My Heavy Secret

Chapitre 90

SWANN

Il revint dans le salon avec un plateau et deux tasses de chocolat chaud fumant. Il avait sciemment séché le dernier jour de cours, déterminé à apporter un peu plus de soutien à Alban. Difficilement, ce dernier lui avait raconté toute son histoire entrecoupée par beaucoup de larmes et de sanglots. Plusieurs fois, Swann avait eu envie de lui dire d'arrêter tant sa peine semblait insupportable, mais il s'était retenu parce que le blond avait eu besoin d'extérioriser. Alors il l'avait écouté, le cœur en lambeaux. Une part de lui ne comprenait pas et n'acceptait pas la décision de ces deux adultes pourtant censés être responsables et matures, mais une autre percevait le geste d'amour dont ils avaient fait preuve. Certes, c'était étrange, maladroit et sûrement douloureux, mais ils avaient reconnu leur inefficacité et lui offraient un nouveau départ. Ce n'était pas ce qu'Alban aurait voulu, mais ses parents auraient très bien pu poursuivre ainsi sans jamais se remettre en question. Au moins acceptaient-ils de m'être fin au calvaire d'Alban. Pas de la manière dont le blond l'aurait souhaité, certes.

Il déposa le plateau sur la table du salon et se faufila sous le plaid avant de se blottir dans les bras de l'étudiant qui le serra contre lui en embrassant sa joue. Depuis ce matin, Alban se forçait à sourire et à tenter de le rassurer, mais Swann ne voulait pas de cela. S'il était triste, qu'il le soit sans s'inquiéter de sa réaction. Il préférait que son petit ami soit honnête plutôt qu'il se croit obligé de jouer un rôle.

Il glissa sa main dans son cou et le caressa de son pouce avant d'y déposer ses lèvres, pensif. Le bras autour de sa taille se resserra et il offrit un petit sourire à Alban qui se penchait pour récupérer la boisson chaude et sucrée.

— Je suis désolé d'être arrivé comme ça chez toi... j'avais juste besoin... je voulais te voir et je n'ai pas pensé aux conséquences.

— On s'en fiche, souffla Swann en continuant ses papouilles, l'oreille plaquée contre le cœur du blond. Tu peux compter sur moi, Alban.

— Merci...

Les yeux humides, il déposa un petit baiser sur les lèvres de Swann avant de le serrer un peu plus fort. Le noiraud caressa son cou de son nez, tourmenté. Il se rendait compte que sa propre attitude pouvait empêcher son petit ami de le considérer comme une épaule sur laquelle il pouvait se reposer. Il s'en voulait de ne pas avoir l'air fiable.

— Je peux te poser une question ? demanda-t-il.

Alban reposa ses yeux sur lui, léchant la mousse chocolatée qui s'était déposée au-dessus de sa lèvre supérieure. Il hocha la tête et attendit en silence. Swann caressa son torse avec tendresse et demanda :

— Tu veux faire quoi... maintenant ?

Le regard du blond se voila et le noiraud déposa un baiser sur sa mâchoire pour l'encourager à s'ouvrir s'il le souhaitait.

— Je... j'ai besoin d'y réfléchir. On peut ne plus en parler ?

— Je ferais ce que tu veux, répondit Swann avec un petit sourire.

Ils se prélassèrent sur le canapé pendant plusieurs heures, se câlinant et s'embrassant affectueusement pour faire passer le temps. Vers seize heures, Swann entraîna son petit ami à l'étage pour que sa sœur ne tombe pas sur eux en rentrant et ils prirent place sur le matelas. Le noiraud laissa son crâne retomber sur les cuisses d'Alban et joua avec sa main qui n'était pas occupée à malmener ses boucles. Il embrassa ses doigts un à un et sourit en recevant le baiser de son petit copain.

— Est-ce que tu veux partir ?

— Partir ? demanda Alban, confus.

— Ouais, répondit Swann en haussant les épaules. Prendre l'air, ça fait du bien...