausser et, bien qu'il ne vît toujours pas ses camarades, il alla payer un ticket. Une fois celui-ci validé, il se dirigea vers le comptoir pour échanger ses baskets contre des patins. Il s'arrêta derrière la queue et fronça les sourcils sans voir personne. Il n'était pourtant pas en avance...

Soudain, deux mains se posèrent sur ses yeux et une voix chaude qu'il reconnut aussitôt, s'éleva dans le creux de son oreille, lui arrachant un frisson agréable. Trop agréable.

— Devine qui c'est ?

Malgré lui, il esquissa un petit sourire et attrapa les poignets du blond pour écarter ses mains.

— Euh... l'homme de cro-magnon ?

— Hin, hin, très drôle ! rit Alban en lui donnant un petit coup d'épaule.

Il se posta juste à côté de lui avec son magnifique sourire à faire chavirer n'importe qui et Swann sentit une bouffée de chaleur le saisir sous ses yeux brun-miel. Il s'humecta les lèvres et tenta de répondre à son sourire tout en avançant dans la file qui dégrossissait rapidement.

— Les autres arrivent quand ? demanda-t-il en rendant enfin ses chaussures à une jeune femme qui lui demanda sa pointure.

Alban ne répondit pas tout de suite et il lui jeta un coup d'œil afin de vérifier qu'il l'avait bien entendu. D'un sourire mal assuré, le blond tendit ses propres baskets et finit par répondre :

— Il n'y a personne d'autre.

Le cœur de Swann se décrocha de sa poitrine avant de battre à toute allure, ses pensées défilant rapidement dans son esprit. Il n'y a personne d'autre. Comment ça, personne d'autre ? Il s'humecta les lèvres tout en prenant place sur un banc, chaussant les patins de ses mains tremblantes. Maintenant, que devait-il faire de cette information ? Fuir ? Relativisons, pensa-t-il en fermant les paupières quelques secondes, il ne va pas se jeter sur moi et je ne ferais jamais le premier pas. Donc, zéro problème ! Donc, pas besoin de se casser.

— Ça te dérange ? demanda Alban en cherchant son regard.

Swann rougit légèrement en sentant son souffle contre sa joue et se mordit la lippe, terminant de lacer ses patins.

— Non...

— Je ne pensais pas que ça te gênerais, s'excusa aussitôt le blond. Je veux dire, on est tout le temps tous ensemble, mais des fois je suis avec Ylan tout seul... donc je pensais qu'on pourrait être que tous les deux... excuse-moi si ça ne te plais pas. Je pensais que tu avais compris mon invitation quand je te l'ai proposé.

Swann se sentit idiot d'avoir interprété une situation à l'opposé de ce qu'elle était et il rougit violemment. Il secoua la tête de gauche à droite et sourit un peu plus sincèrement avant de répondre :

My Heavy SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant