Chapitre 103

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ALBAN

À peine eut-il le temps de poser sa valise dans le hall d'entrée que son meilleur ami, Ylan, apparut devant lui, tout sourire.

— Alors, ces vacances en amoureux ?

Le ton taquin du métis ne passa pas inaperçu et écopa d'un plissement d'yeux. Alban ne répondit pas tout de suite, préférant se déchausser et accrocher sa veste sur le porte-manteau.

— Je te raconte après avoir emmené ma valise en haut.

— Allons mettre tes fringues au lavage, dit-il en se saisissant de la valise du blond.

Alban ne protesta pas et ajusta son sac à dos avant de le suivre en bâillant. Il aurait tout donné pour passer une nuit supplémentaire dans les bras de son petit ami, mais ce dernier avait souhaité se retrouver en famille. Au fond, il le comprenait parfaitement. Il laissa ses iris se promener dans l'appartement et fronça les sourcils en apercevant les parents du brun sur le balcon. Ne devaient-ils pas repartir ?

Son nez se trémoussa alors qu'il grimpait les escaliers à la suite d'Ylan sans prononcer le moindre mot. Il abandonna son ami pour déposer son sac dans sa chambre, puis le rejoignit dans la salle de bain.

— Tes parents sont toujours là ?

— Ouais, répondit le métis en fourrant les habits dans la machine. Ils voulaient te voir avant de repartir.

Le pincement au cœur lui fit rappeler les documents qu'il avait rangé dans le tiroir de sa table de chevet. Cette semaine lui avait permis d'oublier cela quelques instants, mais la réalité le rattrapait toujours. Que devait-il faire ? Peut-être avait-il déjà la réponse tout au fond de lui, mais il n'était pas certain de vouloir y faire face. Pour le moment, cette situation dans le floue total lui convenait amplement.

— Alban ?

— Hmm ?

Ylan lui adressa un sourire moqueur et ferma la porte de la machine avant de la lancer.

— J'espère que tu ne te repassais pas les moments coquins que tu as partagé avec Swann alors que je te parle ?

Le blond roula des yeux et lui donna un coup de pied dans le postérieur avant de lui tirer la langue. Sans attendre, il quitta la salle d'eau et courut se réfugier dans sa chambre. Il tenta de fermer la porte, mais Ylan, plus rapide, la repoussa de son épaule. Entre rire et supplication, Alban esquivait le brun, incapable de ne pas sourire.

— Ah mon p'tit Alban, tu vas morfler, promit son meilleur ami.

Il rit, à la fois nerveux et excité, puis bondit sur le côté pour l'éviter. En comprenant qu'il n'aurait pas d'autre choix que de subir, il se jeta sur son lit et s'empara d'un oreiller qu'il abattit sur la tête d'Ylan. Ce dernier fut pris de tournis et papillonna des cils avant d'agripper le polochon et de le défier du regard.

— T'es mort Alban.

— Non, attends !!! supplia le blond qui réceptionna son ami.

Aussitôt, il se tortilla dans tous les sens mais dû subir son courroux à base de chatouilles et de coups d'oreillers. Son rire éclata dans la pièce et transporta les deux garçons.

La torture prit fin au bout d'une dizaine de minutes. Essoufflé, Alban repensa aux deux garçons qui s'étaient acharnés sur Swann dans la salle de cinéma et il compatissait. Ylan se laissa tomber à ses côtés et ils contemplèrent le plafond le temps de reprendre leur souffle.

— Je décrète que les chatouilles sont la pire invention du monde ! s'exclama Alban en se décalant, juste au cas où.

Le métis ricana et poussa un profond soupir avant de s'assoir et de mettre de l'ordre dans sa chevelure.

My Heavy SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant