Chapitre 77 - Étrange

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Le châtain avait une jambe posée nonchalamment sur sa cuisse. Il analysait chaque recoin du salon des Braun et remarquait qu'ils avaient bien pris leurs marques. Ce n'était pas une maison froide et dénuée d'objets personnels. Les Braun avaient réussi à en faire une maison si chaleureuse en peu de temps. De plus, à cause ou grâce à la présence de Livaï, la maison était impeccable. Il n'y avait pas l'ombre d'une poussière.

Encore une fois douché et les cheveux humides, Reiner descendait les marches d'escaliers en arrangeant le col de sa chemise grise. Il fixait le châtain qui en faisait de même. Les yeux de l'intrus lui jetaient des éclairs.

- En plein milieu de la journée ? Vous n'avez donc aucune retenue.

Le blond haussait les épaules et chauffait de l'eau.

- Thé ou café ? Peut-être n'as-tu pas encore mangé pour le midi ?

Il avait totalement ignoré la remarque de Jean.

- Café. Vraiment, aucune retenue.

Le blond haussait encore une fois les épaules sans se retourner vers son ami.

- Nous sommes encore jeunes, nous nous aimons et si nous voulons le faire en plein milieu de la journée, nous le faisons. Tu verras quand tu te poseras, qu'importe l'heure, tu voudras avoir ton aimée dans tes bras.

Il souriait en coin tout en versant l'eau chaude. On pouvait entendre de timides bruits de pas dans les escaliers. Licht s'était aussi douchée et ses longs cheveux tenaient dans un chignon bas alors que quelques mèches rebelles s'étaient échappées.

- Bonjour Jean.

Elle n'osait pas le regarder dans les yeux alors que Reiner déposait le café devant le châtain. Sans changer de posture, Jean la fixait en souriant en coin.

- Je ne savais pas que tu avais un si beau corps.

Elle était cramoisie alors que Reiner donnait un léger coup sur l'arrière du crâne de Jean.

- Ne t'avise pas d'imaginer en boucle son corps.

Licht était totalement rouge alors que le châtain grognait en arrangeant ses longs cheveux.

- Pourquoi y songerais-je ? Licht est comme ma sœur.

Elle osait enfin s'asseoir sur le canapé face au fauteuil où avait pris place le châtain et gardait le dos droit. Le blond s'approchait d'elle en déposant deux autres tasses.

- Qu'est-ce qui t'amène pour nous déranger en pleine conception de notre futur bébé ?

Les yeux du châtain se plissaient.

- C'est en le faisant comme des animaux en pleine journée alors que tout le monde travaille que vous allez créer votre futur enfant ?

Reiner posait sa grande main sur l'épaule de Licht pour la rapprocher de lui et souriait.

- Exactement. Et je pense que c'est la bonne cette fois.

Depuis quelques mois, Reiner était devenu différent. Il était plus ouvert aux autres et surtout avait développé une amitié solide avec Jean. Déjà qu'à leur rencontre ils s'appréciaient bien, maintenant, ils étaient inséparables et se lançaient des piques quand ils le pouvaient. Il n'y avait plus aucun retenu entre eux.

- Tu désirais ?

Le blond était agacé de n'avoir pu finir ce qu'il faisait avec Licht et était presque sur le point de sortir le châtain de leur maison pour remonter dans leur chambre.

En vérité, Jean était venu pour parler de manière intime sur sa situation actuelle. Il voyait le monde se reconstruire et voulait à son tour rencontrer l'amour de sa vie. Un amour réciproque et vrai. Il y avait bien Mikasa, celle pour qui il avait des sentiments depuis leur rencontre et qui ne s'étaient pas estompés avec les années. Mais il fallait être réaliste ; elle ne l'aimera jamais.

Cependant, comme Reiner était là, Jean avait peur que l'époux de Licht ne se moque de lui. Désormais, ça paraissait stupide de venir parler de ce « problème » alors qu'il y en avaient des biens pires.

- Livaï m'a demandé de te dire de venir l'aider cet après-midi. Il va y avoir l'arrivée de la marchandise.

Licht levait un sourcil et hochait la tête.

- Je ne vais pas tarder alors. Tu étais venu pour cela ?

Le châtain repoussait en arrière ses cheveux en arrangeant sa chemise bleue.

- Oui, juste pour cela.

Le blond semblait halluciner alors que le châtain avalait d'une traite le café qui avait refroidi et se levait.

- Je dois y aller, j'ai de la paperasse à gérer.

Les deux hommes avaient obtenu un poste important du fait de leur participation à la fin de ce Grand Terrassement. Quant à Licht, elle l'avait gentiment décliné pour l'instant pour pouvoir aider Livaï.

Avant qu'elle n'ajoute quelque chose, le châtain sortait en courant hors de la maison et enfilait sa fine veste dans la rue.

- Il est étrange aujourd'hui.

Licht regardait par la fenêtre en croisant ses bras sur sa poitrine. Le châtain avait déjà disparu au coin de la rue.

- Je crois qu'il voulait me parler d'un truc important et intime.

- Et c'est donc pour cela qu'il nous a interrompus alors qu'on y était presque ?

Licht souriait en se mettant sur la pointe des pieds et déposait un chaste baiser sur les lèvres du blond.

- Je vais y aller moi aussi, Livaï doit m'attendre.

Elle allait sortir après avoir enfilé sa veste que le blond la tirait contre lui et humait ses cheveux.

- On se retrouve ce soir après le travail. Nous avons quelque chose à terminer.

Il l'enlaçait simplement dans ses bras forts et la laissait partir juste après. Reiner l'aimait tellement.

Alors qu'il la regardait marcher en retenant le haut de son jupon pour qu'il ne se salisse pas, il la voyait se retourner. La jeune femme lui envoyait un baiser en sentant qu'il la regardait toujours.

Disparaissant au coin de la rue, il ne savait pas que Jean attendait la jeune femme pour l'accompagner au travail et lui parler de ce dont il avait besoin.

De son côté, Reiner soufflait de bonheur et observait le ciel bleu. Le monde allait tellement mieux.

Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant