Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2

Chapitre 68 - Renaissance douloureuse

Un bon mois était passée depuis la fin de la Bataille entre ciel et terre. Seule Mikasa était retournée sur l'île tandis que tous les autres étaient restés sur le continent pour aider les survivants à mettre de l'ordre dans les villes. Enfin, c'est ce qu'ils désiraient faire.

Livaï était en piteux état et les soins prenaient du temps. Jamais au grand jamais Licht ne l'avait vu comme cela. Le petit homme hurlait de douleur quand on devait changer ses bandages, lui qui était pourtant si silencieux qu'importe la douleur. Il avait été question de l'amputer de sa jambe, mais par un mystérieux miracle, elle semblait aller mieux. Désormais, l'ancien Caporal se déplaçait soit avec une canne, soit sur un fauteuil roulant souvent poussé par Licht pour se reposer. Elle ne lui devait rien, mais la jeune femme voyait en lui le Major Erwin et cela l'aidait à avancer sans hurler à cause de la douleur au fond d'elle ; son cœur était détruit.

Il ne restait plus rien du camp de Revelio. Les grillages enfermant jadis les eldiens avaient fini en bouillie écrasés par les immenses titans. La petite maison de Licht et de Reiner aussi avait disparu en poussière. Seuls quelques photos ou papiers jonchaient le sol. La brune les avait récupérés les larmes aux yeux ; il s'agissait de ses lettres à Jean, mais aussi des photos avec Reiner ou encore les défunts comme Porco ou encore Magath. Il ne restait presque plus rien de ces quatre années passées.

Après un certain temps, il avait été décidé de retourner sur l'île. Pour Connie et Jean, ils voulaient retrouver leur famille après avoir aidé un minimum. Cependant, Armin était réticent à l'idée de retourner sur l'île car personne ne l'attendait si ce n'était Mikasa, et il en était de même pour Livaï. Licht voulait retourner sur l'île quelques temps pour visiter ses défunts.

- Tu devrais venir avec nous.

Arrangeant un bandage sur le visage de Livaï qui cicatrisait en douceur, Licht semblait soucieuse. Plus aucune hiérarchie n'existait entre eux ; ils étaient égaux.

- Revoir l'île te ferait du bien. Il faut retourner sur l'île de nos racines.

Même si la jeune femme s'était accroupie face à Livaï assis sur le fauteuil, il fuyait le regard de la brune.

- Rien ni personne ne m'attend là-bas. Ma vie y est finie.

Licht secouait la tête en s'occupant désormais du bandage au niveau des doigts. Elle tâtait les cicatrices en soufflant de soulagement ; il n'y avait pas d'infection.

- Accompagne-moi pour voir Erwin. Je n'ai pas la force d'y aller seule.

Après quelques minutes de silence, il posait sa main libre sur la tête de la jeune femme aux yeux embués de larmes.

- C'est d'accord. Je viendrais, mais ce sera la première et la dernière fois que je retourne sur l'île.

La jeune femme souriait tristement en sachant d'avance que le noiraud ne pouvait résister aux appels de l'île. Cette île était leur vrai lieu de vie.

Livaï s'allongeait sur son lit de camp dans la tente qu'il occupait et prévenait qu'il allait un peu dormir. Licht le laissait en sachant qu'elle allait revenir dans moins de deux heures pour vérifier les bandages ; il ne laissait personne d'autre l'approcher.

Le camp était rempli des sinistrés du Grand Terrassement et quand on le quittait, on entrait dans la nouvelle ville qui sortait de terre.

Sur la toiture d'une nouvelle maison, Reiner aidé de Jean terminait d'installer les tuiles.

- Vous avez faim ?

Les ayant rejoint, Licht se maintenait pour éviter de chuter et tendait un panier.

- Faites une pause. Vous allez vous épuiser.

Jean haussait les épaules en attrapant un petit pain.

- On se reposera sur le bateau.

Reiner acceptait le pain que lui tendait Licht tandis que sorti de nulle part, Connie arrivait marteau en main et piochait dans le panier. Il remerciait rapidement la brune et mangeait.

- Et à quelle heure est le départ ?

- Demain, à dix heures.

Le blond mordait son pain l'air pensif.

- Nous retournons donc sur l'île.

Il semblait effrayé alors que la jeune femme posait une main sur celle du blond.

- Tout va bien se passer.

Il souriait en apportant à ses lèvres la main de Licht et y déposait un baiser.

- Oui, tout va bien se passer.

Jean haussait un sourcil ; le couple était trop amoureux à ses yeux.