ANTON
Il enchaînait les pas de danse depuis trois bonnes heures, épuisé mais cherchant toujours à atteindre l'excellence. C'était une véritable manie chez lui. La musique tournait en boucle et il répétait sa chorégraphie, déterminé à ne commettre aucune erreur. Lorsque le couplet final prit fin, il resta immobile, le souffle court et la sueur perlant sur sa peau bouillante. Dans un râle fatigué, il se laissa tomber sur le sol pour y chercher la fraîcheur du parquet. Son ventre se soulevait à un rythme irrégulier, preuve de l'effort qu'il avait fourni.
Des coups portés contre le bois de la porte lui firent tourner la tête. Surpris, il se redressa vivement et contempla Lola, le cœur en désordre. Disons que l'enthousiasme de son palpitant mélangeait autant son épuisement que son embarras. Il se racla la gorge pour se donner une certaine contenance tout en s'essuyant le visage à l'aide de son débardeur. Bien qu'ils aient décidé d'oublier cette nuit et d'agir comme avant, il savait que cela ne se passait pas toujours comme on l'espérait.
— Salut..., souffla-t-il.
— Salut.
Ils se regardèrent en silence avant que la rouquine ne soupire bruyamment tout en levant les yeux au ciel. Elle se détacha de l'embrasure de la porte pour s'avancer dans la pièce, analysant l'endroit dans l'optique d'éviter les abdos saillants du jeune homme.
— On a l'air vraiment con maintenant...
Anton ne répondit pas, la détaillant en silence. Lorsqu'il remarqua qu'elle avait capté son analyse silencieuse, il se pinça les lèvres et se leva en détournant le regard, coupable. Il se dirigea vers son sac et récupéra sa serviette pour éponger la sueur qui collait sa peau.
— Tu me cherchais ?
— Mouais...
— Mouais ? releva-t-il en souriant.
Elle croisa les bras sous sa poitrine et esquissa un sourire lorsqu'il la regarda droit dans les yeux. Dire qu'elle n'avait pas repensé à cette soirée confuse serait un mensonge. À dire vrai, elle tentait d'enfermer ce souvenir brumeux dans une boîte hermétique au fin fond de son esprit. Ce qui se révélait très compliqué tant il avait été doué avec sa langue. Merde, pense à autre chose.
— Ouais, euh... j'ai besoin de parler.
Étonné, Anton la dévisagea en silence avant de demander :
— À moi ?
— Oui.
— D'habitude, tu vas voir Swann pour ce genre de choses.
— Tu n'as pas envie de prendre la place du confident ? fit-elle d'un air irrité.
Il lui fit les gros yeux puis haussa les épaules, déterminé à ne pas déclencher son ire. Il retira son débardeur et essuya distraitement sa peau, surprenant le regard scrutateur de l'étudiante.
— Je t'écoutes.
Elle soupira et s'adossa contre un mur tout en visionnant celui qui lui faisait face.
— En fait, c'est surtout parce que ça concerne Swann.
Il sourit et hocha la tête avant de ranger ses affaires et de récupérer son sac. Il lui indiqua la porte et prit la direction des vestiaires tout en lui tendant une oreille attentive.
— Puisque tu es au courant, j'ai juste besoin d'extérioriser.
Elle soupira et passa une main dans sa chevelure de feu, pensive. Loin d'elle l'idée de trahir son meilleur ami, mais elle avait besoin d'un allié. Quelqu'un sur qui elle pourrait compter dans l'espoir que le noiraud se délivre enfin de ce secret qui lui pesait sur les épaules.

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My Heavy Secret
RomanceSwann a une vie parfaite ! Une petite amie, des amis en or, une famille - certes divorcée - aimante, des études qu'il adore... bref ! Tout roule. Jusqu'à ce qu'il rencontre Alban. Alban et ses magnifiques cheveux d'or. Alban et sa belle peau dorée...