Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2

Chapitre 30 - Coupure d'éléctricité

Alors qu'elle allait glisser sa main dans le pantalon du blond, les lumières s'éteignaient d'un seul coup les plongeant dans la pénombre totale. Perdant toute l'excitation et craignant de rester dans le noir, Licht se collait à Reiner qui riait.

- Alors, toujours autant effrayée d'être dans le noir.

Licht se collait davantage contre le blond en soufflant.

- Non, ça m'a juste surpris.

Elle se détachait de lui en le repoussant et sentant la pénombre l'engloutir, elle le cherchait à tâtons. Quand elle sentait le bras du blond, Licht s'y accrochait.

- J'ai juste peur de me blesser. Ne t'éloignes pas de moi.

Il continuait de rire en essayant de se repérer dans la salle. Il n'y avait plus de lumière dans la maison ainsi que dans la rue. De plus, la lune était entièrement dissimulée par les nuages sombres présageant des orages.

Avec Licht accrochée à son bras, Reiner cherchait à l'aveugle dans les tiroirs de la cuisine des bougies qu'il savait avoir chez eux. Quand il les trouvait, il les allumait et remarquait le visage pâle de Licht.

- Être dans le noir ne te réussis vraiment pas.

Elle se collait à Reiner et plongeait sa face entre ses pectoraux.

- Allume autant de bougies que possible.

Il continuait de rire alors que la jeune femme se retenait de le mordre pour le punir de se moquer de sa peur. Elle y réfléchissait à deux fois car il tenait en main la seule bougie éclairant la pièce.

- Je devrais passer chez ma mère. Elle a sûrement oublié d'acheter des bougies.

Il partait avec des bougies en main vers la porte d'entrée toujours avec Licht accrochée à son bras. Allumant une bougie, il la tendait à Licht.

- Reste à la maison, attends-moi dans la chambre. Je ne tarderai pas.

Elle refusait la bougie en tremblant.

- Non, je viens avec toi.

Reiner avait compris très vite que les deux femmes de sa vie ne s'aimaient pas du tout et savait que Licht mettait sa fierté de côté pour ne pas mourir de peur seule à la maison.

À peine leurs chaussures enfilées qu'ils marchaient dans les rues bras dessus bras dessous et croisaient d'autres habitants se rendant sûrement chez leurs aînés pour les aider à s'éclairer.

Quand ils arrivaient chez Karina Braun, elle était assise sur le perron avec un homme que Licht ne connaissait pas.

- Reiner !

En reconnaissant la silhouette de son fils, Karina s'était levée en courant pour l'accueillir. Elle en profitait pour pousser discrètement Licht et baisait les joues de son fils adoré.

- Tu es venu secourir ta vieille maman ?

Elle semblait émue et se tournait enfin vers Licht.

- Qui ne rêverait pas d'avoir une belle-fille comme toi. Tu es aussi venue me secourir ?

Licht hochait la tête en plaquant comme Karina un faux sourire sur ses lèvres et acceptait l'étreinte de la mère de Reiner. C'était sec et sans aucune émotion.

Puis, se tournant vers l'homme assis, elle le pointait du doigt.

- Même s'il ne me supporte pas, monsieur Leonhart vient toujours à ma rescousse.

Reconnaissant le nom de famille, Licht se tournait vers l'homme alors que Reiner faisait un signe de menton en le remerciant.

- Vous êtes le père d'Annie ?

La mère et le fils se figeaient alors que monsieur Leonhart se levait canne en main. Il était plus petit que Licht mais l'effrayait tellement.

- Donc c'est vous la fille de l'île ?

Elle hochait la tête effrayée par le dur regard du père d'Annie.

- Et donc, avez-vous vécu avec eux durant toutes ces années ?

Elle hochait la tête.

- Annie est comme ma sœur.

Elle parlait au présent sachant qu'elle n'était pas morte comme beaucoup de personne le pensait. Annie était juste enfermée dans un imposant cristal dont il était impossible de l'extirper ; elle était en quelque sorte en sécurité.

En l'entendant parler ainsi, monsieur Leonhart faisait un pas en arrière et sondait la jeune femme toujours accrochée au bras de son époux.

- A-t-elle bien mangé ?

Licht hochait la tête.

- Nous avions un verger et je peux vous assurer qu'elle a pu profiter d'une grande quantité de pommes juteuses.

Un fin rictus apparaissait sur ses lèvres et seule Licht pouvait le remarquer se trouvant juste en face. L'homme posait sa main sur son béret et prenait congé toujours canne en main ; il vivait quelques maisons plus loin.

- Je peux vous proposer d'entrer boire ou manger quelque chose, mais il est déconseillé d'utiliser la plaque de gaz pendant les coupures d'électricité.

Reiner haussait les épaules et se retirait du bras de Licht pour embrasser sa mère sur le front. Le blond lui donnait des allumettes et quelques bougies avant de se retourner vers son épouse et glisser sa main dans la sienne.

- De toute façon, nous allions rentrer. Il se fait tard.

La mère s'approchait de Licht et la serrait dans ses bras en lui chuchotant de longues paroles que le blond ne pouvait entendre. Il était curieux et voyait au visage de Licht que ce que Karina lui avait chuchoté allait monopoliser toutes ses pensées.

Alors que le couple rentrait, Licht était plongée dans ses réflexions.

- Reiner ?

Le blond lui lançait un regard tout en continuant de marcher.

- Oui ?

- Notre sexualité est-elle aussi importante que cela ?

Il s'arrêtait de marcher et la fixait en fronçant les sourcils.

- C'est-à-dire ?

- Écoute, souvent Galliard fait des sous-entendus ou pose des questions très intimes.

- Il est juste trop curieux.

- Mais ta mère m'a demandé si nous le faisions bien tous les jours et surtout si je me protégeais correctement. Elle ne veut sûrement pas qu'on ait d'enfant tout de suite et je la rejoins sur ce sujet connaissant la situation de guerre actuelle.

- Elle est aussi curieuse et inquiète.

- Mais le Colonel Oak...

- ...c'est un enfoiré que tu élimineras sans aucun soucis d'après le Commandant Magath.

Elle souriait.

- Tu as croisé le Commandant en rentrant ?

Il hochait la tête.

- Il m'a expliqué les grandes lignes. Mais j'aimerais bien que tu m'expliques la version complète.

Elle se raccrochait au bras du blond et ils continuaient de marcher dans la nuit sombre éclairés par leurs deux bougies. Licht expliquait à son époux ce que le Colonel lui avait dit au bal, mais aussi comme derniers mots de fin avant que le Commandant n'intervienne. Reiner avait serré les poings et contracté sa mâchoire tout du long. Il avait pourtant tenu à tout écouter sans interrompre la jeune femme.

- Si tu ne le tue pas, je le ferai.

Elle se collait au blond et sautillait pour embrasser sa mâchoire crispée.

- La bougie ne t'a rien fait et on en a besoin pour rentrer.

Elle pointait la bougie que le blond tenait en main et souriait chaleureusement. Au loin, on pouvait distinguer les premiers orages sans entendre gronder le tonnerre.

- Vous qui prôniez l'électricité, la bougie reste toutefois une valeur sûre.

Elle riait alors que Reiner glissait ses mains dans les cheveux de la brune pour la décoiffer.