Chapitre 82

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ALBAN

— Ah ! l'arrêta tout de suite Ylan en levant son doigt dans les airs. Je t'arrête tout de suite. C'est bien mieux comme ça.

Alban venait de remonter après avoir accompagné son petit ami à l'arrêt du bus pour échanger un dernier baiser. Quand Swann ne se sentait pas observé, il était vraiment avide de câlins et de baisers ce qui ne déplaisait pas du tout au blond. Pour autant, il était agacé contre son meilleur ami. Bien sûr, il n'allait pas vraiment râler puisque c'était un dénouement qu'il avait espéré voir un jour, mais il aurait préféré en discuter avec le noiraud en amont, pour le rassurer. Au lieu de quoi, Ylan prenait les devants et annonçait de but en blanc qu'il savait pour leur relation sans se soucier de l'état catastrophique dans lequel il avait été quelques minutes plus tôt. Alban aurait voulu préserver son petit copain et ne pas déclencher une seconde vague de panique, la première l'ayant assez chamboulé comme cela. Il avait cru ne jamais parvenir à le calmer. Et égoïstement, il était content que Swann se soit reposé sur lui et non sur Lola. Il savait que ce n'était pas bien d'ainsi nourrir de la jalousie à l'égard de cette fille qui avait pris soin du noiraud pendant tout ce temps. Mais maintenant, c'était à son tour ! Il souhaitait que Swann se repose sur lui et seulement lui. Ouais, je suis vraiment égoïste.

— Tu abuses quand même, grommela-t-il en trainant les pieds jusqu'au comptoir.

Ylan haussa les épaules et se servir un café, torse nu. Swann avait dû partir dès qu'ils avaient quitté le lit afin de ne pas être en retard pour le rendez-vous qu'ils avaient organisé en dix minutes top chrono avec Anton. Alban se demandait bien de quoi ils pouvaient parler, mais son esprit était déjà focalisé sur une tâche : remonter les bretelles du brun.

— J'aurais préféré lui en parler avant. Imagine s'il aurait fait une crise de panique ?

— Mais ce n'est pas le cas.

— Ylan, je suis sérieux !

— Moi aussi, répondit l'étudiant en s'adossant contre le plan de travail. Écoute, je comprends que tu veilles le protéger et tout, mais ce n'est pas en le couvant comme une maman poule que tu vas lui permettre de passer outre ses peurs. Swann a besoin d'un coup de pied au cul. Un gros de préférence. Je ne suis pas stupide non plus, j'ai fait attention à ses réactions quand je lui parlais, mais il faut aussi qu'il s'habitue à être lui-même devant les autres. Comme ça, il s'ouvrira un peu plus et peut-être qu'il le dira à tout le monde plus rapidement. Alors oui, t'es pas content que j'ai balancé ça hier soir, mais ne vas pas me faire croire que tu n'étais pas content qu'il se blottisse contre toi toute la soirée.

Alban gonfla ses joues d'air et fronça les sourcils, agacé. Ylan avait totalement raison. Et c'était ça qui était le plus irritant. S'il persistait à protéger Swann du monde extérieur, leur relation resterait cachée. Pour un paquet de bout de temps ! Mais il avait aussi promis de suivre le rythme de son petit ami et il ne voulait pas déroger à cette règle. Les crises d'angoisse ne devaient pas être prises à la légère et il aurait apprécié que son meilleur ami ne soit pas aussi... lui ! Bien qu'il devait le reconnaître, au moins Swann s'était laissé aller en public.

— Ne fais pas ton grincheux, se moqua Ylan en s'asseyant en face de lui.

Alban se vengea sur le tas de biscottes à côté de lui. Il soupira et répliqua :

— C'est juste... que tu aurais dû laisser à Swann le choix de te le dire.

— Pour qu'il angoisse comme un malade ? C'est mieux comme ça. Regarde ! Il va bien. Il veut juste être rassuré. J'ai simplement eu à déjouer ses craintes pour qu'il se détende.

My Heavy SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant