My Heavy Secret

Chapitre 42

SWANN

La discussion avec Lola avait été légère. Courte. Préférant s'assurer par elle-même que son ami ne s'était pas renfermé, elle était venue lui réitérer son soutien et l'inviter à manger un muffin pour faire disparaître les tensions. Partagé entre deux émotions contraires, il avait tout de même accepté, sachant que retrouver sa meilleure amie et se réconcilier avec elle lui ferait le plus grand bien. Puisque, malgré leurs disputes, elle le soutenait et l'encourageait. Il avait conscience de son soutien et ses craintes infondées la concernant avait rapidement disparu, se rendant compte qu'il psychotait beaucoup et pour rien. Lola était la même, qu'ils soient un faux couple ou non. Au moins n'avait-il plus a mentir sur leur relation. Un mensonge de moins à rayer sur la liste, songea-t-il. Une liste diablement longue de son avis.

— Swann !

La voix d'Alban le tira de ses pensées et il fit volte-face pour observer le blond courir jusqu'à lui, son sac sur le dos. Ils étaient bientôt à la fin de leur semaine de partiel et n'avaient pas beaucoup discuté, pris dans leurs révisions. Son camarade s'arrêta à sa hauteur et lui sourit franchement, comme il avait l'habitude de le faire. Un sourire qui provoquait toujours des loopings à son pauvre cœur.

— Ça te dit de réviser ensemble ?

— La B.U. est fermée, répondit le noiraud en passant une main dans ses boucles obsidiennes.

— Ouais, j'ai vu, mais on peut aller chez Ylan.

La proposition était tentante. Très tentante. Réviser en groupe lui permettait de mieux s'imprégner de ses cours, mais il avait également conscience que ce ne serait qu'un tête-à-tête et depuis sa dernière crise d'angoisse, il se refusait à être complètement seul avec l'étudiant. Il avait peur de ce qu'il pourrait se passer. De ce qu'il pourrait faire.

Rien, voyons. Tu es incapable de te faire face toi-même. Sans alcool, tu restes le petit lâche que tu es.

— Euh... on va sûrement déranger Ylan, non ? tenta-t-il en chassant la voix de sa conscience qui piétinait ses rêves et ses espoirs.

— Non, répondit Alban en secouant la tête. Il a entraînement ce soir. Il revient tard généralement.

— Ah... euh, bah ok.

Il ne se voyait pas refuser sans blesser son ami qui se demanderait une nouvelle fois s'il l'évitait. Bien qu'il ait promis de répondre à ses textos, il le faisait bien moins rapidement qu'avant et n'approfondissait pas leurs conversations, craintif. Il était de retour à la case départ.

Il envoya un rapide texto à sa sœur pour lui signifier que la voiture était toujours sur le parking et qu'il partait réviser avec un ami, puis emboîta le pas de l'étudiant. Leurs échanges étaient devenus naturels après deux mois et maintenant, le silence régnait en maître. Alban, qui avait toujours quelque chose à dire, semblait marcher sur des œufs, incapable de trouver un sujet de conversation.

Swann le savait : il était le problème. Rien ne changeait finalement.

Ils arrivèrent à l'appartement en quelques minutes et se déchaussèrent avant d'allumer les lumières. Par ce mois de janvier, le soleil se couchait toujours aussi tôt et remplissait les alentours d'un noir profond. Il n'avait plus remis les pieds chez le métis depuis le nouvel an. C'était... étrange.

— Tu veux boire quelque chose ?

— Non, merci.

— Ok.

Le blond se servit un verre d'eau qu'il but d'une traite avant d'inviter le noiraud à s'installer autour de la table de salon. Il positionna des coussins pour s'assoir et sortit ses affaires. Swann l'imita, attentif et contempla les alentours déserts en attendant qu'il ait fini de se préparer.