Chapitre 84 - Famille nombreuse

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Les premières nuits furent compliquées et longues. À tour de rôle, ils s'occupaient du petit Irvin en s'assurant qu'il allait bien tout en se privant d'heures de sommeil.

Heureusement pour Licht comme pour Reiner, ils avaient une « famille » nombreuse et donc ne manquaient pas de bras.

Même si Livaï avait fermé boutique les trois premiers jours, il se devait de retourner au travail en ne laissant pas la charge seule à Falco. Gaby, Annie, Jean ou encore Pieck venaient prêter mains fortes mais surtout profiter du petit Irvin quand ils le pouvaient. L'héritier Braun avait déjà pris du poids, c'était un bon gros bébé.

Même si le bébé n'était pas son filleul, Jean le gâtait de vêtements ou de jouets pas encore adéquats à son âge. Il prévoyait large et grand en avance. Une sorte de compétition naissait entre le châtain et Livaï. Tous deux voulaient offrir le plus beau des cadeaux au petit. C'était compliqué pour Licht qui avait l'impression de devoir les noter.

Annie avait été heureuse d'apprendre qu'elle était la marraine d'Irvin, un sourire était apparu sur ses lèvres fines sans arriver à le quitter. Elle passait souvent avec son propre père chez les Braun pour un peu profiter de son petit protégé.

Endormie contre le torse de Reiner, Licht marmonnait des mots incompréhensibles. Le blond caressait ses cheveux en n'arrivant pas à faire disparaître un immense sourire de ses lèvres. C'était bientôt l'anniversaire de la brune et il pensait déjà à ce qu'il allait lui offrir.

Dans son berceau, Irvin dormait sur le dos et les poings serrés. Depuis deux jours, le petit faisait de longues nuits au plus grand plaisir de ses parents. Toutefois, Livaï ne s'en réjouissait pas pour autant. Comme Irvin dormait longtemps, il ne pouvait pas le voir avant de partir au travail et il en était de même le soir. Alors, l'homme aux cheveux noirs rentrait le midi exprès pour au moins avoir quelques minutes dans ses bras son petit protégé.

Bougeant contre le torse chaud du blond, Licht émergeait enfin de son sommeil. D'immenses cernes noires avaient élu domicile sous ses yeux. Cependant, cela ne retirait en rien la beauté du regard de bronze.

- Tu es réveillé depuis longtemps ?

Reiner souriait en déposant un baiser sur le bout du nez de la brune.

- Pas si longtemps que cela. Mais assez pour profiter de la vue.

Elle cachait son visage souriant contre le torse du blond et glissait ses doigts sur la peau nue. La jeune femme jouait avec la repousse de poils sur le torse de Reiner.

- Tu n'as pas froid ? Nous sommes quand même en hiver.

Il riait en caressant les cheveux de la brune et enroulait des mèches autour de son index.

- Je suis bouillant comme la braise.

Toute cette simple conversation entre un couple heureux se faisant en chuchotant. Ils avaient bien trop peur de réveiller le petit.

Une main sur la joue de la jeune femme, Reiner semblait soudainement songeur et elle le remarquait.

- Quelque chose ne va pas ?

Il hochait la tête.

- On a encore quelques affaires à régler sur l'île. Il faudrait y retourner au plus vite.

Et c'était vrai, ils avaient reçu une lettre de la banque leur demandant de prouver qu'ils étaient toujours bien vivants. Suite au Grand Terrassement, un bon nombre d'habitants de l'île terrorisés de voir de colossaux titans sortir des murs qui les protégeaient jadis s'étaient donnés la mort. Ils avaient tellement été effrayés que la mort était leur seule option.

- Ils veulent savoir si nous sommes toujours en vie et si nous ne répondons pas, ils prendront tout.

Licht haussait les épaules.

- En vrai, je me moque de cet argent. Mais comme il vient de père, j'ai quand même envie de le récupérer. C'est notre héritage.

Il hochait la tête.

- Il faudra signaler pour Bertolt.

Reiner baissait les yeux alors que Licht continuait de chuchoter.

- Il n'a pas eu le droit à une vie calme et s'est éteint avant même d'avoir atteint l'âge adulte. Il n'a pas eu le droit au bonheur.

Reiner caressait les joues de la jeune femme en déposant un autre baiser sur le bout de son nez.

- Si, il a eu le droit au bonheur quand nous étions avec les Sonne. Des temps aussi calmes et heureux, je n'y avais pas goûté depuis la naissance. Je me sentais libre et aimé. Et je suis sûr que Bertolt ainsi qu'Annie ont pensé la même chose de ces instants.

En bas, Livaï s'était réveillé et on pouvait entendre la canne se poser sur le parquet.

- Je descends le saluer, reste encore un peu allongée.

Elle hochait la tête alors que Reiner sortait du lit laissant une sensation de froid à la jeune femme. Elle le regardait enfiler un bas de pyjama et attraper un t-shirt dans l'armoire avant de disparaître dans la salle de bain. Moins de deux minutes plus tard, il ressortait frais et bien réveillé. Un dernier baiser sur les lèvres de Licht et on pouvait l'entendre descendre en douceur les escaliers de la maison.

S'étalant comme une étoile de mer, Licht souriait de toutes ses dents sans oser faire de bruit. Malheureusement, son sourire s'effaçait quand elle entendait les gémissements d'Irvin avant qu'il n'éclate en sanglots. À peine le temps de se redresser qu'elle reconnaissait les bruits de pas de Livaï dans les escaliers. Il ouvrait en douceur la porte et se dirigeait vers le berceau. Avec le temps, l'homme aux cheveux noirs avait développé une capacité à entendre de très loin Irvin et accourait le plus rapidement possible.

Dans les bras de Livaï, Irvin souriait automatiquement en voyant son parrain alors que Licht se laissait retomber sur le lit.

- Je peux enfin le voir avant d'aller au travail.

Il était si heureux en s'approchant du lit et le donnant à sa mère qui, les yeux à moitié clos, acceptait l'enfant dans ses bras. Automatiquement, l'ex Caporal se retournait laissant un minimum d'intimité à la jeune mère qui abaissait son haut.

- Vous allez vraiment partir sur l'île ?

Livaï gardait un visage neutre en caressant les cheveux blonds d'Irvin.

- Oui, nous restons une bonne semaine. Et je ne sais vraiment pas comment nous allons faire sans toi. Tu es sûr de ne pas vouloir venir ?

Livaï secouait la tête alors qu'Irvin tétait de toutes ses forces le sein engourdi de Licht.

- Non, passez le bonjour pour moi à Erwin.

Elle hochait la tête alors que le bébé agrippait de sa petite main le doigt de sa mère.

Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant