Chapitre 89

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SWANN

Il referma la porte le plus discrètement possible avant de descendre les escaliers pour rejoindre sa famille, Anton et Elody autour de la table. Il n'avait pas vraiment faim, mais il fallait étirer ses muscles et préparer une assiette pour Alban.

— Comment il va ? demanda Summer, inquiète.

Lorsque sa mère était rentrée, elle lui avait raconté brièvement ce qu'il s'était passé en insistant pour qu'on les laisse tranquilles. Swann ne la remercierait jamais assez. Il n'aurait peut-être pas pu rester aussi calme si on les avait découverts comme ça.

— Il s'est endormi.

— Tu sais ce qu'il a ?

Anton lui donna un coup de coude et la sermonna du regard. Parfois, elle ne savait pas où s'arrêter pour ne pas paraître intrusive.

— Il n'a rien dit.

— Vous a...

— Même s'il avait dit quelque chose, ça ne te regarde pas Summer, intervint Anton en lui écrasant le pied. Il est venu voir Swann, pas toi. Il y a des choses qu'on garde pour soi.

Elle grommela et se vengea sur son escalope de dinde à la crème, consciente que le châtain avait raison. Swann offrit un sourire évasif à son aîné et sa copine, puis se servit une assiette sans grande envie. Sa mère lui caressa les cheveux et déposa un baiser sur sa tempe.

— Qu'il reste pour la nuit.

— Merci maman.

Ils se sourirent et Swann mangea un peu avant de quitter la table pour mettre de côté une part au blond. Heureusement, Summer avait déjà tout prévu et une assiette reposait sur le comptoir de la cuisine, recouverte d'un film plastique. Il la prit et souhaita un bon appétit à tout le monde avant de remonter.

Il déposa l'assiette sur son bureau et marcha jusqu'au lit avant de s'assoir au bord. Il effleura les mèches blondes qui tombaient devant le visage d'Alban et essuya une petite larme, peiné. Son petit ami avait l'air éreinté. Lorsqu'il entendit le bruit d'une vibration, il chercha des yeux le fauteur de troubles avant de fixer la poche arrière du blond. Il hésita, puis retira le portable en se disant que non, il n'était pas du tout tenté de le tripoter, et observa l'écran. Ylan l'avait bombardé de texto. Dans l'incapacité de déverrouiller l'appareil, il survola les textos qui s'affichaient, parfois incomplets.

« De Ylan :
T'es où ? »

« De Ylan :
Poulet au curry ou haricot vert ? »

« De Ylan :
Tu fais quoi ? »

« De Ylan :
Mes parents débarquent pour la première semai... »

« De Ylan :
Alban ? »

« De Ylan :
Je commence à m'inquiéter, j'ai zéro nouvelle depui... »

« De Ylan :
ALBAN GUIYOT !!! RÉPONDS MOI ! »

« De Ylan :
Je vais appeler les flics !! »

Et ça continuait un peu plus haut. Swann soupira et déposa le téléphone sur sa table de chevet avant de se saisir du sien et de composer le numéro du brun, histoire de le rassurer. Il glissa ses doigts dans la chevelure blonde de son petit ami et lui fit des papouilles, inquiet. Au bout de la deuxième sonnerie, Ylan décrocha.

— Allô ? Tu es avec Alban ? Ce con ! Il ne décroche pas au téléphone. Je te jure que si vous faites des galipettes depuis midi, je vous étripe ! C'est pas bien de faire peur aux gens comme ça.

My Heavy SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant