Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2

Chapitre 34 - Derniers instants

Rageusement, Licht passait ses mains sur son visage tout en se dirigeant vers son lieu de travail.

Toute la journée, elle avait grommelé dans sa barbe en continuant de faire ce qu'on attendait d'elle. Le Commandant n'avait rien dit car il sentait par la même occasion le stress qui s'accumulait chez la jeune femme.

- Aimeriez-vous manger chez nous ce midi ?

Licht levait les yeux de sa pile de feuilles en fronçant les sourcils.

- Chez vous ?

Il hochait la tête.

- En ce moment, mon épouse cuisine pour un régiment entier alors que nous ne sommes que deux. Je pense aussi que ça lui fera plaisir d'enfin vous rencontrer.

Licht avait les yeux pétillants et se redressait sur sa chaise en voyant l'heure.

- Alors allons-y vite. Mais il faut d'abord que je fasse quelques petites courses. Je ne peux pas venir les mains vides.

Elle n'attendait pas la réponse de son supérieur et sortait du bureau en courant. Ce repas chez les Magath allait lui faire le plus grand bien.

Quelques sachets en main, elle rejoignait le Commandant qui l'attendait devant la porte du bâtiment les bras croisés sur son torse.

- Vous m'avez attendu longtemps mon Commandant ?

Il ne répondait pas et lui faisait signe de la suivre. Jetant un coup d'œil sur les sachets, il se raclait la gorge et elle le coupait avant qu'il ne prenne la parole. Elle était tellement joyeuse :

- Un homme à qui il ne restait qu'un bras m'a dit un jour qu'il ne fallait jamais se rendre les mains vides chez quelqu'un. Et je peux vous dire que j'ai fait preuve de beaucoup de sang froid pour ne pas exploser de rire.

Le Commandant haussait les sourcils alors que Licht gardait son regard fixé sur la route. Elle tentait de cacher un sourire mélancolique. Erwin lui manquait tellement et elle avait l'impression que chaque instant la ramenait sur l'île et surtout auprès de ses compagnons.

- Mon épouse va quand même vous gronder. Je suis sûr qu'elle vous dira qu'il ne fallait pas dépenser votre argent pour elle.

Et c'est ce que madame Magath avait dit au mot près. Au contraire de son mari taciturne, elle aimait énormément parler et avait accueilli la jeune femme comme si elle n'était pas eldienne. Licht avait l'impression d'être « normale » en sa compagnie car la dame l'aidait à retirer son petit gilet et l'accrochait dans l'entrée.

Alors que la brune soupait aux côtés des Magath pour le repas du midi, la vieille dame souriait de toutes ses dents sans détacher ses yeux de son invitée.

- Cela faisait tellement longtemps que je voulais vous rencontrer ma petite Licht. Comment se passe votre arrivée au camp ? Votre belle-mère est-elle gentille ? Et votre époux ? S'occupe-t-il bien de vous ?

Elle donnait une petite tape taquine à son propre époux.

- Si ce n'est pas le cas, il faut un peu les dresser !

Elle riait tandis que Licht souriait à s'en décrocher la mâchoire. Madame Magath était un soleil brillant de mille éclats et éblouissait tout le monde sur son passage.

Les deux femmes avaient énormément parlé comme si elles se connaissaient depuis toujours. L'entente entre elles s'était bien passé grâce à madame Magath qui rien que par son accueil avait mis à l'aise Licht.

Au grand damne de Theo Magath, les deux femmes caquetaient entre elles sans fin.

Une main sur le front, le Commandant et sa secrétaire quittaient la maison des Magath après un excellent souper. Licht saluait énergétiquement madame Magath et cette dernière lui faisait une accolade en lui promettant de repasser avant le départ pour la guerre.