Vendredi 4 octobre 2019.
Ma montre affichait dix-sept heures et trois minutes quand je m'installais sur le banc du jardin public du coin.
Nous n'avions pas eu cours cet après-midi et j'avais échappé à Hanji qui voulait me présenter son écureuil en prétextant que je n'avais toujours pas guéri et que j'avais besoin de repos. Je me sentais terrible de mentir ainsi à ma meilleure amie et de ne plus être aussi proche d'elle qu'avant ces temps-ci, mais je comptais bien me rattraper.
Avant, il fallait se débarrasser de mes problèmes.
Le parc était empli d'une atmosphère chaleureuse, presque réchauffante. Il y'avait principalement des coureurs et des sportifs qui s'étiraient, mais dans un petit coin, un monde nouveau s'ouvrait à moi.
Près du petit étang devant lequel les enfants s'extasiaient, la palette de couleur des arbres et des bustiers jurait avec celle des peintres assis par ci et par là. Rouge, orange, jaune et une touche de marron.
À partir de la petite source d'eau, les bancs étaient uniquement occupés par des artistes : amateurs ou professionnels, à la fleur de l'âge ou ayant dépassé la soixantaine, tout le monde profitait de l'inspiration que leur procurait cette nouvelle saison d'automne, laissant libre court à leur instinct.
Moi, j'étais une tâche dans ce tableau de gens talentueux, mais je ne semblais déranger personne.
Ces gens venaient içi en quête d'une liberté et d'un environnement artistiques, et moi, la petite [t/p] perdue, je venais puiser chez eu un peu de force.
C'était dûr de vivre seule à mon âge, surtout depuis que l'homme à qui appartenait la garçonnière où je séjournais avait commencé à se montrer particulièrement désagréable. Il n'avait jamais vraiment consenti à l'idée de laisser une adolescente de seize ans louer sa propriété alors que ses parents habitent à des kilomètres d'ici.
Cependant, des problèmes d'argent l'avaient forcé à accepter l'offre de mes parents. Ils auraient préféré me garder près d'eux, mais faire la navette chaque jour était épuisant et cela se sentait quand on voyait mes notes. Depuis qu'il a résolu ses soucis, le quadragénaire cherchait une occasion pour me chasser sans sentir qu'il avait laissé une source d'argent partir sans une bonne raison.
Je sentais qu'il allait finir par craquer, mais je ne pouvais en parler à personne. Mes parents avaient assez de soucis comme cela et Hanji était en quelques sortes une des sources du problème. Car mine de rien, voir une fille venir me rendre visite en voiture de luxe avec un chauffeur semblait mettre l'eau à la bouche de mon locataire. Après tout, une personne qui recevait quelqu'un d'aussi fortuné devait bien avoir plus d'argent que le loyer raisonnable que nous lui donnons.
Mon regard se perdit au loin. Un chien courait à droite et à gauche tandis qu'un homme gardait un œil sur lui. Il l'appela et l'animal le suivit docilement jusqu'au banc où j'étais assise.
-"Je peux m'assoir ?"
-"Bien sûr."
Il avait un charisme époustouflant. De taille moyenne mais aux épaules larges et doté d'une musculature apparente sous son manteau noir, il avait de courts cheveux noirs et de petits yeux de la même couleur. Même s'il était beaucoup plus âgé que moi, je devais avouer que c'était un très bel homme.
-"Je... Excusez-moi mademoiselle mais je... J'aimais vous demander conseil à propos de quelque chose."
Voir un homme à la carrure aussi impressionnantee gêné avait quelque chose de comique mais je me contentais d'hocher la tête avec un petit sourire rassurant.
-"Voyez-vous, je... hum... Je suis marié à une femme extraordinaire et je... C'est notre premier anniversaire de mariage d'ici deux semaines, mais je ne sais pas vraiment quoi lui offrir."
Mec, est-ce que j'ai l'air d'avoir une quelconque expérience dans le domaine du mariage ?
-"Je ne sais pas vraiment quoi vous répondre. Je ne connais pas votre épouse et je ne suis pas bien... informée sur ce genre de sujets. Mais en toute honnêteté, je ne crois pas qu'il faut lui offrir un cadeau. Passez la journée avec elle, montrez-lui que vous l'aimez, enfin je... je ne sais pas vraiment... Je veux dire, des fleurs seraient assez symboliques mais à part cela, réduire une si belle date un objet lui ferait perdre de sa valeur. Vous voyez ?"
Wow. Je ne me croyais pas capable de parler de ce genre de sujets avec un parfait inconnu comme si je m'y connaissais.
-"Parfaitement. Oui, oui, je vois. Je suis tout à fait d'accord."
-"Je pense l'avoir compris."
Oups.
-"euh... En tout cas, bonne continuation à vous et joyeux anniversaire de mariage."
Il me sourit sincèrement, l'air soulagé, puis se leva.
-"Merci mademoiselle. Je me sentais un peu idiot de demander de tels conseils à une adolescente, mais je ne le regrette pas."il lança un regard furtif a sa montre et déglutit, "Bon, je vais devoir rentrer. J'ai encore une tonne de travail à faire ! Au fait, si cela ne vous dérange pas, pourrais-je savoir votre nom ?"
-"euh... Je m'appelle [t/p]."
-"Et bien enchanté miss [t/p], je m'appelle Roy. Peut-être qu'on se recroisera un jour et que je pourrais vous raconter comment ça c'est passé. Au revoir."
Il avanca de quelques pas puis se rendit compte que le chien ne le suivait pas.
-"Black Hayate ! Allez, Riza va bientôt rentrer."
Et il disparut aussi brusquement qu'il était apparut.
Mais je ne vais m'en plaindre. J'ai toujours rêvé d'une rencontre pareil car je me suis toujours dis qu'elles avaient souvent un énorme impact.
Au moment où je retournais à ma contemplation des artistes, un garçon aux cheveux d'ébène traversa mon champ de vision, un carnet de dessin à la main. Quand mon regard croisa ses iris aciers, Livaï m'adressa un léger signe de tête et s'en alla.
Je me demande ce qu'il pouvait bien dessiner.
~Caporal Neko
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200 days 《Livaïxreader》
Fanfiction200 jours. Dés qu'ils avaient échangé le premier regard, le compte-à-rebours avait commencé. Ils le savaient, mais ils savaient surtout que ce qu'ils vivaient ensemble était unique, et que leur rencontre faisait partie de celles qu'on ne faisait qu'...