Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2

Chapitre 25 - Le bal

- Un bal ?

Licht semblait étonnée en lisant le document qu'elle allait retaper au propre. Levant les yeux vers le Commandant qui relisait un lourd dossier, il repoussait ses lunettes sur son front.

- Exactement, un bal.

- Pourquoi un bal alors que nous frôlons chaque jour de plus en plus la déclaration de guerre contre les forces armées du Moyen-Orient. La République de Mahr s'affaiblit.

Soucieuse, elle repoussait une mèche tombant sur son front.

- Ce bal est là pour tenter d'apaiser les tensions, mais surtout trouver un moyen d'entente pour éviter la guerre à tout prix. Et si au cours de la soirée nous remarquons que nos invités sont ancrés sur leurs positions de guerre, nous leur montrerons la force que notre belle Nation a entre ses mains ; nos guerriers.

Il faisait référence aux possesseurs de titans.

- Rassurez-moi Commandant, je ne suis pas obligée de venir.

Il posait les lunettes sur son nez et continuait sa lecture. Prenant un air sérieux, il fixait le papier avec grand intérêt.

- Bien sûr que si, vous êtes l'épouse d'un de nos plus valeureux guerriers et devez être montrée comme un trophée.

La boule au ventre, Licht se regardait dans le miroir de la chambre qu'elle était censée partager avec son époux ; il dormait toujours au salon après trois semaines de mariage. Ses cheveux étaient soigneusement coiffés dans un demi chignon et quelques mèches ondulaient sur les côtés. Pieck lui avait conseillé de se maquiller légèrement et Licht ne connaissant pas le maquillage avait eu droit à quelques cours de la jeune femme aux cheveux noirs ; les deux étaient à vrai dire assez novices sur le sujet.

Déposant un peu de rouge sur ses lèvres, elle sursautait face au résultat final ; c'était passable. Et attrapant la brosse à mascara humidifiée, elle induisait les poils dans la matière solide et brossait ses cils avec. Manquant de s'en mettre dans les yeux, elle se concentrait en se rapprochant au maximum du miroir.

Quand elle fixait son apparence dans la réflexion du miroir, elle avait l'impression de voir quelqu'un d'autre. Et refusant de ressembler à quelqu'un d'autre, elle se nettoyait à l'aide de cotons les yeux et les lèvres. Même si elle avait frotté pour effacer les dernières traces de maquillage, il en restait toujours sur ses lèvres devenues pulpeuses.

Elle soufflait en se tenant au rebord de la coiffeuse et lançait un coup d'œil sur un bocal plein de pilules que lui avait si gentiment "offert" Karina pour leur mariage. Il s'agissait de pilules contraceptives naturelles et vue la quantité, la mère de Reiner s'attendait sûrement à ce qu'ils le fassent plusieurs fois par jour.
Licht avait juste envie de donner un coup de poing dedans.

Enfilant une longue robe satiné de couleur mauve, elle n'arrivait pas à la fermer et sachant qu'il n'y avait que Reiner dans la maison, elle l'appelait contre son gré.

Le blond qui arrangeait ses cheveux dans le miroir de la salle de bain sursautait quand il entendait son prénom être appelé. Il courait presque jusqu'à la chambre et ouvrait délicatement la porte ; il devait se calmer au plus vite.

- Tu m'as appelé ?

Elle lui montrait son dos nu d'où les lacets de la robe pendaient.

- Je ne peux pas la fermer seule. Si ça ne te dérange pas.

Il ne refusait pas et s'approchait de sa jeune épouse en posant délicatement les mains sur les lacets en satin et effleurait la peau brûlante de Licht. Elle frissonnait sans pouvoir se retenir à ce contact.

Quand il avait malheureusement fini de lacer son dos, il la regardait jeter un coup d'œil sur le résultat.

- C'est parfait, merci beaucoup.

Elle lançait un regard sur la tenue de son époux et automatiquement arrangeait le nœud-papillon. Il était tellement beau ainsi.

- Nous devrions y aller pour ne pas être en retard.

Il était préférable qu'ils arrivent avant les représentants des armées du Moyen-Orient accompagnés de leurs épouses.

Arrivant devant la salle, Licht s'accrochait au bras de Reiner pour faire bonne figure et ils pénétraient dans le bâtiment pour rejoindre les autres guerriers mahrs apprêtés eux aussi en conséquence pour la soirée.

Alors qu'elle sirotait un jus de fruits aux côtés de Pieck, Licht sentait une présence dans leur dos. Quand les deux femmes se tournaient, elles faisaient face à un homme de petite taille mais à la prestance imposante.

- Je trouve que les bals sont barbants. Pas vous mesdames ?

Fixant l'homme, Licht se permettait de jeter un coup d'œil rapide sur sa tenue et reconnaissait là l'uniforme des Colonels des armées du Moyen-Orient.

- Je ne trouve pas. Surtout s'il y a des gentlemen comme vous.

Pieck répondait en lui faisant un sourire.

- Je pensais la même chose. Il y a de très belles femmes du côté des démones eldiennes.

Licht se figeait alors que Pieck gardait son sourire :

- La tentation est toujours attirante.

Il riait d'un rire grave qui effrayait déjà Licht. Elle aurait aimé se sauver et lançait un regard en direction des trois autres guerriers occupés à discuter. Licht croisait le regard inquiet de Reiner et tentait un sourire crispé pour le rassurer ; elle voulait se sauver.
Elle remarquait même au loin le Commandant Magath parler une coupe de champagne pleine en main avec d'autres dirigeants ; il était si sérieux.

Il n'y avait aucun échappatoire direct à cette discussion étrange commençant avec cet homme des plus arrogants.

- Alors, si l'une d'entre vous veut bien m'accorder une danse, vous rendrez heureux un Colonel du camp adverse.

Il se penchait vers les femmes et faisait presque leur taille.

- Et qui sait, peut-être que je voterai en la défaveur de la déclaration de guerre.

Pieck souriait en poussant légèrement du coude Licht.

- Je ne peux pas danser malheureusement à cause de la santé de mes jambes. Mais Braun se fera un plaisir d'être votre cavalière.

L'homme lui tendait la main et elle acceptait en sentant le regard insistant du Maréchal Calvi au loin. Il lui avait dit avant l'arrivée de leurs invités d'accepter les discussions, les danses et plus si nécessaire des dirigeants adverses. Licht avait eu l'impression d'être une prostituée ou un objet avec lequel on pouvait se permettre de tout faire quand il avait insisté sur le dernier point et elle regrettait amèrement que Reiner ne soit pas à ses côtés quand le Maréchal avait eu cette courte discussion avec elle.

Le Colonel tirait la jeune femme à sa suite sur la piste de danse occupée par seulement quatre autres couples et la collait à lui. Par réflexe, Licht le repoussait ne voulant pas sentir ces mains inconnues trop insistantes sur elle.

- Ce brassard rouge gâche la beauté de la robe, mais aussi de la personne la portant.

Il posait ses doigts sur le brassard rouge que portait Licht et tentait de le descendre. Elle l'en empêchait.

- C'est une fierté que de porter ce brassard. Il ne gâche en rien ma robe, au contraire, il l'embellit.

Elle mentait tellement bien qu'elle semblait elle-même convaincue de ses propos.

- Alors, Braun est bien votre prénom ?

Elle secouait la tête.

- Je ne vous donnerai pas mon prénom.

Elle souriait comme il le faisait l'air provocatrice en tentant de garder une distance convenable entre eux. Elle n'aimait pas cette situation. Il la faisait valser sans perdre une seule fois le rythme.

- Et vous Colonel, puis-je connaître votre nom de famille au moins ?

Il secouait la tête :

- Je n'ai pas envie que vous rêviez de mon nom et que vous l'hurliez en vous touchant.