ANTON
— Je comprends, mais ça m'inquiète, insistait Summer tout en se faufilant dans la foule, toute euphorie ayant quitté son corps.
Elle était tourmentée par la crise que venait d'avoir son frère et il ne pouvait que la comprendre sauf qu'elle devait également se mettre à sa place et essayer de voir les choses d'une autre manière. Il lui attrapa la main pour ne pas la perdre et répondit calmement :
— Summer, ton frère a fait une crise d'angoisse. Certains, après ce genre de moments, ont honte d'avoir été vu comme ça par d'autres personnes, surtout quand il s'agit de la famille ou des amis. Il doit être fatigué et très émotifs, il faut le laisser se reposer.
— Je suis inquiète, je n'y peux rien ! s'énerva-t-elle en se retournant brusquement, les yeux brillants de larmes contenues. Ça a duré trente minutes, Anton ! Et il n'a jamais fait de crise d'angoisse. D'ailleurs, pourquoi il en ferait ?!
Anton se mordit la lèvre inférieure et grimaça, se massant les tempes. À dire vrai, il était aussi perdu que la jeune femme. Depuis quelques années, il avait eu l'impression que Swann imposait une certaine distance avec les autres sans pour autant les repousser, mais il n'y avait pas fait extrêmement attention. Néanmoins, le noiraud n'avait jamais été de nature très angoissée donc d'où pouvait bien venir la source de cette peur ?
— Essayons de retrouver le gars avec qui il parlait. Je l'ai vu essayer de rassurer Swann, mais il était déjà parti loin...
Ils échangèrent un regard inquiet et opinèrent du chef, décidés à éclaircir toute cette situation. En silence, ils firent le tour du bar une dizaine de fois, fouillant dans chaque recoin quitte à refouler leurs amis lorsque ces derniers essayaient de leur parler. Ils regardèrent dans les toilettes et interrogèrent les barmans, mais l'inconnu était déjà parti. Fatigués de leur expédition, ils se laissèrent échouer sur des tabourets et demandèrent de quoi se désaltérer.
Summer poussa un soupir dramatique, les yeux plongés dans le liquide qu'elle avait devant elle, sourcils froncés. Quant à Anton, il sirotait son verre tout en observant la salle, pensif. Au fil des années, Swann avait arrêté de se confier sur certains sujets et parfois, il plaquait même un faux sourire sur ses lèvres pour ne pas répondre. Il n'avait jamais cherché à approfondir, se disant que le noiraud finirait par lui parler quand le moment viendrait. Peut-être aurait-il dû insister. Ainsi, Swann n'aurait pas eu de crise.
— Je ne comprends pas Anton..., soupira Summer qui grignotait sa paille, son esprit carburant à mille a l'heure.
— Je sais, baby, dit-il en tapotant sa cuisse, se tournant vers elle.
Les cristaux bleutés de sa meilleure amie voguaient dans une mer agitée, preuve de ses tourments. Le sourire apaisant qu'il lui offrit eut au moins le mérite de la détendre légèrement. Il ébouriffa ses cheveux et déposa un baiser sur sa joue, attentif.
— Il ne faut pas le brusquer, tu en as conscience ?
— Je ne vois pas de quoi tu parles.
— Disons qu'il n'a pas besoin d'une Summer bulldozer prête à lui tirer les vers du nez, se moqua le châtain.
— Je ne suis pas aussi..., bouda-t-elle.
— Si, si, Summer ! Tu passes ton temps à dire tout ce qu'il te passe par la tête. Je suis même surpris que tu n'ai pas déjà déclaré ta flamme à Alban.
Elle pinça les lèvres et retint un petit rire, les yeux brillants. Anton se gratifia de pouvoir lui remonter le moral, puis ajouta :
— Donc il vaut mieux que tu te mettes au point mort concernant sa crise. Ne le harcèle pas de questions, laisse-le venir à toi.
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My Heavy Secret
RomanceSwann a une vie parfaite ! Une petite amie, des amis en or, une famille - certes divorcée - aimante, des études qu'il adore... bref ! Tout roule. Jusqu'à ce qu'il rencontre Alban. Alban et ses magnifiques cheveux d'or. Alban et sa belle peau dorée...