Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2

Chapitre 83 - Le parrain

C'est désormais Livaï qui avait le nouveau-né dans les bras et ne semblait plus pouvoir le laisser. Irvin sentait sûrement la douceur des gestes et les bonnes intentions de l'homme aux cheveux noirs car quand il rouvrait les yeux, il attrapait le doigt que lui tendait Livaï pour ne plus le lâcher.

Il tendait Irvin à Licht qui, rouge, regardait toutes les personnes de la salle. Il y avait Reiner, Irvin, Livaï, Falco, Gaby et Annie autour du lit. La brune signalait qu'elle allait ouvrir son haut et que ceux gênés par la situation devaient se retourner. Falco était rouge pivoine et sortait même de la chambre tandis que Gaby riait en le suivant. Elle assurait qu'elle reviendrait avec le blond juste après.

On entendait des bruits de pas dans les escaliers et la porte s'ouvrait en douceur sur un Jean qui avait décuvé. Il était suivi de près par Connie et tous deux demandaient la permission avant d'entrer. Reiner par réflexe s'était mis devant Licht pour cacher sa poitrine et la brune souriait timidement en montrant qu'elle la dissimulait. Reiner n'était pas du genre jaloux, mais il devenait possessif et encore plus depuis que la jeune femme était enceinte pour la seconde fois.

- C'est ce gros truc votre bébé ?

Jean souriait ému en s'approchant du lit.

- Je peux lui toucher les cheveux ?

Il allait déposer en douceur ses doigts sur les cheveux du bébé tétant le sein de sa mère alors que Livaï le retenait. Il plissait les yeux.

- Va te laver les mains.

Jean allait quand même toucher l'enfant et Livaï le bloquait une seconde fois plus fermement.

- Va te laver les mains Kirstein.

Un peu choqué du geste brusque, Jean obéissait enfin et revenait un court instant plus tard avec une serviette en main.

- J'ai le droit maintenant ?

Livaï le regardait suspicieusement et hochait la tête.

- Alors, il s'appelle comment ce gaillard ?

Reiner posait un bras sur l'épaule de Licht pour la serrer en douceur contre lui. Il était si heureux.

- Irvin.

Jean souriait tristement.

- C'est beau. C'est très beau.

Une fois la tété finie, Jean paniquait quand on lui donnait Irvin dans les bras. Il se figeait et glissait un doigt dans la main du bébé.

- Un vrai bœuf, comme son père.

Il riait en douceur pour ne pas effrayer l'enfant dont les yeux cherchaient dans son environnement des éléments discernables.

- Mais il a les beaux yeux de sa mère.

Jean caressait la joue d'Irvin sans arrêter de sourire.

- Un bel éclairci dans notre monde.

Le bébé passait de bras en bras alors que Livaï se crispait en les aidant. Il surveillait chacun des faits et gestes pour s'assurer de la sécurité du nouveau-né. Il agissait telle une mère poule alors que Licht était complètement assommée par sa journée.

Entre-temps, Karina était arrivée en faisant un immense remue-ménage dans la chambre. Elle avait réussi à se disputer avec Livaï qui lui avait demandé de ne pas crier en parlant. Ils avaient fini par se bouder tout en cajolant Irvin.

Au bout d'un certain moment, et après avoir changé la première couche d'Irvin, Licht le positionnait dans le berceau et se laissait tomber sur son lit. Il ne restait plus que Livaï et elle dans la chambre.

- Je pense que tu peux enfin te reposer et surtout te doucher si tu en as la force. Je peux même appeler Reiner pour qu'il t'aide.

Elle hochait la tête tandis que Livaï s'apprêtait à sortir sans omettre de caresser la main d'Irvin.

- Je reviens vite.

Il ouvrait la porte.

- Livaï, attends ! 

Il se retournait en fronçant les sourcils.

- Merci pour tout. Tu m'es d'une immense aide.

Elle jouait avec ses doigts.

- J'en avais parlé longuement avec Jean et je suis certaine maintenant qu'il ne m'en veut pas. Veux-tu être le parrain d'Irvin ?

Livaï faisait tomber la serviette qu'il tenait en main et se penchait pour la ramasser. Se mettant le dos droit, il gardait un visage vide d'émotion.

- Son parrain ? Jean n'est pas contre ?

- Il a accepté si je promets d'avoir rapidement un second enfant.

Elle riait en douceur tout en posant une main sur sa bouche.

- Et j'ai accepté sa requête.

Livaï avait les pommettes rosées et détournait son visage.

- J'accepte. Qui est la marraine ?

- Annie. Je lui demanderai.

Livaï hochait la tête et sortait en fermant la porte derrière lui. Seul dans le couloir, il souriait en posant une main à plat sur son cœur.

Reprenant un visage neutre et dénué d'émotion, il descendait en douceur les escaliers pour rejoindre les visiteurs. Ils étaient tous en bas tandis que Reiner s'en occupait.

- Irvin dort et Licht ne devrait pas tarder à le rejoindre. Revenez demain si vous voulez les voir. Ils doivent se reposer.

Il les jetait presque de la maison alors que Jean s'approchait de lui.

- Félicitations parrain Livaï. Gâtes cet enfant.

Livaï le regardait dans les yeux malgré la différence de taille.

- Je le gâterai comme si c'était mon fils.

Et Jean savait que l'ex Caporal ne mentait pas.

Les jambes lourdes, Reiner montait les escaliers pour rejoindre son épouse. Il la retrouvait devant la coiffeuse de leur chambre.

- Tu as besoin d'aide ?

Elle hochait timidement la tête.

- J'ai du mal à tenir sur mes jambes. Puis-je m'épauler à toi le temps d'aller à la salle de bain ?

Le blond souriait et s'approchait de la jeune femme. Il passait un bras sous les cuisses de la brune et l'autre derrière son dos. Telle une princesse, Licht était menée à la salle de bain. Elle se cramponnait au cou du blond un peu surprise de la situation.

- Je peux même te laver.

Ils arrivaient dans la salle de bain et avant de la déposer au sol, Reiner frottait le bout de leur nez. Il était tellement heureux et avait encore du mal à croire qu'il était désormais père. Et dire qu'il y a plus d'un an de cela, il n'aurait jamais imaginé vivre une vie comme celle-ci. C'était un homme marié à une belle petite femme qui venait de donner la vie. Ils avaient une vie simple malgré des postes importants. Il ne leur manquait rien. Une bonne étoile avait décidé d'élire domicile au-dessus de leur tête.