200 days 《Livaïxreader》

Day 199

À lire en écoutant : One direction-AM.

Mercredi 6 avril

Après le petit cours improvisé que Livaï venait de me donner, nous nous assîmes sur le tapis, adossés au canapé. Après un petit moment passé à ressasser ce souvenir en rigolant de ma maladresse et de ses efforts pas si vains que ça pour améliorer mon niveau, il se leva et revint avec deux tasses de thé et une couverture. Il nous en recouvrit et Nao en profita pour venir se mettre en nous et prendre son aise, nous privant de tout mouvements jusqu'à ce qu'elle en décide autrement.

Tenir le liquide fumant entre mes mains me rappela ma promesse de la dernière fois et je m'administrais une tape mentale.

-"Désolé, j'ai complétement oublié pour la camomille et la verveine dont je t'avais parlé. Ma mère vient de m'envoyer un mélange herbal avec ces trucs en plus d'Anis et de... autre chose. J'ai oublié, mais c'est extrêmement relaxant. Je te les rapporte la prochaine fois. On se voit demain, pas vrai ?"

-"Oui, oui. Mais je n'irais probablement pas en cours."

-"Ah bon ? Pourquoi ? Tu te sens mal ?"demandai-je interloquée et soucieuse.

-"Non. C'est juste que je dois parler avec le médecin de ma mère en même temps que mon oncle, et avec le décalage horaire, ça va tomber au milieu des quatre heures de Shadis. Je vais prétendre que je suis malade et en profiter pour tout casser."

-"Connard. Tu vas m'abandonner ?"

Je lui administrais une petite tape sans trop me mouvoir pour ne pas déranger Nao, faussement outrée.

-"J'ai pas trop le choix. Et puis je suis sûre qu'une certaine brune un peu dérangée se fera un plaisir de prendre soin de toi."

Un moment de silence sépara ce moment de simple taquinerie du sujet sérieux que j'avais envie d'évoquer.

-"Dis Livaï... Tu comptes partir finir tes études en Angleterre ?"

Je ne savais pas si je devais en parler maintenant, alors que tout allait bien et qu'en connaissait enfin une phase d'apaisement dans notre relation, mais je n'en pouvais plus. Je préférais de loin avoir une réponse claire et nette qui allait me blesser mais aussi me laisser le temps de digérer l'information plutôt que de me retrouver confrontée à la réalité amère.

Il prit le temps de boire une gorgée de sa tasse et de la faire légèrement tournoyer, son regard fixé sur le liquide ambré.

-"Honnêtement, je ne sais pas. Erwin m'a déniché des opportunités uniques ici. Des trucs qui me plaisent et où je serais capable de me donner à fond, mais ça me forcerait à rester loin de ma mère et ça... Je ne peux pas le concevoir. Elle est tout pour moi. J'ai envie d'être avec elle et de lui donner l'aide que je peux lui offrir, mais elle n'arrête pas de me répéter que Kenny prend bien soin d'elle et que je devrais faire ce qui me plaît."

Il but à nouveau et passa sa main dans le pelage de Nao qui ronronna de contentement.

-"Le truc, c'est que je ne sais plus ce qui me plait. Où peut-être que je ne sais pas si ça vaut la peine de la laisser seule. Je suis sûr qu'il y'aura d'autres occasions là-bas."

-"Donc... Tu penches plus pour le fait de partir."

-"Je pense. J'essaie de laisser la décision fatale pour le dernier instant. Et toi ?"

C'était la première fois qu'on me posait cette question. Mon cercle d'amis savait très bien que la situation financière de ma famille ne me donnait pas trop de choix. Déjà qu'il se battait pour me permettre d'étudier dans de bonnes conditions, ça me suffisait.

-"Je n'y ai jamais pensé. En fait, à moins d'avoir une bourse, je n'ai pas un moyen de financer des études à l'étranger. Et je ne suis pas l'élève la plus brillante pour penser à cette option. Du coup, j'essaie de ne pas trop rêver. Sinon, le retour au sol risquera d'être brutal."

-"Et pour le domaine ? T'as fait ton choix ?"

Je secouais la tête de droite à gauche.

-"Pas vraiment. Jusque là, c'est un peu comme si j'avais toujours fait ce qu'on attendait de moi au lieu de ce que je voulais, alors maintenant que le choix me revient, ce n'est pas évident."

Il me serra un peu plus contre lui, profitant de notre position pour poser son menton sur ma tête. 

-"De toute façon, je sais que quelle que soit ta décision finale, tu seras géniale."

Je me retournais vers lui, une expression suspicieuse que le visage. 

-"Depuis quand tu me dis ce genre de choses ?"

-"Depuis maintenant. Quoi ? Tu n'aimes pas ? Si tu préfères que je te traites de merde, alors je suis à ton service."

-"Va te faire foutre. T'as lu le dernier chapitre de "Les maux de nos plumes" ? Il est sorti ce matin. Enfin hier. Putain, ces conversations une fois minuit passée suffissent à me rendre toute confuse."

Je ne me souvenais pas trop de ce que nous avions dit ensuite, mais je savais que nous avions discuté deux bonnes heures avant que le sommeil ne m'envahisse. Je me rappelais aussi lui avoir dit à nouveau à quel point je l'aimais. 

Et voilà. Le dernier jour avant le 200. Je stresse de ouf mais en même temps j'ai hâte de voir vos réactions ! On se retrouve très très très bientôt pour la suite 👀

~Caporal Neko