Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2

Chapitre 23 - Dernière vérité

Une forme de routine s'était installée. Chaque jour Licht accompagnait d'un des guerriers, soit Reiner, Pieck ou Porco - et même parfois Sieg - se rendait au travail en dehors du camp. Sa compréhension des divergences entre l'écriture de l'île et celle du continent était achevée ; elle avait tout retenu. Elle rendait un travail soigné au Commandant Magath qui comme le Major Smith signait à la fin après la relecture. Licht était nostalgique.

Discrètement, une fois par semaine, elle rédigeait une lettre pour ses camarades de l'île, mais adressée directement à Jean pour lui prouver qu'elle était toujours en vie. Elle avait eu la chance vers les débuts de sa formation de rencontrer les maîtres fauconniers qui lui avaient expliqué comment envoyer une lettre en express si le Commandant Magath le lui demandait un jour. Elle avait sauté sur l'occasion et écrivait donc des lettres en toute discrétion sans même l'avoir avoué à Reiner pour rassurer son meilleur ami aux cheveux châtains ; il lui manquait tellement. Elle n'avait pas la certitude de l'arrivée des lettres et n'avait reçu aucune lettre en retour.

Presque chaque soir, dans son petit lit dans la chambre qu'elle partageait avec Pieck, Licht pleurait sans faire aucun bruit. Elle était heureuse d'une certaine manière de se marier sous peu, mais ses camarades, ses supérieurs et sa vie sur l'île lui manquait. Elle pensait souvent à ses amis et plus précisément à Jean ; il était comme son frère.

Après sa rencontre avec la mère de Reiner, elles s'étaient revues pendant un dîner de famille où le blond voulait absolument présenter sa chérie. À aucun moment ils n'avaient parlé de ses origines de l'île pour ne pas créer une mauvaise ambiance. Pas une fois Karina n'avait adressé la parole à Licht et ce sont seulement ses regards sombres qu'elle posait sur sa future belle-fille.
Heureusement pour la brune, elle avait senti sur sa cuisse sous la table la main de Reiner qui tentait de la détendre. Et puis, Licht pouvait compter sur Gaby, la cousine du blond qui avait entretenu avec elle une longue conversation. Depuis, quand elles le pouvaient, les deux brunes sortaient du camp ou rentraient au camp ensemble. Gaby avait toujours quelque chose à raconter avec passion.

Même si elle appréciait énormément la fillette, Licht ressentait des pincements au cœur à chaque fois que la cousine Braun parlait des « démons » de l'île. Elle était tellement endoctrinée que c'en était effrayant. Heureusement pour Licht, Gaby ne connaissait pas son origine.

Observant les bourgeons sur les arbres, Licht prenait une grande inspiration. La fenêtre était grande ouverte laissant entrer cette odeur apaisante du printemps. Le rude hiver était enfin terminé, emportant avec lui la tristesse sur le visage des habitants ; enfin, c'est ce qu'elle espérait.

Retirant les lunettes qu'il posait sur son nez seulement pour la lecture, le Commandant fixait la jeune femme.

- Vous devriez rentrer vous reposer, vous vous mariez bien demain ?

Licht hochait la tête.

- Je peux encore rester. La cérémonie de demain va être très courte et ne risque pas de m'épuiser.

Et en effet, le mariage consistait à voir un religieux qui allait les unir, à une signature et c'était terminé. C'était un mariage rapide, mais efficace.

- Vous devrez quand même vous reposer, je sais que c'est stressant le mariage.

Licht lui souriait en lançant un regard sur un joli bouquet posé près de la fenêtre.

- Pourriez-vous remercier madame Magath de ma part. Et lui dire que son bouquet de félicitation est des plus sublime.

Elle se levait et lui tendait un papier qu'elle avait plié et inséré dans une belle enveloppe.