Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2

Chapitre 63 - Sur le cœur

Le navire approchait du port d'Odiha en douceur.

- Il faut que tout soit prêt avant l'arrivée du Grand Terrassement.

Ils hochaient tous de la tête suite aux propos du Major Zoe et s'apprêtaient à descendre du bateau.

Alors que les hommes s'occupaient de tirer l'hydravion dans un hangar du port, les femmes vidaient le bateau des caisses remplies d'armes et de gaz. Alors qu'elle avait tiré la dernière caisse, Licht passait une tête par la porte de la cabine où dormait quelques minutes avant Falco. À ses côtés, Gaby lui tenait la main alors que le blond hurlait une main sur les tempes.

- Ils sont tous morts ! Le Maréchal Magath, ma famille, nos amis !

Il croisait le regard de Licht embué de larmes. Elle s'approchait de lui en le forçant à se blottir dans ses bras. Le blond posait sa tête sur le cœur de la jeune femme en sanglotant sans lâcher la main de Gaby :

- On peut encore faire quelque
chose ?

Du coin de l'œil, Licht remarquait Pieck qui baissait la tête :

- Je n'en sais rien...

Et la jeune femme d'origine mahr les laissait. Licht gardait dans ses bras les deux enfants en s'asseyant sur le lit. Elle caressait leurs cheveux en soufflant. Il fallait les calmer.

- Le nombre de morts va continuer de s'accroître si nous ne faisons rien.

Ils hochaient la tête en se blottissant davantage dans les bras de leur aînée.

Alors que les deux enfants restaient silencieux sur le lit de la cabine, Licht rejoignait Pieck. Il avait été décidé d'enfermer les enfants pour qu'ils ne viennent pas avec eux. Fronçant les sourcils, la brune acquieçait. C'était tout à fait normal du fait qu'ils pouvaient être en danger sur le champ de bataille. Il fallait les éloigner même s'ils désiraient se battre.

Pendant que les membres du clan Azumabito s'occupaient de l'hydravion, ceux de l'île vérifiaient leur équipement alors que les eldiens adultes de Mahr s'étaient regroupés sur les quais du port.

Seul face à trois femmes, Reiner voulait profiter de cette dernière occasion pour parler avec Annie ; elle ne voulait plus se battre.

- Je voulais vous présenter mes excuses à toi et à Bertolt. C'est à cause de moi qui ai voulu forcer le destin ce jour-là il y a déjà de longues années si nous en sommes là. Si je n'avais pas forcé pour détruire ce mur, Bertolt serait en vie et toi tu n'aurais pas été enfermée pendant quatre ans dans un sous-sol.

Il gardait son regard ancré dans celui d'Annie.

- Si on avait rebroussé chemin, vous auriez pu revoir les vôtres. Je ne sais vraiment pas quoi te dire, je suis impardonnable.

Les yeux écarquillés, Annie le regardait.

- L'envie de te faire la peau m'a traversé plusieurs fois l'esprit.

Il souriait en coin :

- Je ne sais pas comment tu as fait pour te retenir.

Annie attrapait la main de Licht et croisait leurs doigts en souriant tristement. Puis, elle se laissait tomber dans les bras forts de Reiner sans lâcher la main de sa sœur de cœur.

- Prends soin de toi, ainsi que de Gaby et Falco.

- Promis.

Elle baissait la tête en tirant contre elle Licht ainsi que Pieck.

- Ce sont sûrement des adieux. Merci à vous pour tout.

Son cœur se fissurait.

La blonde saluait d'un geste de la main les habitants de l'île de Paradis le cœur lourd et montait sur le bateau. Son regard croisait une dernière fois celui d'Armin et son cœur se brisait.