Chapitre 106

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SUMMER

Elle attendait avec son groupe d'amis non loin du bâtiment d'économie. Son frère mettait un temps monstre à sortir et elle rêvait de monter dans la voiture pour rentrer chez elle et se soulager aux toilettes. Anton et Lola discutaient autour d'elle, aussi patients l'un que l'autre. Elle se torturait mentalement, incapable d'emprunter les sanitaires de l'établissement si c'était pour partir plus tard que prévu.

— Oh, tais-toi ! s'exclama la rouquine en levant les yeux au ciel. Je suis presque un membre de la famille. Je choisis le gâteau.

— Hé, tu as conscience que c'est ma fête ? répliqua le danseur en croisant les bras. Et puis, je suis le voisin ! Ok ?

— Rien à faire. J'aurais forcément le dernier mot avec Swann.

— Très bien, alors je vais mettre Summer sur le coup.

— Parce que tu penses que ses yeux doux vont fonctionner sur son frère ? Raté, ça ne fait plus effet depuis longtemps.

— Détrompe-toi ! Elle a de nouvelles attaques très pratiques, se vanta Anton.

— Bien sûr, ricana Lola. Je rêve de voir ça... en attendant, je dis fraisier.

— Meringue citronnée ! s'opposa-t-il. Merde, arrête de me prendre la tête. C'est mon pot de départ.

— Mais c'est...

— Oh la ferme, siffla Summer qui se dandinait sur place pour ne pas se faire pipi dessus. On prendra les deux ! Vous avez vraiment des débats stériles.

Les concernés ouvrirent la bouche, échangèrent un regard, et consentirent à se taire. Summer repéra son frère qui riait avec Alban au loin, leur conversation étant malheureusement insonore pour elle. Rapidement, ses deux acolytes reprirent la parole pour discuter d'autre chose et elle profita de ce calme afin de détailler les deux garçons qui s'avançaient sans même l'avoir remarqué.

L'atmosphère autour d'eux avait changé à moins que ce ne soit ce qu'elle avait cru voir à l'anniversaire de la rouquine qui lui trottait encore dans la tête au point de lui faire voir des choses qui n'avaient pas lieu d'être. Malgré tout, elle ne pouvait se départir de cette sensation. Le blond était affreusement tactile et elle avait déjà surpris plus d'un regard à l'égard de son frère. Peut-être se faisait-elle des idées ? Peut-être analysait-elle le comportement de l'étudiant en sachant qu'il était gay ? Cependant, ce n'était pas comme si Swann y était complètement indifférent. Il était plus souriant et parfois, elle le sentait très complice avec Alban. Plus qu'avec Anton qu'il connaissait depuis sa naissance, pratiquement.

En toute objectivité, elle ne savait que trop en penser. Est-ce que Swann comprenait le rentre-dedans que lui faisait son ami ? En avait-il conscience ? Ou bien, se montait-elle des films ? Elle tiqua en les voyant s'effleurer la main et calma son palpitant en se mordant la lippe. Et si Alban en revenait blessé ? Ou... si Swann tombait sous son charme ? Enfin, ce n'était pas comme si cette option était envisageable. Elle le saurait si son jumeau était attiré par les hommes. Ils partageaient beaucoup de choses qui n'avaient que peu de sens aux yeux des autres. Elle ne lisait pas dans les pensées, mais il y avait ce lien indéfinissable qui lui faisait ressentir certaines choses à l'instar du commun des mortels. Parfois, les on-dit s'avéraient vrais.

— Ce n'est pas trop tôt ! s'exclama-t-elle lorsqu'ils furent à sa hauteur.

— Tu diras ça à notre prof, répliqua Swann en lui ébouriffant les cheveux.

Elle fit un bond de côté pour discipliner sa chevelure en incendiant son frère du regard. Il savait que les boucles étaient un enfer à ordonner bien qu'elles soient souples.

My Heavy SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant