Mardi 12 novembre 2019.
Depuis que la moto de Livaï est réparée, je le vois de moins en moins. Certes, il est avec moi en classe, mais je n'ose pas l'approcher quand Isabel et Furlan sont avec lui. Les seuls capables de ça sont Hanji et Connie. L'une car elle a une relation extrêmement fusionnelle avec le brun et l'autre car il est assez con pour ne pas se rendre compte de la tension qui se crée quand il envahit leur espace personnel et que son instinct de survie quasiment inexistant fait qu'il peine à sentir le regard transpercant de Livaï dans son dos qui menace de lui foutre son poing dans la gueule.
Les rares moments où je pouvais me retrouver seul à seul avec lui étaient les quelques minutes pendant lesquelles on se retrouvait sous l'arbre, après le déjeuner. Ce n'était pas les moments les plus excitants ou trépidants de la journée, mais je les savourais quand même. Quelque chose dans la présence du jeune homme faisait que je me sentais sereine près de lui.
Pourtant, nos discussions me manquaient. Il était aussi mature que mélancolique, mais ces conversations me permettaient de découvrir petit à petit les choses qui le passionnaient. Même les choses que je connaissais déjà sur lui avaient un impact différent quand c'était lui qui m'en parlait. Il fallait avouer qu'il ne disait pas grand chose, mais ses magnifiques yeux parlaient pour lui. Peut-être est-ce pour cette raison qu'il s'invitait sans cesse dans mon esprit dernièrement ? À cause de ses iris captivantes et impossibles à oublier ?
Toujours était-ce que j'avais toujours envie de plus. Le connaître plus, lui parler plus, devenir plus que la simple fille du bus un brin trop bavarde mais moi chiante qu'Hanji.
Mais ces choses ne se font pas seules. Si je souhaitais passer plus de temps avec lui, il fallait agir.
Mes pensées s'égarèrent un instant et je ne pus m'empêcher de penser à Eren. Je devais l'oublier et passer à autre chose. Ou l'oublier tout court. Un peu de repos pour mon petit coeur d'artichaut ne serait pas de refus.
Pour en revenir à Livaï, il était assis derrière Hanji, qui elle occupait le siège près du mien. La brune voulait lui parler mais refusait de me laisser seule car je lui semblais être en mauvais état. J'avais beau lui répéter que ce n'était que la fatigue, elle s'obstinait à croire que je lui cachais quelque chose. Selon elle, finir les cours à dix-sept heures et aller à son boulot à temps partiel de dix-huit heures à vingt-et-une heure pour ne rentrer chez soit que quarante minutes plus tard et devoir faire ses devoirs et tâches ménagères ne constituent pas des raisons suffisantes pour avoir la gueule que j'ai.
Faudrait qu'elle comprenne que c'est de naissance aussi.
J'avais vraiment envie de dire quelque chose au brun. N'importe quoi. Mais je ne trouvais rien qui ne me fasse pas passer pour une abrutie, alors je préférais me taire et me triturer les méninges le temps d'avoir une idée.
Sauf que le cours de Shadis n'était pas le moment le plus adéquat de la journée pour me perdre dans mes pensées. Il était apparemment assez remonté car la personne à qui il avait gueulé de lire l'énoncé de l'exercice que nous faisions l'ignorait.
Je continuais à jouer négligemment avec mon crayon quand un coup derrière la tête me fit sursauter.
-"Lis, idiote."murmura Livaï en me désignant du menton le professeur de physique dont les poings se serraient de plus en plus.
-"Je... euh... désolée... je pensais à... quelque... hum... modulation et démodulation d'une onde."commençai-je en le voyant commencer à venir vers moi.
Furlan, assis près du brun, me chuchota que ce n'était pas le bon exercice.
-"Ah, mer-. Oups. Euh... Bah, va pour le troisième exercice hein..."marmonnais-je en commençant à lire un exercice au hasard.
Hanji, trop captivée par le schéma du circuit, avait apparemment oublié de me sortir de ma rêverie. À cause de ça, je me suis retrouvée forcée à écouter Shadis me crier dessus pendant cinq bonnes minutes après la fin des cours. Presque tout le monde avait quitté la place, à l'exception de Furlan qui recopiait toujours la correction de l'exercice à cause de la rousse qui, complètement indifférente à la présence du prof, tentait par tous les moyens de le déconcentrer.
Je pris mon sac en soupirant et le trainais par terre. J'avais envie de devenir une plante. C'est beau, une plante. Comme ça au moins je n'aurais ni règles ni cernes.
Problèmes existentiels très intéressants dis donc.
En quittant la salle après avoir marmoner deux-trois insultes à l'adresse de tout ce qui avait le malheur de se retrouver sur mon chemin, je trouvais Livaï, adossé au mur, attendant ses deux amis. Il me lança un regard en coin, claqua sa langue contre son palais et détourna le regard.
Sympa.
-"T'as une sale gueule."
Doublement sympa.
-"Je sais."
-"C'est pas ce que je voulais dire."
Wow. Parce qu'il y'a différentes interprétations à "t'as une sale gueule" ?
-"Sérieusement Livaï, j'ai pas la tête à jouer aux devinettes."
-"Je voulais dire que t'es une fragile."
Ah bah sa gentillesse me choque.
-"Tell me something I don't know."
-"Bref."
C'est quoi cette conversation ? On dirait deux personnes socialement handicapées.
Ce qui est le cas bien évidemment.
-"Ouai bah, à plus."
-"À plus."
Alors que je crus que Livaï allait partir pour de bon, il ma lança quelque chose au vol et s'engouffra dans la classe pour presser ses amis.
Du chocolat.
Triplement sympa le mec.
Est-ce qu'on sent à quel point je suis fatiguée en écrivant ce chapitre ?
~Caporal Neko
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200 days 《Livaïxreader》
Fanfiction200 jours. Dés qu'ils avaient échangé le premier regard, le compte-à-rebours avait commencé. Ils le savaient, mais ils savaient surtout que ce qu'ils vivaient ensemble était unique, et que leur rencontre faisait partie de celles qu'on ne faisait qu'...