Chapitre 87 - Le passé

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Avant de partir, ils avaient rendu une dernière visite à leurs défunts. Et donc partir rendait leur cœur encore plus lourd. La traversée avait été longue alors que l'île n'avait pas semblé vouloir disparaître derrière les flots.

Avant même de pouvoir poser un pied sur la terre ferme, Livaï s'approchait du couple et tendait ses bras pour avoir Irvin. Annie le regardait mal.

- Bienvenue à la maison.

Un simple regard gêné entre eux, Reiner et Licht lui souriaient alors que Livaï rejoignait son fauteuil tenu par Falco et Gaby en gardant Irvin dans ses bras.

- Il faisait beau sur l'île ?

Licht répondait par la positive alors qu'elle marchait aux côtés de Reiner. Les trois nouveaux arrivants avec le bébé montaient dans une calèche que Livaï hélait d'un geste de la main.

Face à Falco, Reiner fronçait les sourcils en voyant le petit blond se pincer les lèvres. Déviant son regard vers Gaby qui semblait triste, il lançait enfin un regard à Livaï qui cajolait Irvin en le gardant contre son cœur. L'ex Caporal humait la douce peau du bébé l'air ailleurs.

- Que s'est-il passé durant notre absence ?

Falco se pinçait davantage les lèvres alors que celles de Gaby tremblaient.

- Monsieur Finger est décédé.

Ils déposaient seulement leurs affaires chez eux et se rendaient rapidement chez le fleuriste. Puis, ils allaient chez les Finger sans même prendre le temps de se changer après un si long trajet.

Malgré le fait que le soleil était bien haut dans le ciel, la maison des Finger semblait si sombre et triste. C'est Connie qui leur ouvrait la porte et leur donnait une rapide accolade.

- Entrez, nous sommes assis au salon.

Le jour même du départ des Braun avec Annie, monsieur Finger avait succombé à sa maladie le sourire aux lèvres ; il savait que sa fille avait un excellent entourage et partait l'esprit libre.
Ayant été mis en terre très rapidement, et les visites de condoléances terminées, Pieck s'était retrouvée seule dans une bien trop grande maison. Elle avait demandé alors à Gaby ou encore aux garçons de rester quelques temps ne voulant pas broyer seule du noir. Et aujourd'hui, comme ils ne travaillaient pas, Jean et Connie étaient restés aux côtés de la jeune femme aux cheveux noirs avec qui ils avaient tissé de forts liens d'amitié.

- Vous voulez boire quelque chose de froid ou de chaud ?

Ils refusaient avant de prendre place.

Bizarrement, Pieck souriait.

- Il ne faut pas pleurer les morts, papa est sûrement heureux là où il se trouve. Il a rejoint maman.

Son visage souriant se crispait alors que des larmes gagnaient ses yeux. Tel un torrent, elles se déversaient sur ses joues et la jeune femme cachait son visage dans ses mains. Jean qui se trouvait juste à côté d'elle, la tirait contre lui. Il caressait les longs cheveux sombres de son amie en tentant de la calmer ; sans succès.

Il était bien tard quand les Braun et Livaï rentraient. Pieck avait fini par se laisser glisser dans les bras de Licht et ne s'en était plus détachée. C'est quand Irvin s'était réveillé à l'heure du manger que la femme aux cheveux noirs avait lâché la mère de famille en riant. Elle reniflait pour tenter d'arrêter sa morve de couler et avait observé le bébé gesticulant dans les bras de Livaï.

- Tiens, je te la rends ta maman.

Elle poussait presque Licht vers son bébé qui se retirait dans la salle d'à côté pour la tétée.

Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant