Contrairement à ce qu'elle avait pensé, Licht n'avait pas été condamné à mort en posant un pied sur la terre du « continent ». Ce n'était pas la mort qui l'attendait, mais c'était tout comme.Quand ils étaient arrivés au port, elle s'était extirpée de la cabine où elle s'était quelque peu reposée en compagnie de Reiner. Quittant la chaleur et l'odeur de l'être aimé, elle s'était assise sur une chaise présente sur le pont pour éviter de trop marcher et avait observé cette ville plongée dans la sombre nuit qu'elle ne connaissait pas et qui se trouvait en bord de mer. Theo Magath s'était approché d'elle en observant au loin les lumières de la ville. Il semblait soucieux.
- Ils vont sûrement vous enfermer le temps du verdict. Ne faites pas attention à la possible brutalité. Restez docile et tout se passera bien.
Il lui avait lancé un dernier regard avant de partir les bras dans le dos.
- Courage mademoiselle Sonne.
Reiner dormait toujours quand ils arrivaient à quai. À peine le bateau amarré que Licht avait été cherchée à même le pont avant d'être traînée avec brutalité. Ses yeux étaient bandés et ses mains étaient liées dans son dos malgré qu'elle ne se débattait pas. On faisait d'elle ce qu'ils voulaient, elle se laissait tirer comme un vieux sac de patates sans aucun intérêt. On lui déposait un fin mouchoir sur le visage et là, Licht tombait raide sous l'effet du produit chimique soporifique.
Pieck et Sieg avaient été témoins de la scène. Même s'ils ne la connaissaient pas depuis longtemps, tous deux avaient eu un pincement au cœur ; ce n'était pas bon signe.
En ne sentant plus les moteurs du bateau en action, Reiner se réveillait enfin en remarquant qu'il était seul. Dans ses bras s'était retrouvée la fine couverture à la place de Licht qu'il avait blotti contre lui tout le temps de repos. La panique se lisait sur ses traits car il sortait en trombe de la cabine et scandait le prénom de la jeune femme en ayant l'espoir de sa réponse immédiate. Malheureusement pour lui, rien.
- Tu devrais porter cela. Nous ne sommes plus sur l'île de Paradis.
Pieck était venue à la rencontre de Reiner et lui tendait un brassard rouge qu'il lui arrachait presque des mains. Le blond tenait la jeune femme par les épaules le visage déformé par la panique.
- As-tu vu Licht ? Où est-elle ?
Pieck secouait la tête.
- C'est trop tard, ils l'ont déjà emmené.
Se frottant les tempes, il laissait la jeune femme quand il remarquait Sieg. Reiner posait encore une fois ses mains fortes sur les épaules de l'homme à lunettes qu'il dépassait de quelques petits centimètres.
- Que vont-ils faire d'elle ?
Sieg fumait sa cigarette en secouant la tête impassible.
- L'enfermer le temps du jugement, ou la supprimer discrètement. Si tu veux mon avis, sois réaliste et ne gardes pas trop espoir.
Serrant les poings, Reiner ne remarquait pas les soldats arrivant vers lui.
- Braun ? Vous devez nous suivre.
Se calmant en soufflant, il suivait en positionnant correctement son brassard sur le bras. Ce bout de tissu rouge ne lui avait pas du tout manqué même s'il avait sué pour l'avoir et sacrifié son espérance de vie.
Papillonnant des yeux, Licht avait l'impression de ne rien distinguer. Il faisait tellement sombre là où elle se trouvait qu'elle avait l'horrible sensation d'avoir gardé les yeux clos alors qu'elle savait très bien qu'ils étaient ouverts. Tâtonnant un peu autour d'elle, elle se rendait compte qu'elle était allongée sur un lit des plus durs.
En clignant plusieurs fois des yeux, ils s'accoutumaient à l'obscurité et elle distinguait enfin une bougie apportant une faible lueur derrière des barreaux de métal. Était-elle enfermée ?
Tentant de se lever pour s'approcher de ces barrières qu'elle distinguait pleinement, elle fut arrêtée par sa jambe droite bloquée dans un bandage assez imposant. Puis, elle lançait un coup d'œil à sa main droite et remarquait qu'elle avait aussi été soignée et bandée.
- Tu étais dans un sale état quand tu es arrivée. Mais, ils se sont occupés de toi convenablement. Tu seras très vite sur pieds.
Licht sursautait. Elle n'avait pas remarqué, mais sous la faible lueur que prodiguait la bougie était assis un jeune homme d'un peu près son âge. Il attrapait une bougie éteinte posée sur une table en bois adjacente à sa chaise et l'allumait.
- C'est déjà mieux ainsi.
Il s'approchait des barreaux en tenant la bougie vers le visage de la jeune femme pour l'analyser.
- Tu avais les joues plus rondes dans les souvenirs de cette fille. Mais j'avoue que tu es beaucoup mieux en vrai. Tu dois être malvoyante, parce qu'à côté Reiner, voilà quoi. C'est Reiner.
Licht fronçait les sourcils.
- Je vois très bien ! Et quelle fille ?
- Celle aux tâches de rousseurs. Tu faisais partie de ses souvenirs. Et je crois que vous vous entendiez quand même bien pendant vos soirées entre filles dans ce grand dortoir. Même si tout ne m'est pas encore arrivé, certains de ses souvenirs semblent plus importants que d'autres. Je n'ai eu que des moments joyeux pour l'instant.
- Ymir...
L'homme haussait les épaules.
- Sûrement. J'avoue que je me moque un peu de savoir son prénom. Mais grâce à elle, j'ai pu récupérer un des pouvoirs qui m'était destiné.
En tenant la bougie vers elle, Licht pouvait distinguer en même temps les traits du visage de ce jeune homme. Il avait un visage assez rond et des tâches de rousseurs bien présentes sur un petit nez retroussé. Ses cheveux blonds foncés luisaient dans la pénombre et restaient plaqués en arrières sur le haut de son crâne tandis que les côtés étaient plus foncés et rasés comme Jean. Sauf qu'aux yeux de Licht, ils n'avaient rien à voir. Et c'est en pensant à Jean que son cœur se serrait. Depuis son départ forcé, elle n'avait cessé de penser à son meilleur ami et savait qu'il devait tout faire pour qu'on vienne la chercher à tout prix. Jean était comme ça.
- Compte deux à trois semaines pour ta main et moins de temps pour tes jambes. Elles ne sont pas cassées en comparaison de ta main. C'est fou quand même puisque tes jambes paraissaient en plus mauvais état.
Il se levait de sa chaise en arrangeant sa veste kaki.
- Je repasserai à l'occasion, enfin, quand j'en aurais le temps. Au revoir Sonne.
Il posait la bougie sur la table et tournait les bottes quand Licht l'arrêtait en levant la main gauche.
- Comment t'appelles-tu ?
Il se tournait vers elle avec un sourire narquois.
- Galliard.
- Et où suis-je Galliard ?
Il souriait en coin, puis il quittait le lieu sans un regard en arrière les mains dans les poches.
- Dans une cave.
Se laissant retomber en arrière sur le matelas peu confortable de ce lit grinçant, Licht analysait enfin sa tenue. Elle ne portait plus son uniforme du Bataillon d'Exploration et était seulement vêtue d'une robe blanche de nuit. Se rendant compte de son accoutrement, elle paniquait. Qui avait bien pu la toucher durant son sommeil, la changer, mais surtout la soigner ?
Elle posait son bras sur son front en cachant ses yeux d'où ruisselaient des larmes d'angoisse.
- Dans quelle merdier me suis-je fourrée ?
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Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2
FanfictionIci sera postée la Partie 2 de l'histoire « Le Soleil à travers la Brume » (il faut donc avoir lu la Partie 1 pour comprendre la suite des événements) CE N'EST PAS UN REINER X READER 😳 Spoil snk saison 4 et scans ⚠️ Bonne lecture ! Début : 24/05/20...