Mercredi 4 mars
Je ne savais même pas qu'il y'avait des cafés qui restaient ouverts jusqu'à une heure aussi tardive dans notre ville, mais il semblerait que si.
Livaï nous a conduit à un petit établissement sympa. Un endroit cosy à souhait, avec des lumières légèrement tamisées, des fauteuils et sièges moelleux et une musique calme en arrière plan.
Pendant que monsieur se passe la main dans les cheveux pour la centième fois, visiblement très mal à l'aise, je détaille les environs. Il y'a une ancienne radio posée dans un coin pour un effet vintage, de même qu'une machine à écrire et un vélo près de la porte qui semble avoir fait son temps. Dans son panier sont plantés quelques fleurs et aux quatre coins du magasin se trouvent des plantes. Le comptoir d'un rouge sombre contraste avec les murs et le carrelage d'un rose clair, presque beige, et quelques guirlandes sont accrochées un peu en hauteur.
-"J'ai été un con. Il n'y a pas vingt milles façons de le dire."lance enfin Livaï en s'adossant À son siège, la tête balancée en arrière.
Je garde mon silence et attends qu'il termine.
-"Dans la salle de danse, j'ai merdé. Je sentais déjà que je commençais à tout foirer et t'avais l'air si contente malgré le pétrin dans lequel se trouvait notre couple. Je ne sais pas trop ce qui m'est passé par la tête. J'étais remonté, énervé, et surtout... blessé...".
Le dernier mot lui échappe avec mille peines. Livaï n'est pas du genre à être si vulnérable dans ses paroles. Il cherche toujours la façon de s'exprimer qui exposera le moins sa peine. Là, il a l'air fatigué de devoir se cacher en permanence.
-"J'ai déconné. De la même façon que je l'ai fait après l'attaque. Je n'ai pas l'habitude de ne pas avoir le contrôle, de voir les choses déraper, de paniquer. Du coup, quand je ne sais plus quoi faire, je merde."
Je me demande sérieusement à quel point sa relation avec Petra devait être harmonieuse pour qu'il soit aussi perdu après une querelle.
-"Le jour de l'incident -Je l'ai déjà dit quand on s'est vu la dernière fois mais j'imagine que je ne me suis pas exprimé comme je le devais-, je me tenais pour responsable. Tu peux pas savoir ce que j'ai ressenti quand je suis venu te récupérer à la fin à la librairie. Tu semblais si fragile, terrifiée, brisée. Et moi... je me disais que c'était de ma faute."
-"Mais qu'est-ce que tu racontes ?"demandais-je ahurie. Il ne me regardait toujours pas, gardant ses yeux fixés sur le plafond.
-"L'appel venait de Furlan. Un pote à nous s'est accroché avec un type pas très fréquentable et il l'a sérieusement foutu en rogne. Comme j'ai une certaine réputation là bas et qu'on me respecte, ils ont cru que ma venue allait calmer les tensions. Mais je suis arrivé trop tard et le temps que j'arrête le chef de la bande les autres étaient déjà hors contrôle."
-"Et en quoi est-ce de ta faute ? Tu as aidé un pote ! Commenr est-ce que je suis supposée t'en vouloir ?"
-"Je sais pas... je me disais que peut-être que si on n'était pas ensemble, tu n'aurais pas été là bas, que tu n'aurais pas vécu un truc aussi traumatisant."
-"Arrête de déconner. Qu'on sorte ensemble ou pas, je bosse dans la librairie et j'ai le tour de nuit. Je me serais retrouvée dans l'embuscade que tu sois avec moi ou non. Au contraire, si tu n'étais pas présent, je ne me serais peut-être pas cachée à temps et qui sait ce qui serait arrivé."
-"Mais je-"
-"Dire que tu m'as fait quitter une soirée aussi géniale pour me présenter des raisons aussi claquées au sol..."répliquai-je dans une tentative de le ramener à moi. Il semblait être perdu dans ses pensées. Des pensées noires et pessimistes et des scénarios sinistees.
-"C'est toi qui déconne là. T'étais cachée dans les escaliers quand je suis venu. À qui tu crois mentir ? Je sais que tu hais les fêtes."
J'haussais les épaules et pris une gorgée de mon capuccino.
-"Je suis désolé."
Ah bah c'est pas trop tôt.
-"C'est pas trop tôt."
-"Tout vient à point à qui sait attendre."
-"J'aurais pu m'en passer de cette période de doute."
-"De doute ? Tu croyais vraiment que j'allais te laisser tomber ? T'es coincé avec moi pour un sacré bout de temps ma belle."
Je savais pas que je pouvais tomber encore plus amoureuse de lui.
-"Mais ce n'est pas suffisant."dit-il en me jettant un regard et constatant que ma boisson était finie, il me prit par la main pour me rapprocher de lui, "Je vais te raccompagner maintenant car tu as l'air de ne pas avoir dormi dix ans. Samedi, libére toi. Dimanche aussi. Je compte me rattraper."
Sur le coup, je ne dis rien, beaucoup trop contente. J'avais l'impression d'être une héroïne de roman, de vivre sur un petit nuage.
-"Et comment ?"demandais-je enfin, la curiosité reprenant le dessus.
-"Curiosity killed the cat."Dit-il.
-"but satisfaction brought it back."terminais-je, lui arrachant un sourire.
-"Je vois que quelqu'un a bien révisé son cours de proverbes anglais."
-"Que veux-tu ? Je n'avais pas grand chose à foutre sans nos virées nocturnes."
En sortant de l'établissement, la pluie tombant à torrents nous prit par surprise. Il enleva sa veste en cuir pour nous abriter dessus mais je lui échappais avec un grand sourire.
-"Tu vas attraper la crève."
-"J'ai pris goût à m'absenter. Le lycée est fatiguant."
Pour tout réponse, il remit sa veste, attrapa ma main, et nous nous mîmes à marcher jusqu'à sa voiture, bras dessus bras dessous, sous la pluie.
Je pense que c'est un autre truc présent sur ma liste de choses à faire dont j'ignorais l'existence. Et Livaï lui, continue de cocher chaque case sans que je n'aie à le lui demander.
Je me demande ce qu'il peut bien me réserver pour ce week-end. En attendant, je suis certaine d'une chose. J'aime cet homme, du plus profond de mon être. Quoi qu'il fasse, je ne pense pas que quelque chose pourra changer ceci.
Et bah voilà, ils sont à nouveau réconciliés. En attendant, plus qu'une dizaine de parties avant la fin ! Vos théories sont toujours les mêmes ? Qu'est-ce que vous pensez que Livaï prévoit de faire ?
À bientôt et je vous aime !
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200 days 《Livaïxreader》
Fanfiction200 jours. Dés qu'ils avaient échangé le premier regard, le compte-à-rebours avait commencé. Ils le savaient, mais ils savaient surtout que ce qu'ils vivaient ensemble était unique, et que leur rencontre faisait partie de celles qu'on ne faisait qu'...