Chapitre 42 - Retour en train

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Cela ne faisait que dix minutes qu'ils étaient dans le train que Licht s'était déjà levée ne supportant plus les secousses. Elle avait un mal de crâne horrible et les cris de victoire des soldats eldiens ne l'aidaient pas. Même s'ils se trouvaient tous ensemble dans un wagon plus loin que ceux des hauts placés, leurs cris étaient quand même perceptibles jusqu'ici.

Soucieux de ne pas la voir revenir, Reiner la retrouvait dans les petites toilettes se trouvant deux wagons plus loin.

- Ça ne va pas ?

Licht secouait la tête les mains sur le lavabo et en se passant encore une fois de l'eau sur le visage.

- Je suis totalement barbouillée.

Elle posait sa main sur son ventre en le massant.

- J'ai dû attraper froid. Ou peut-être mon corps n'est plus habitué à autant manger depuis quatre ans. La fin de la guerre est bien trop propice aux maladies. Ça ne devrait pas tarder à passer.

Il posait une main sur l'épaule de la jeune femme qui se penchait pour vomir dans les toilettes et il retenait les quelques mèches sortant de son chignon strict. Puis, Licht se rinçait la bouche minutieusement.

- Je vais m'allonger dans notre cabine. Excuse-moi auprès des autres.

Le blond insistait pour l'accompagner jusqu'à leur couche et la bordait en déposant un baiser sur son front. Il la laissait dans une semi obscurité et savait que la jeune femme n'allait pas tarder à s'endormir.

Alors qu'il était assis auprès des hauts placés, Reiner se levait n'arrivant plus à rester sur place et signalait qu'il se rendait dans le wagon où des eldiens fêtaient la victoire de façon trop arrosée.

À peine parti, le secrétaire du Maréchal Calvi se levait à son tour :

- Je vais les faire taire.

Le Commandant Magath posait une main sur l'avant bras du jeune homme pour l'arrêter.

- Inutile, pas ce soir. Fermons les yeux et les oreilles.

Dans le wagon des eldiens, Reiner se faufilait à travers la foule et remarquait sa cousine sur les épaules de Kord Gleis. Les autres scandaient son prénom sans interruption le poing levé :

- Gaby ! Gaby ! Gaby !

Reiner rejoignait discrètement Falco qui avait les mains dans les poches.

- Voilà ce que l'on appelle fêter une victoire. C'est plutôt silencieux de notre côté.

- Fallait pas laisser mon frangin boire. Surtout que Gaby rentre dans son stupide jeu.

Reiner croisait les bras sur son torse. Sans quitter des yeux le raffut que faisaient les soldats eldiens, il continuait de parler :

- Après ça, c'est sans doute elle qui obtiendra la succession du Cuirassé. Elle s'est bien démarquée sur le champ de bataille.

Falco baissait la tête.

- Sûrement. Et en recevant ton Titan, cette gamine qui t'adore comme un dieu ne vivra que jusqu'à ses vingt-cinq ans...

Les sourcils froncés, Reiner regardait enfin Falco un air sévère peint sur son visage.

- Si un tir de canon ne la descend pas avant. C'est ce que tu lui souhaites ?

Tentant de prendre un air effrayant et voulant intimider Falco, Reiner posait une main sur le mur de bois derrière le garçon et se penchait vers lui.

- J'ai bien entendu tes paroles ? Tu bafoues l'honneur d'hériter des neufs titans ?

Se rendant compte de ses propos, Falco écarquillait les yeux et se crispait. Il retenait son souffle alors que Reiner s'approchait dangereusement de son visage.

- Si je rapporte tes mots, toi, Kord et toute votre famille finirez en titans à larguer sur l'île.

- Attends ! Laisse-moi rectifier mes propos !

Falco était tellement apeuré qu'il se retenait de justesse de ne pas se faire dessus. Il levait la main droite :

- Moi, Falco Gleis, aspirant guerrier, jure d'expier l'ignominie du sang impur des descendants d'Ymir en vouant mon existence à Mahr !

- Et que penses-tu de l'honneur d'hériter d'un des neuf titans ?

- C'est l'ultime dignité que Mahr peut nous accorder, une chance unique de témoigner notre allégeance à la patrie !

Reiner retenait un sourire en coin :

- Tu veux hériter du Cuirassé ?

Braun tournait sa face vers le raffut que faisaient les eldiens ivres sans défroncer ses sourcils. Des rides permanentes se formaient sur son front alors que Falco prenait un air déterminé.

- C'est moi qui en héritera !

- Parfait.

Reiner se penchait vers lui le visage tiré par l'inquiétude et il déposait sa large main sur l'épaule du petit blond.

- C'est toi qui dois sauver Gaby du sombre avenir qui nous guette tous.

Traînant les pieds jusqu'au wagon des supérieurs, Reiner signalait qu'il allait se reposer un peu et leur conseillait de faire de même. Ils hochaient tous la tête et seule Pieck lui souhaitait une bonne nuit, les autres ne disaient rien gardant leur esprit troublé par les événements passés.

Rejoignant Licht, Reiner se glissait sous la couette après avoir retiré ses bottes ainsi que sa veste. Il avait bien évidement accroché avec minutie sa chemise et prenait désormais par automatisme la jeune femme dans ses bras. Elle se réveillait en ouvrant difficilement les yeux.

- Excuse-moi de t'avoir réveillé.

- Reiner ? C'est toi ?

Il souriait en embrassant son front.

- Qui veux-tu que ça soit d'autre ?

Elle souriait les yeux à moitié clos et cherchait les lèvres de Reiner pour les joindre aux siennes. Puis, elle posait sa tête entre les pectoraux du blond en humant sa peau nue ; il était fraîchement rasé.

- Tu sens bon.

C'est vrai, ils avaient eu la chance de prendre une vraie douche depuis ces quatre longues années avec savon, shampoing et de quoi bien se décrasser. C'était un pur moment de bonheur. Car après tout, en étant héros de guerre, il fallait être présentable au moment de leur arrivée.

Reiner caressait les cheveux de Licht avant de sentir quelque chose d'humide sur son torse. La brune n'avait pu se retenir et le léchait.

- Licht ? Que fais-tu ?

Elle haussait les épaules en continuant de lécher cette peau si lisse et parfumée avant de rejoindre les tétons du blond. Là, elle en mordillait un faisant sursauter Reiner. Licht posait une main sur l'épaule du blond qui essayait de la repousser et elle le plaquer dos contre la couche.

- Licht, on ne devrait pas. Tu es épuisée.

Elle secouait la tête.

- Je vais mieux. Et je trouve que c'est une expérience intéressante que de le faire dans un train en mouvement.

Il avait l'esprit embué par cette fin de guerre et ne se rendait même pas compte que la jeune femme s'était retrouvée sous les couettes déjà le membre tendu du blond en main. Elle avait réussi en quelques secondes à réveiller la bête et s'en occupait à merveille.

Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant