Chapitre 78 - La boutique de thé

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Alors qu'elle s'occupait de servir un client tandis que Livaï encaissait un autre, Licht se sentait nauséeuse. Elle finissait d'aider la personne dont elle avait la charge et terminait par l'envoyer vers Livaï pour payer. La brune en profitait pour se traîner vers l'arrière boutique en le signalant à son « patron ».

Depuis plusieurs semaines maintenant et même mois, la boutique de thé de Livaï avait ouvert sous le nom « Les Ailes de la Liberté » pour un meilleur rappel de sa vie passée. Il l'avait décidé en mémoire de ses camarades tombés pour la vérité et la liberté de ce monde.
Et depuis tout ce temps, Licht venait l'aider en boutique. Mine de rien, le petit et élégant magasin faisait fureur et il était impensable de ne pas avoir au moins un client sillonnant les rayons et humant les échantillons mis à dispositions.

Alors qu'elle passait la porte pour se rendre dans l'arrière boutique, Licht se tenait le ventre et finissait pas courir jusqu'aux toilettes. Là, elle régurgitait tout son petit-déjeuner en retenant comme elle le pouvait les mèches de cheveux rebelles qui sortaient de son chignon. Sentant une présence derrière elle, elle voyait du coin de l'œil Livaï se tenir à ses côtés et retenir les mèches qu'elle n'avait pu éloigner de sa bouche. Sans voir son visage, elle savait qu'il grimaçait mais serrait les dents.

L'homme aux cheveux noirs tapotait sur le dos de la jeune femme sans dire un mot, il n'en avait pas besoin.

Après plusieurs minutes et s'être rincée la bouche, Licht suivait l'ex Caporal à l'avant de la boutique et acceptait la tasse de thé à la menthe qu'il lui tendait.

- Depuis combien de semaines ?

Licht secouait la tête.

- Je n'en sais rien.

Elle comptait rapidement dans sa tête.

- Je crois que ça fait trois semaines. Bientôt quatre.

Livaï souriait tendrement en coin pour ne pas être vue et plissait les yeux.

- C'est ce qui devait arriver. À s'aimer comme si c'était la première fois.

La jeune femme baissait la tête et dissimulait son visage cramoisie.

- Tu nous entendais ?

Il haussait les épaules.

- Seulement le lit cogner contre le mur.

Il ancrait ses yeux dans ceux de la jeune femme.

- Surtout avec un bœuf comme Reiner. Je suis même étonné qu'il ne t'ait pas encore écrasée ou blessée.

C'était gênant pour elle d'avoir ce genre de conversation avec son ancien supérieur, mais désormais, elle le considérait comme un membre de sa famille. Ils étaient tous deux rendus orphelins par la vie.

- Il faudra l'annoncer au papa.

- Je préfère le garder encore un peu pour moi. Je veux en être sûre avant de lui annoncer.

Le soleil passait à travers la grande baie vitrée et éblouissait la jeune femme. Livaï se levait à l'aide de sa canne et s'approchait de la porte. Il l'ouvrait en retournant l'écriteau « fermé » qu'il avait installé avant de suivre la jeune femme aux toilettes.

- Debout, on a du travail.

Et à peine finissait-il sa phrase que Falco passait la porte un panier en main.

- Bonjour à vous, ma mère vous a fait un gâteau.

Il était si souriant et les yeux pétillants que Licht ne pouvait se retenir de l'accueillir dans une rapide étreinte.

Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant