Mercredi 2 octobre 2019.
-"Connie, tu veux bien arrêter de faire ces gestes stupides ?"
-"Ceci est une dance que l'on a inventé avec Sasha. Elle permet de renvoyer les mauvaises ondes à leur émetteur."
La brune se met dans une stupide position de méditation et commence à marmoner des choses incompréhensibles. Quand j'arrive à saisir enfin quelques mots de ce qu'elle dit, je saisis entre autres "Patate", "Gratin" ou encore "Boulettes de viande".
Sasha dans toute sa splendeur.
Hanji se met joyeusement à l'imiter et se met de son côté à réciter des éléments du tableau périodique.
Qu'est-ce que je fous là sérieusement ?
Connie continue sa danse ridicule et me met 'accidentellement' des coups de coudes dans les côtes.
Quand il voit Isabel sautiller au loin, il interrompt sa chorégraphie pour lui faire de grands signe de la main. Hanji pousse de grands cris en allant sauter sur Livaï qui s'écarte et la laisse s'étaler par terre, la rattrapant à peine par le col de sa chemise pour éviter qu'elle ne se fasse fracasser le crâne contre le goudron.
-"Elle a la tête dûre, mais je n'ai pas envie d'avoir sa mort sur la conscience. Je vous la rends."
Il nous le jette sans le moindre ménagement et j'ai de la chance d'avoir Moblit avec moi, car sinon, nous aurions toutes les deux fini dans la fontaine desséchée de la cour.
Derrière eux, Furlan et Armin discutent joyeusement alors que Jean les écoute avec intérêt. Un peu plus loin, Mikasa et Eren se chamaillent. J'ai l'impression qu'ils le font plus par habitude qu'à cause d'un problème ou d'un malentendu.
Rapidement, tout ce petit monde se rassemble aux bords de la fontaine et se répartit en trois groupes : les intelligents qui te font te sentir extrêmement stupide, les gens qui sont réellement stupide puis Livaï et moi.
Personnellement, je ne sais pas où me mettre. D'un côté, je viens de passer un examen de physique cette matinée, pas la peine de me mêler à ceux qui parlent encore des études. Mais d'un autre côté, l'idée de faire les cons avec les autres ne me tente pas spécialement.
En faisant mine de regarder Eren, Connie, Sasha et Isabel s'humilier publiquement, avec l'intrusion de temps en temps d'une Hanji encore indécise quant au camp à rejoindre, je détaille mon beau brun.
-"Attends une seconde..."m'interpelle Livaï, assis à ma droite, "tes critères tellement hauts que je ne peux pas les atteindre, c'est... ça ? Je suis déçu."
Il désigne discrètement Eren du doigt.
Je balaye l'air en espérant trouver une excuse crédible.
-"J'attends juste de voir quel groupe Hanji va finir par rejoindre."
-"Je parie qu'elle ne se retiendra plus en voyant ses gamins surdéveloppés jouer à un-deux-trois soleil."raille t-il.
-"Mais je la voir mal s'amuser alors que des gens plus civilisés ont une conversation sérieuse sur un sujet passionnant à côté. Si ça se trouve elle va essayer d'échapper au dilemme et av venir vers nous."
Livaï me foudroie du regard, comme si je venais de lancer une atrocité.
Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Hanji fait son choix. Elle se met debout avec un équilibre précaire sur le bord de la fontaine. Le pauvre Moblit accourt la retenir avant qu'elle ne glisse.
-"Et si on jouait tous à un-deux-trois soleil ?"s'époumone t-elle, attirant quelques regards curieux sur nous.
Armin cède vite à la tentation et rejoins l'autre rive avec un sourire digne d'un gosse de cinq ans devant un gâteau. Ou de Sasha, quel que ce soit son âge. Mikasa n'a pas spécialement envie de participer, mais elle part retrouver ses deux protégés. Jean se ddépêche de suivre la belle asiatique, ce qui lui vaut un regard réprobateur d'Eren et plusieurs moqueries des Pringles.
Quand il voit Isabel se rapprocher de lui pour le convaincre, Furlan lève les bras et capitule sans même tenter de lui échapper, comme s'il savait que c'était perdu d'avance.
Se trouvant encerclé par une bande de gamins dans des corps d'adolescents et alors qu'il s'arme d'un calme olympien pour ignorer Hanji qui lui tire les joues, les cheveux et lui crève les tympans en lui criant d'abandonner, il se résout à s'abandonner à son triste sort.
Je me lève en un saut et les rejoint. J'ai voulu tenter ma chance et essayer de convaincre Livaï mais son regard m'en a dissuadé, alors autant laissé cette tâche dûre à Hanji et sa bonne-humeur légendaire
Il me lance un regard courroucé quand il me voit me mettre entre Moblit et Connie. J'hausse les épaules et lui adresse un petit clin d'œil auquel il répond par un "Tch".
-"Vous êtes conscients d'avoir tous entre 17 et 19 ans ?"
Son regard s'attarde sur Furlan et tout le monde devine que c'est le plus âgé. Nous nous contentons d'hocher la tête avec un grand sourire.
-"Vous êtes conscients d'avoir le bac en fin d'année ?"
Nouveau hochement de tête.
Alors qu'il s'apprête à ajouter quelque chose, la cloche sonne, signalant la fin de la pause et accessoirement celle du jeu qu'on n'a même pas commencé.
Dans un mélange de soupirs et d'insultes, tout le monde s'engouffre dans le lycée. Je m'attarde un peu, histoire de pouvoir parler avec Livaï qui traîne volontairement à l'arrière.
-"Pourquoi tu ne voulais pas jouer ?"
-"Car j'ai assez de jugeote et que je suis quelqu'un de mature probablement."
-"On peut s'amuser en étant mature. Regarde moi par exemple."
-"Je ne veux rien entendre de la part d'une fille qui s'amuse à me faire croire que j'ai avalé des microbes."me rappelle t-il en grimaçant.
Je souris narquoisement.
-"C'est ce que tu fais en ce moment même quand tu respires."
-"Ferme la. Juste ferme la."
Nous avançons de quelques pas avant que je ne me poste devant lui, décidée.
-"Un jour, je te ferais jouer à un-deux-trois soleil !"
-"Ouai, ouai, c'est ça."
-"Qu'est-ce que tu me donneras si je gagne ?"
-"Ce que tu voudras."
-"Même ton briquet ?"
Je songe à son magnifique briquet argenté que je l'ai vu allumer un jour pour faire passer le temps.
-"Deal."déclare t-il.
Et nous nous installons dans nos places respectives, un sourire en coin aux lèvres.
~Caporal Neko
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200 days 《Livaïxreader》
Fanfiction200 jours. Dés qu'ils avaient échangé le premier regard, le compte-à-rebours avait commencé. Ils le savaient, mais ils savaient surtout que ce qu'ils vivaient ensemble était unique, et que leur rencontre faisait partie de celles qu'on ne faisait qu'...