Day 165

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Vendredi 28 février

Je suis le cours de Faragon sans vraiment me concentrer. Moi qui voulait retourner en cours au plus vite pour ne pas avoir une montagne de travail à rattraper... J'aurais mieux fait de me taper une grasse matinée...

En entrant le matin, j'ai dû user de mille et une ruses pour échapper à mes amis et à leurs questions. Sasha et Connie ont vite cru que j'étais malade, Mikasa avait des doutes mais n'a pas insisté, Armin n'a pas gobé un seul mot et Eren ne m'a pas lâché d'une semelle dans l'espoir de connaitre la vérité.

-"Tu n'as vraiment pas l'air de quelqu'un qui a dû rester alité quatre jours..."

-"Je vais prendre ça pour un compliment et assumer que ça veut dire que j'ai bonne mine."

Il s'est même assis près de moi pour mener l'enquête. Quant à Armin, devant nous, je sais qu'il espionne notre conversation et qu'il pense aux différentes raisons qui me poussent à leur mentir. Dire que je ne voulais juste pas les inquiéter... Ils vont s'imaginer le pire à présent.

Remarque, je ne sais pas s'il y'a pire que ce que j'ai vécu dimanche.

Ah si, j'aurais pû être blessée plus sévèrement -mon pauvre bras souffre encore-, être kidnappée, séquestrée ou tout simplement mourir.

-"On a voulu passer te voir dans ton appart mais tu n'étais pas là bas."

-"Oui Eren, j'en suis consciente. Vous avez bombardé mon téléphone d'appels quand je n'ai pas ouvert. Sasha m'a même dit que Mikasa était sur le point de fracasser la porte au cas où je me serais évanoui ou pire."

-"et bizarrement, Hanji a fait tout son possible pour nous empêcher de venir te voir chez elle."

Note à moi même : remercier Hanji. Je n'étais vraiment pas en état de revoir tout le monde.

-"j'étais mal en point. Elle avait probablement peur que je vous contamine."

-"N'empêche que-"

-"Eren puta*n ! Tu voulais que je me pointe avec trente neuf de température, le nez qui coule et la gorge enflammée pour me croire ou quoi ?"

Il se fait tout petit sur son siège mais je vois bien qu'il n'est toujours pas convaincu. Quelle tête de mule.

-"Ne t'inquiète pas. Tout va bien de mon-"

-"Mademoiselle [t/n], on ne vous dérange pas trop ?"

Manquait plus que le prof me crame.

-"Vu que vous semblez avoir tant de choses à dire, répondez à la sixième question."

Je fixe la feuille posée devant moi et répond après une courte réflexion. Heureusement que l'anglais, c'est mon fort.

Faragon me toise un instant et retourne à son tableau. Eren semble enfin décidé à me laisser un peu respirer et en me perdant dans mes pensées, mon regard tombe involontairement sur Livaï. Isabel est assise entre lui et Faragon, sur sa petite chaise de maternelle. Et même si cette vue suffit normalement à me mettre de bonne humeur à nouveau, j'ai du mal à sourire cette fois.

Livaï me fuit comme la peste. Je croyais le matin qu'il m'ignorait, mais je ne l'ai vu nulle part pendant la récré ou la pause déjeuner. Il évite soigneusement tout contact visuel et quitte la salle en courant presque quand ça sonne.

Remarquant que mon moral est au plus bas, Eren revient à l'assaut, cette fois si avec des plaisanteries et des anecdotes sur ce qui s'est passé en mon absence. Il me fait même un petit calin quand Faragon part réprimander un élève de l'autre côté de la salle.

Je rassemble mollement mes affaires à la fin du cours. Si Livaï s'attend à ce que je lui cours après alors qu'il n'a même pas daigné venir prendre de mes nouvelles en personne, il se trompe lourdement.

-"[t/p], je peux te parler une seconde ?"

Je me retourne vers Furlan qui me fixe, un sourire qu'il peine à retenir aux lèvres.

-"Euh... oui bien sûr. On descend ensemble ?"

Il hôche la tête et on sort arpenter les couloirs déserts. Le chauffeur d'Hanji aura un peu de retard de toute façon et je rentre avec elle. Je ne suis toujours pas capable de dormir seule.

Furlan et moi nous sommes très rarement parlés seul à seul, donc son attitude m'intrigue.

-"Alors en fait... Je sais pour ce qui est arrivé le dimanche et... Tu te rappelles de notre "club de danse" ?"demande t-il en mimant des guillemets.

Je confirme d'un hochement de tête.

-"Et bien, on aura un cours après demain. Ça t'intéresserait de venir ? Pour te divertir un peu."

Sa demande me prend de court. Je doute que ce soit lui qui souhaite me voir là bas. Peut-être que Livaï a enfin décidé de porter ses cou*lles. Ou qu'il m'a préparé une surprise. Qu'il veut s'excuser de m'avoir négligé en bonne et due forme.

Pourtant, à la pensée du bâtiment délabré, un frisson me parcourt l'échine.

-"J'adorerais, vraiment. Mais je ne pense pas pouvoir reposer un pied dans cette partie de la ville de sitôt. Et en plus, vous faites vos cours la nuit, non ? Ça aussi, ça me terrifie toujours."

Je suis encore trop à fleur de peau pour partir jouer à "Danse avec les stars" dans un quartier où les gens s'amusent à s'agresser une fois la nuit tombée.

-"Ah non, ne t'inquiète pas de ce côté. On a changé de local. Provisoirement en tout cas. Tu sais que tout ceci, c'est un peu clandestin. On ne peut pas se risquer à l'exposition alors que tous les regards -celui de la police en premier lieu- sont braqués sur cette zone de la ville après ce qui est arrivé l'autre jour."

-"Pourquoi ne pas suspendre les cours un moment tout simplement alors ?"

-"Tu as vécue cette nuit là. Les autres danseurs sont peut-être plus habitués à ces... événements que toi, ça les secoue tout de même. La danse est un peu un point d'ancrage pour eux. Ils en ont besoin en ces moments plus que le reste du temps. Qui sait. Peut-être que ça aura un effet similaire sur toi aussi."

-"Ça me rassure, mais je ne peux toujours pas trop m'attarder..."

-"Comme on a changé d'endroit, on sera plus prudents et on commencera assez tôt. On devrait avoir fini vers vingt heures. Et je te promets de te raccompagner moi même. Ou peut-être qu'une autre personne pourrait s'en charger. Un certain motard par exemple."

Et il cloture sa réplique avec un clin d'œil qui me fait pouffer.

-"Ce motard semble être en panne..."déclarais-je plus pour moi en soupirant, mais je vis du coin de l'oeil qu'il m'avait entendu, "Je ne te promets rien, mais je vais y penser. Je vais te confirmer demain soir au plus tard, le temps de réfléchir un peu et... d'évaluer mon état d'esprit. Merci beaucoup pour ta proposition en tout cas."

Il m'adresse un sourire qui me rappelle celui d'Armin.

-"C'est rien. Et n'oublies pas, le motard peut à n'importe quel moment revenir sur le circuit."

Un dernier geste de la main, et il disparaît en tournant à l'angle de la rue. Je cherche Hanji du regard. Elle a assailli Moblit pour faire passer le temps en attendant l'arrivée du chauffeur.

Peut-être que c'est une bonne idée...

Vous pensez que c'est une bonne idée vous ?

:)

À bientôt pour la suite mes petits Nekos !

~Caporal Neko

200 days 《Livaïxreader》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant