Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2

Chapitre 14 - Successeurs

Entièrement nu, Reiner se réveillait en sursautant. Sa serviette avait glissé laissant sa nudité bien visible. Heureusement pour lui, il était seul dans sa chambre. Comme il n'y avait pas de bruit dans la maison, il déduisait que sa mère n'était toujours pas rentrée.

Ce n'est même pas le froid de cette fin d'hiver qui l'avait réveillé, mais bien un cauchemar des plus affreux pleins de sang et de morts. Il devait à tout prix sortir, mais surtout demander à voir Licht pour aller mieux. Elle était la seule qui pouvait le calmer, l'apaiser. Inconsciemment, il en était devenu dépendant car sans elle tant de sombres pensées gagnaient son esprit troublé.

Ouvrant le placard de sa chambre, il remarquait que les vêtements étaient les mêmes qu'il y a cinq ans. Désormais trop petits, ils ne lui étaient d'aucune utilité. En toute hâte, il enfilait ses anciens vêtements sales en s'assurant de mettre correctement son brassard rouge et descendait les escaliers :

- Je sors !

Il ne savait pas si sa mère était là, mais au moins, il l'avait prévenu.

Courant dans les rues du camp de Revelio, il arrivait essoufflé devant la grille alors que les deux gardiens le sondaient.

- Braun ? C'est bien vous ? Vous êtes de retour ?

Le second gardien le fixait de haut en bas.

- Comme vous avez grandi ! C'est impressionnant. Ces démons de l'île vous ont bien nourris à ce que je vois. Vous n'étiez qu'un gringalet à votre départ !

Il lui donnait une tape forte sur l'épaule et riait d'un rire gras. Fixant un peu l'esprit ailleurs les deux hommes, Reiner souriait anxieusement.

- Oui, je suis de retour à la maison.

Les deux gardiens n'ajoutaient rien et le saluaient en le laissant sortir sans lui demander une raison valable ou une autorisation de sortie.

Reiner marchait vite dans les rues de la ville en baissant la tête, il frôlait les murs car même s'il était un guerrier au service de la Nation de Mahr, il restait un démon d'eldien. Le soleil déclinait sûrement à l'horizon, mais la vue n'était pas dégagée comme sur l'île de Paradis.

Il ne savait pas où il devait se rendre pour en apprendre plus sur Licht, mais ses pas le guidaient sur les terrains d'entraînement où il avait passé de longues années à y suer et saigner. Remarquant le Commandant Magath, il s'en approchait en douceur. Theo Magath se tenait bien droit sur un cheval à la robe sombre et observait scrupuleusement les futurs Aspirants Guerriers.

- Ce sont nos probables successeurs ?

Sans sursauter, ni détourner son regard des enfants courant dans la boue, Magath répondait :

- Oui, et il y en a beaucoup trop. Mais votre cousine, Gaby Braun malgré son jeune âge se tient en tête de liste.

Se figeant, Reiner la cherchait dans la foule de jeunes enfants courant un fusil en main. Il posait enfin ses yeux sur la fillette qui se tenait en première position et difficilement talonnée par un jeune garçon aux cheveux blonds.

- Ces deux-là, Braun et Gleis seront sûrement pris. Elle est toujours première et il la colle de près. La compétition entre ces deux leur permet de bien avancer.

- Ils sont encore très jeunes.

Magath haussait les épaules avant de siffler à l'aide de ses doigts pour arrêter l'exercice.

- Pas plus que vous au moment de vos entraînements pour devenir d'officiels Aspirants Guerriers.

Souriant amèrement, Reiner supposait :

- Le Cuirassé restera peut-être dans la famille Braun pour protéger la Nation de Mahr.

Magath hochait la tête.

- C'est très probable. Et comment étaient vos retrouvailles avec votre mère ?

- Elles se sont bien passées.

Puis, ancrant ses yeux dorés dans ceux foncés du Commandant, il osait enfin lui demander.

- Où se trouve la jeune femme qui est arrivée avec nous ? Vous en savez plus depuis ce matin ?

Magath secouait la tête de gauche à droite.

- Depuis qu'elle a été emmenée au moment de notre arrivée, je n'en sais pas plus que vous.

Les probables futurs Aspirants Guerriers arrivaient face au Commandant qui descendait de son cheval avant de se positionner droit aux côtés de Reiner.

- Ce sera tout pour aujourd'hui. Rentrez chez vous et rendez-vous demain à sept heures précises. Je ne tolérerai aucun retard.

Ils hochaient tous de la tête avant de saluer leur Commandant. Posant leurs armes factices dans le chariot juste à côté, la vingtaine d'enfants s'en allaient sans oublier de lancer un regard plein de curiosité à Reiner.

Alors qu'il les observait partir sans oublier de se retourner, il sentait un poids s'abattre sur son ventre.

- Reiner !

De ses frêles bras, Gaby enlaçait son cousin. Ce dernier posait sa main sur ses cheveux bruns et les caressait.

- Tu es enfin revenu !

Reiner la soulevait sans difficulté dans ses bras forts et la laissait lui embrasser les joues.

- Tu as quel âge maintenant Gaby ?

- J'ai huit ans et je vais suivre tes traces ! Tu es mon modèle Reiner ! Je vais devenir le prochain Titan Cuirassé pour faire honneur à la famille Braun.

Elle enroulait ses bras autour du large cou de Reiner et s'y blottissait. Le blond souriait amèrement sans oser regarder le Commandant Magath.

- Nous devrions rentrer, mon oncle et son épouse doivent s'inquiéter.

Elle hochait la tête en restant dans les bras du blond qui saluait rapidement le Commandant. Remarquant un petit blond marchant devant eux et l'air rêveur à contempler le ciel, Reiner lui touchait l'épaule pour attirer son attention. Comme il était seul et assez lent, il lui proposait de rentrer tous les trois ensembles.

- Pourquoi marcher avec ce second ? Il est toujours derrière moi à chacun des exercices.

Reiner gardait dans ses bras la fillette et reconnaissait enfin le blond qui talonnait sa cousine de près pendant l'entrainement.

- Rentrons ensemble, il se fait tard.

Les yeux grandis d'admiration, le petit blond qui se présentait sous le prénom de Falco gardait ses yeux braqués sur Reiner à chaque pas qu'il faisait. Falco avait laissé tomber sa contemplation du ciel orangé pour se concentrer sur le possesseur du Titan Cuirassé.

- Comment était la première fois que vous vous êtes transformé ? Vous n'aviez pas eu peur ?

Reiner secouait la tête en posant une main sur la tête de Falco et gardant de son autre bras Gaby qui se cramponnait à lui.

- Je savais ce que je devais faire. Je savais pourquoi et pour qui je me battais.