Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2

Chapitre 33 - Géniteur

Il ne restait qu'une misérable semaine avant de partir officiellement en guerre et le temps semblait passer au ralenti. L'angoisse rampait le long du cou des guerriers les empêchant de trouver le sommeil.

Alors que Licht était rentrée après une longue journée de travail pour faire quelques courses pour les jours restants, on toquait à la porte. C'était Karina Braun un panier vide en main et un petit voile posé sur la tête pour protéger ses cheveux de la poussière. La dame avait un sourire crispé sur les lèvres.

- Je passais par là et je me suis dis que tu allais peut-être faire quelques courses au marché après le travail. J'ai entendu dire qu'il y a de bonnes affaires et je voulais te proposer de venir avec moi.

Licht fronçait les sourcils avant qu'elle aussi ne colle un sourire crispé sur ses lèvres.

- C'est une excellente idée belle-maman.

Licht fermait la porte derrière elle et acceptait le bras que lui tendait Karina. Bras dessus, bras dessous les deux femmes de Reiner avançaient en direction de la place du marché aussi raides que des piquets.

- As-tu assez de gélules pour la guerre ? Il y en a facilement pour deux mois. En as-tu besoin d'autres ?

Licht secouait la tête en pensant au bocal toujours aussi plein dans leur chambre à coucher qu'elle avait désormais mis dans un grand tiroir loin de ses yeux.

- Non, j'en ai encore. Et puis, on ne sait pas combien de temps va durer la guerre. Ça peut être dix ans comme trois jours. Je ne prendrai que le strict minimum, en guerre on n'a pas le temps de penser à l'amour.

Karina se pinçait les lèvres et tentait suite aux remarques de son fils d'être gentille avec Licht.

- Il ne faut pas que tu tombes enceinte. Ça va être compliqué pour toi, et puis avec le peu d'années qu'il reste à Reiner, tu ne vas pas lui coller un môme. Et puis, c'est quand même un homme. Il faut qu'il ait son plaisir quotidien.

Licht souriait sans détacher son bras de celui de la blonde, ses dents étaient serrées.

- Ça ne risque pas d'arriver, nous faisons attention.

Les deux femmes faisaient quelques emplettes sans s'adresser la parole ou se regarder dans les yeux.

- J'aimerais savoir si vous connaissez belle-maman où je peux acheter un poignard personnalisé et de très bonne qualité pour l'offrir à Reiner ? Je désire lui faire un présent d'avant-guerre personnel et utile sur le terrain. En plus, c'est bientôt son anniversaire.

Karina semblait songer en lançant des coups d'œil sur les stands de fruits.

- Je connais bien une adresse, j'y avais travaillé dans ma jeunesse.

Licht arquait un sourcil alors que la blonde sautillait presque sur place tellement elle était heureuse d'avance pour son fils.

- Je t'écrirai l'adresse sur un papier. C'est en dehors du camp. Autant avoir un poignard parfait grâce à ce forgeron de renom. C'est le meilleur de toute la Nation.

Lui faisant bizarrement confiance, Licht avait le cœur apaisé. Malgré son caractère, Karina était quand même une mère.

Le lendemain matin, un bout de papier en main, Licht était sortie plus tôt de la maison en prévenant un Reiner les yeux clos et affalé comme une étoile de mer dans le lit conjugal.

La jeune femme était sortie presque en courant de la maison pour arriver dès l'ouverture de l'atelier du forgeron et déposer sa commande un peu donnée au dernier moment.