Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2

Chapitre 21 - Cible

Licht n'était sortie qu'une seule fois depuis son arrivée sur le camp. À vrai dire, cela ne faisait que deux jours qu'elle y était. Porco était passé en coup de vent pour « prendre des nouvelles » et ils en avaient donc profité pour sortir.

C'est majoritairement grâce ou à cause de Pieck que Licht était sortie de la maisonnette. Elle aurait aimé rester aux côtés du père de la jeune femme aux cheveux noirs ; il était si gentil avec elle. Mais la possesseur du Titan Charrette et celui du Titan Mâchoire lui avaient forcé la main pour qu'au moins elle prenne un peu l'air.

Dans les rues poussiéreuses du camp, Licht se sentait mal. Pour commencer, les grilles délimitant le camp étaient oppressantes, les gens avaient un regard triste et mauvais quand ils remarquaient la couleur de son brassard. Licht avait tenté de le cacher avec ses longs cheveux qu'elle avait lâchés sans succès.

Ayant marché entre Pieck et Porco, elle s'était quand même sentie un peu en sécurité alors qu'ils l'invitaient à goûter aux spécialités du continent. Ils arrivaient à lui redonner le sourire. Toutefois, leur sortie n'avait pas duré longtemps, les regards qu'on lui lançait devenaient trop insistants et l'atmosphère changeait à leur passage. Même si elle circulait aux côtés de deux guerriers mahrs, elle restait une étrangère de l'île ; une démone.

Après l'avoir ramené devant la maison, Porco et Pieck avaient pris congé de Licht ; ils avaient rendez-vous avec le Commandant. C'est donc l'un à côté de l'autre que les deux guerriers marchaient dans les rues poussiéreuses sous le regard de la brune. Quand ils avaient disparu au coin de la rue, elle était entrée et se dirigeait au salon où monsieur Finger était allongé sur le long divan.

- Voudriez-vous que je vous fasse du thé ?

L'homme souriait malgré la douleur qui le rongeait :

- Volontiers.

Il se redressait pour ne pas être allongé face à leur invitée, mais la jeune femme lui disait de prendre toutes ses aises devant elle.

- Restez allongé, ne vous asseyez pas juste parce que je suis là.

Par respect, il ne voulait pas et la jeune femme n'osait insister plus. Alors qu'elle avait fini de préparer le thé et l'apportait au salon, l'homme montrait la place sur le divan à ses côtés :

- Prenons le thé ensemble.

Elle souriait en allant à la cuisine pour revenir avec une seconde tasse.

- Cette satanée poussière aura raison de moi un jour. C'est elle qui détériore autant ma santé.

Il apportait sa tasse fumante à ses lèvres et soufflait dessus.

- Quand j'étais enfant, le camp n'était pas aussi développé. Là, les maisons sont construites juste à côté des grilles. À l'époque, il y avait de l'herbe partout, mais maintenant, il n'y a que de la poussière.

Il soufflait en buvant une gorgée :

- Des fois, je rêve de cette herbe verdoyante de mon enfance. C'était tellement bien.

Il souriait tristement à la jeune femme.

- L'herbe est-elle bien verte sur l'île ?

Elle hochait timidement la tête un peu honteuse d'avoir eu cette chance et de ne pas en avoir assez profité.

- Oui, l'herbe est très verte. Je me souviens des longues journées de printemps et d'été où nous sortions les moutons pour qu'ils broutent du matin jusqu'à tard le soir. C'étaient de merveilleux moments et c'est seulement maintenant que je me rends compte de leur importance.