Chapitre 13 - Mère et fils

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Après avoir fait un long compte rendu verbal sur ces cinq dernières années aux dirigeants de la Nation de Mahr, Reiner avait eu l'autorisation de rentrer chez lui.

- Rentres chez toi Braun. Retrouves ta mère.

Lançant un regard au Commandant Magath, Reiner avait un regard impassible.

- Où se trouve-t-elle ?

Magath détournait les yeux.

- Même moi je ne sais pas.

Traînant les pieds et la boule au ventre, il marchait en direction du camp de Revelio et passait les grilles en silence. Le jour s'était levé depuis bien longtemps et la place du marché était pleine à craquer de monde. Même s'il avait un statut important et était parti de longues années en terrain ennemi pour le bien de la Nation, personne ne semblait le reconnaître et donc encore moins l'acclamer comme le héros qu'il était censé être.

Ses pieds le guidaient d'eux-mêmes dans les rues poussiéreuses sans que son esprit ne soit connecté. Avant d'arriver devant la porte en bois qui n'avait pas changé en cinq ans, il la fixait longuement avant d'oser toquer.

Attendant quelques secondes, il distinguait clairement des bruits de pas précipités sur le vieux parquet en bois. La porte s'ouvrait en trombe alors que sa mère souriait de toutes ses dents.

- Reiner ! Mon fils ! Tu es rentré !

Avant de lui sauter dans les bras et de le câliner, elle s'était penchée en dehors de la maison et hurlait pour que tout le voisinage soit au courant.

- Mon fils ! Ce héros de la Nation est rentré !

Après avoir fait son petit spectacle, elle tirait son fils qu'elle n'avait plus vu pendant cinq longues années à l'intérieur de la maison. Tournant autour de lui, elle l'analysait de haut en bas et passait ses mains sur les épaules de son fils. Elle tâtait son corps en descendant jusqu'aux mollets jusqu'à remonter sous sa mâchoire carrée.

- Tu as tellement changé ! Tu es tellement beau.

Elle continuait de tourner autour de lui et posait ses mains sur ses pectoraux en écarquillant les yeux.

- Tu es même mieux bâti que ton père.

Reiner serrait les dents en contractant sa mâchoire en entendant la mention de son géniteur. Pour des retrouvailles, il ne s'était pas attendu à de telles.

Ne prenant pas en compte l'expression changeante de Reiner, elle le tirait à sa suite dans la cuisine.

- Tu as faim ?

Il se forçait à sourire et s'approchait de la table où il prenait place.

- Comme nous sommes le matin, je pense qu'un petit-déjeuner te suffira amplement. Et après va dans ta chambre dormir un peu.

Pendant ce petit-déjeuner, la mère avait beaucoup plus parler que le fils en chantant les louanges de Reiner. Elle se vantait d'avoir eu un fils comme lui sans lui adresser ne serait-ce qu'un regard. Elle divaguait complètement.

- Si j'avais su, je t'aurai inscrite plus tôt en tant qu'Aspirant Guerrier. Tu rends tellement fier ta maman qui t'aime.

Elle caressait les cheveux blonds alors que Reiner finissait de manger la gorge nouée.

- Je vais un peu sortir. Toi monte dans ta chambre, elle n'a pas changé durant ces cinq années. Dors ça te fera du bien. Tu ressembles à un zombie. Comme ça, tu viendras avec moi cet après-midi sur la place du marché. Nous pourrons nous balader fièrement bras dessus et bras dessous pour montrer que toi, le héros de la Nation est revenu !

Elle n'ajoutait rien de plus, nouait un châle qu'elle posait sur ses cheveux et sortait de la maison en claquant la porte derrière elle.

Seul, Reiner fixait ses mains avant de les poser sur son visage. Il n'avait rien compris à ses retrouvailles, mais savait d'avance que sa mère était sortie pour prévenir tous les habitants du camp de Revelio du retour du héros.

Reiner était toujours autant épuisé et son cœur continuait de saigner. Montant difficilement les escaliers, il se dirigeait vers la salle d'eau et se prenait une douche en express. Quand il ressortait, il se dirigeait pieds nus jusqu'à sa chambre avant de se laisser tomber sur le lit désormais trop petit pour lui.

Seulement le bas du corps enroulé dans une serviette et jetant négligemment la couverture jusqu'à ses épaules, il espérait un peu dormir sans songer à qui que ce soit ; mais c'était impossible. Ses pensées dérivaient vers Bertolt et Annie qui étaient restés sur l'île dans les mains de l'adversaire. Il pensait à ses anciens camarades qui devaient à coup sûr le maudire à cet instant précis et souhaiter sa mort. Il pensait à Licht à qui il n'avait pas pu dire au revoir et ne savait pas quand il allait enfin la retrouver.

Se mettant sur le dos, il posait ses bras sous sa nuque et fixait le plafond poussiéreux alors qu'il repliait ses jambes près de lui pour ne pas dépasser du lit. Son corps avait changé en cinq longues années. Il avait tellement grandi et pris en épaisseur. Le corps d'enfant qu'il avait, laissait la place à un corps d'homme développé par les années d'entraînement.

Observant son torse, il ne pouvait se retenir d'imaginer l'être aimé poser sa tête au niveau de son propre cœur et dessiner des formes circulaires. En fermant les yeux, il pouvait presque sentir la chaleur du contact de leur peau nue ensemble et l'odeur enivrante de la jeune femme. La chair de poule le gagnait alors qu'il sentait les poils de ses bras se hérisser.

Son corps réagissait en conséquence face à ses pensées tandis qu'inconsciemment il glissait sa main le long de son torse, passant par ses abdominaux et s'arrêtait devant la serviette. Après un court temps de réflexion, il glissait sa main sous la serviette - seul tissu le cachant de sa nudité - et attrapait sa verge bien tendue. Cela faisait tellement de temps qu'il ne s'en était pas occupé qu'elle était douloureuse gonflée. Les pommettes rougies en songeant à ce qu'il allait faire, Reiner commençait des mouvements de va-et-vient en se caressant de son autre main. Il imaginait les mains de la jeune femme sur sa personne et sentait ses propres tétons se durcir. Les caressant d'une main, il fermait les yeux de plaisir ; c'était tellement bon.

Il gémissait le prénom de la jeune femme tout le long et dans un dernier cri roque lâchait sa semence dans sa main.

Honteux de ce qu'il venait de faire et se dégoûtant au passage, il se nettoyait sur la serviette avant de pleurer de remords en se recroquevillant dans son lit. Attrapant le coussin, il le serrait contre lui.

- Pardonne-moi Licht. Je ne suis qu'un incapable.

Du fond de sa cave, Licht éternuait.

Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant