Chapitre 127

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ALBAN

— Alban ? appela Carmen au rez-de-chaussée.

— J'arrive ! crit-il en boutonnant son col.

Sa chemise blanche lui donnait déjà trop chaud. Il ne rêvait que de l'enlever et de se balader en débardeur toute la journée. Le mois d'août était encore plus chaud que celui de Juillet et il était ravi d'avoir profité de la piscine municipale autant de temps qu'il le souhaitait. Il remonta la braguette de son short beige, récupéra son portable d'où pendait l'un des cadeaux de Swann. Un accessoire comme un autre, mais dont il ne se passait plus. Une simple corde en tissu qui retenait une bille bleue turquoise magnifique. Elle lui rappelait la couleur si particulière des yeux de son copain. Il en avait reçu deux, l'autre étant ambré, mais il avait tenu à ce que Swann la garde. Il était sûrement cul-cul ou fleur bleue, mais l'idée d'avoir ces objets en commun le faisait toujours sourire.

Il arriva dans le salon pour découvrir Carmen et Rodrick à la recherche de leurs amygdales. Il grimaça comme il l'aurait sûrement fait s'il venait de voir ses parents s'embrasser, et bifurqua vers l'entrée où Ylan se chaussait déjà.

— Whoua, Monsieur s'est fait tout beau pour mon anniv', s'amusa son meilleur ami en glissant sa main dans sa blondeur.

— Tu as vu ? Je fais des efforts pour toi, répliqua Alban en riant.

— Tu es à croquer, viens là !

Il agrippa son visage pour déposer une pluie de bisous sur sa joue, la mordre puis baver dessus. Alban eut beau protester et se débattre, il dut subir les imbécilités du brun.

— Dégueu..., grimaça-t-il en s'essuyant du revers de la main avant de l'écraser sur le bras de son ami.

— Moins dégueu que les parents qui se bécotent dans le salon, rétorqua Ylan chassant la main du blond.

— J'avoue, gloussa Alban.

— On vous entend les enfants, gronda Rodrick.

Carmen pouffa et les deux garçons imitèrent le bruit des pigeons en train de roucouler. Lorsqu'ils aperçurent le couple se diriger vers eux avec une mine faussement contrariée, ils déguerpirent sur le champ en riant brutalement. Essoufflé, Alban s'arrêta devant les portes de leur immeuble afin de profiter de la climatisation encore quelques minutes.

Ylan s'adossa contre la vitre et lui tira la langue. Alban plissa les yeux et lui fit une grimace avant d'éclater de rire. C'était une belle journée. Et il était certain qu'elle se terminerait bien.

— Tu survis loin de ton cher et tendre ? se moqua le brun.

— Je peux m'en passer quelques heures, hein, riposta Alban en plongeant ses mains dans ses poches.

— Il n'y a pas un jour où vous n'êtes pas ensemble.

L'étudiant réfléchit et dû approuver sa remarque. Il se mordit la lèvre inférieure et demanda :

— Ça t'embête ? C'est vrai qu'avant, j'étais toujours fourré avec toi.

— Bien sûr que non, Alban, répondit Ylan en secouant fermement la tête. Je suis content pour vous deux et je sais que si je veux juste être avec toi, tu feras en sorte de m'accorder du temps.

Alban sourit et hocha la tête.

— Lola ?

— Je lui ai dit... la semaine dernière, répondit le métis en souriant. On a rendez-vous demain.

— Vraiment ? Trop bien ! s'exclama le blond, enthousiaste.

— On verra, mais Swann avait raison.

My Heavy SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant