Chapitre 61 - Le port

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Aux premiers rayons du soleil, les deux amis retournaient sur le camp alors que seul Livaï était réveillé.

- Vous avez au moins un peu dormi ?

Jean secouait la tête.

- Non, on devait rattraper les quatre années passées.

Livaï acquieçait du menton en fermant les yeux.

- Prévenez-moi quand nous partirons. Enfin chargez-moi dans une des charrettes sans me réveiller. J'ai encore besoin de sommeil.

On était loin du Caporal que Licht avait quitté il y a quatre ans. Elle savait qu'il ne dormait par nuit que trois malheureuses heures et que cela lui suffisait. Mais là, Livaï semblait vouloir rattraper les heures de sommeil perdues depuis tant d'années.

Les autres se réveillaient enfin et commençaient à ranger le camp.

S'approchant de Gaby, Jean la réveillait en la secouant en douceur.

- Debout, c'est l'heure du départ.

Gaby qui avait dormi collée à Falco à cause de la fraîcheur de la nuit malgré les couvertures écarquillait les yeux en croisant ceux du châtain.

- Tu vas donc nous aider ?

Il hochait la tête.

- Oui, je vais vous aider.

Licht posait une main sur l'épaule du châtain qui s'était agenouillé devant les enfants et cela ne leur échappait pas. Ils sentaient que la tension entre les deux anciens amis s'était totalement envolée.

Alors qu'il laissait Licht s'occuper mieux des enfants en leur tendant à manger, Jean s'approchait de Reiner toujours endormi. Ses yeux étaient cernés.

- Lève-toi sale feignant ! T'as assez dormi !

Il secouait le blond comme un prunier sous le regard choqué des enfants.

- On va dire qu'ils s'aiment comme cela.

C'est tout ce que Licht leur glissait avant de les tirer à sa suite près de la rivière pour qu'ils se débarbouillent rapidement de la nuit.

Alors qu'ils avaient tout installé dans les charrettes, ils reprenaient la route.

Les yeux lourds, Licht qui se trouvait avec les enfants, Reiner, Jean, Annie et Armin comme cocher, elle se permettait de fermer un peu les yeux et tombait de sommeil sur les cuisses de son mari. Inconsciemment, il commençait à caresser les cheveux de la jeune femme attachés en queue de cheval haute.

- Tu vas mieux Gaby ? Je suis encore désolé pour le coup de pied, disait Jean.

La fillette le regardait en souriant.

- Ne t'inquiètes pas. Je n'ai plus mal.

À dire vrai, elle avait découvert une ecchymose assez importante, mais qui allait s'effacer avec les semaines.

Falco aux côtés de Gaby semblait soucieux :

- Et Licht ? Elle s'est quand même pris deux coups de coude dans le ventre. Ça peut être dangereux pour l'avenir ?

Tournant le visage vers celui paisible de la jeune femme, le châtain se mordait les lèvres. Il levait les yeux vers Reiner qui la regardait attendri comme s'il s'agissait du trésor le plus précieux du monde. Ça avait le don d'énerver Jean.

- Par contre Reiner, n'espère pas des excuses de ma part. Même si Licht m'a tout raconté, je ne te pardonnerai jamais. Jamais...

Il baissait les yeux en voyant défiler devant ses yeux les bons moments passés avec Marco et Licht quand ils étaient encore un beau trio. Son cœur était lourd.

Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant