Le Soleil à travers la Brume (Reiner Braun x OC) Partie 2

Chapitre 38 - Pur hasard

Deux ans et demi. Deux ans et demi de guerre. Ils étaient tellement épuisés par la guerre que les sourires n'arrivaient plus à naître sur leurs lèvres. Un semblant de paix ne voulait pas arriver.

Licht commençait à se sentir mal et inquiétait le blond qui l'épaulait comme il le pouvait ; mais il était lui aussi lessivé. À cause de ses insomnies, la jeune femme pleurait de longue heures en caressant les cheveux du blond. Et parfois, elle sortait du lit en trombe pour vomir en dehors de la tente.

Une fois, dans sa précipitation, elle était sortie pieds nus dans la neige avec une température extérieure à plus de moins quinze. Après s'être rincée la bouche, elle était retournée dans sa tente en croisant le regard de Sieg assis au coin du feu avec Kord à ses côtés comme fidèle compagnon. Pour le possesseur actuel du Titan Bestial aussi la lumière dans ses yeux s'était éteinte et les insomnies le rongeaient.

Licht était retournée auprès de Reiner et s'était blottie contre lui pour chercher de la chaleur ; cette nuit-là, elle avait encore pleuré silencieusement.

La maladie gagnait le camp et le peu de nourriture assez consistante déréglait les corps humains. Les soldats devenaient maigres, presque cadavériques. Ils se regardaient l'air hagard et attendaient le moindre instant pour se sauter à la gorge comme des animaux sauvages.

Beaucoup de soldats avaient tenté de déserter sans grand succès, ils avaient été vite rattrapés et étonnement enfermés avec seulement du pain rassis et de l'eau. Ils n'étaient pas exécutés. Même s'ils avaient déserté, personne ne pouvait les blâmer ; ils avaient fait ce que d'autres avaient peur de faire.

Le dos droit au bout du lit qu'elle partageait avec Reiner, Licht s'attachait les cheveux dans un chignon strict. Aucune mèche ne devait s'échapper sachant d'avance la journée qui se présentait à elle. De l'autre côté de la tente, Reiner arrangeait le col de son chemisier. Alors qu'il s'approchait de Licht pour récupérer ses bottes juste à côté d'elle, il l'analysait quand elle retirait sa robe de chambre. Dos au blond, on pouvait clairement distinguer ses côtes saillantes prononçant la pâleur de sa peau, elle avait pourtant un si jolie teint de base renforcé par le soleil d'été.

Par réflexe, le blond passait ses doigts sur les côtes de la jeune femme qui sursautait surprise de ce contact physique.

- Je t'ai fait peur ?

Elle secouait la tête en posant ses mains sur sa poitrine nue.

- Non, juste surprise.

Elle tentait un sourire et Reiner s'approchait d'elle. Il la prenait dans ses bras et la serrait fort contre lui.

- J'ai fait de ta vie un enfer alors que ta présence à mes côtés m'apporte la sérénité du paradis. Je ne trouverai jamais le moyen de me faire pardonner cet égoïsme qui m'est propre.

Elle serrait sa prise autour du corps du blond pour s'y blottir.

- Arrête de dire cela. Nous sommes ensemble et c'est le plus important. Je t'ai dis que je te suivrai toujours où que tu ailles.

Les larmes leur montaient aux yeux et le blond embrassait le front de son épouse. Elle tressaillait alors que la chair de poule apparaissait sur ses bras frêles.

- Licht, enfuyons-nous. Partons loin d'ici sans jamais revenir. Nous vivrons nos dernières années ensemble loin de tous ces problèmes.

Elle posait ses mains en coupe sur le visage du blond et ancrait son regard bronze dans celui doré du blond. Son regard était doux.

- Nous ne pouvons vivre d'amour et d'eau fraîche Reiner. Nous avons des devoirs ainsi que des responsabilités à accomplir et il est impossible de passer à côté ou surtout de les fuir. Nous ne pouvons échapper à cette destinée même si nous changeons de continent ou même de planète. Fuir n'est pas la solution.