Day 106

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Mardi 31 décembre.

Je fixe mon téléphone et le balance sur le lit. Non, je ne peux pas l'appeler.

Depuis le rendez-vous, Livaï n'a donné aucun signe de vie. Peut-être que l'état de sa mère a empiré, du moins, c'était l'excuse que j'avais imaginé pour ne pas imaginer des scénarios terribles dans ma tête. Jusqu'à ce que je parle à Hanji la veille et qu'elle me garantisse qu'elle se porte comme un charme.

Le problème, c'est que je doute terriblement de moi. J'ai beau hocher la tête et sourire quand Armin, Hanji ou Sasha essayent de me convaincre que je suis à la hauteur, j'ai la certitude de ne pas être assez.

C'est le pire sentiment que j'ai ressenti, car le manque de confiance en soi pendant une longue période a fini par entraîner autre chose. Une chose qui se rapproche plus de la haine que d'autre chose. Je sens que je ne m'aime plus, que je peux à n'importe quel moment dresser une liste de mes défauts tout en galérant à citer une ou deux choses que j'apprécie chez moi.

Le truc quand tu tombes amoureux, c'est que l'intérêt bifurque de nous à l'autre personne. J'étais obnubilée par Eren, et je n'ai pas eu de temps pour moi avant que Livaï ne devienne celui qui occupe mes pensées. Et maintenant que le rendez-vous s'est passé à merveille et que je me suis dit que j'avais toutes mes chances, il a disparu, et avec lui, le voile qui cachait ce trou noir en moi qui m'aspirait.

Peut-être qu'il se venge pour le mois d'ignorance ? Peut-être qu'il se rend compte que je ne suis pas aussi intéressante que Petra ? Que je ne lui plais pas autant que je me voyais dans ses yeux ?

J'attrape la bouilloire et me fait un thé à la menthe vite fait. Depuis que cette histoire avec lui a commencé, il y'a trop de questions, trop de 'peut-être' et trop de 'et si'. Au fond, je me demande si je suis réellement capable de m'engager dans quoi que ce soit dans mon état d'esprit.

En prenant un plaid au passage, je prends place sur le canapé et allume mon ordinateur. Alors que mes doigts tapent machinalement le nom d'une chanson triste histoire de ruiner mon humeur encore plus, mon téléphone vibre et je bois une gorgée de thé avant de répondre à Hanji. Je pose le téléphone contre un livre posé sur la table basse près de moi et lui adresse un signe de la main pendant que son image apparaît sur l'écran, loin d'être claire.

Je ne sais pas où elle se trouve, mais c'est particulièrement bruant. Sa bouche bouge mais aucun son ne me parvient. Quand je le lui dis, elle me fait signe d'attendre et je distingue sa silhouette bouger vers je ne sais où.

-"Oh la la !"Souffle-t-elle en me souriant, "désolée, je voulais te parler mais c'est trop bruyant là-dedans."

-"Sans blague. «Ironisais-je, "comment t'as fait pour m'entendre avec ce vacarme."

Elle pointe ses écouteurs du doigt.

-"Ça va ? Je me suis dit qu'avec ta répulsion irrationnelle dès qu'il s'agit d'interactions sociales, tu devais passer le nouvel an chez toi, avec une tasse de thé et un épisode de shojo."

Pas vraiment...

-"Tu me connais trop bien !"M'exclamais-je en espérant qu'elle ne verra pas à quel point mon sourire est faux, "T'es où au juste."

-"Une soirée organisée par un ancien pote. J'ai traîné Livaï de force histoire qu'il se change les idées, mais monsieur s'est enfui dehors pour fumer une clope. D'ailleurs ton mec a un peu trop de succès avec les meufs, mais t'inquiète, il les envoie toutes balader."

Mon cœur se serre légèrement. Moi qui pensais justement à mes complexes...

-"J'ai une meuf maintenant ?"Entendis-je de l'autre bout du fil.

Hanji tourne le téléphone et je me retrouve à faire face à Livaï. Ma tête se vide d'un coup et je ne sais plus vraiment quoi dire.

Je me contente de lui faire un signe de la main et cherche Hanji du regard, mais elle a disparu de l'écran.

-"Ah ! J'ai d'un coup envie d'aller aux toilettes ! Dis Livaï, tu veux bien garder mon téléphone ?"

Et j'entends ses pas lourds s'éloigner, accompagnés d'un rire tout sauf discret.

-"Elle..."commençais-je, incapable de me remettre de son manque de subtilité.

-"Elle vient sérieusement de me balancer cette excuse bidon pour nous forcer à nous parler ?"demande Livaï d'un ton qui laisse entendre qu'il est particulièrement déçu de sa connerie.

Dire qu'Hanji est limite un génie, mais qu'elle a tout de même des idées merdiques. Je me sens moi mal par rapport aux conneries que je peux faire parfois (tout le temps pour être honnête.)

-"On dirait bi- Attends." Crise de nerf de rien Nous forcer ? Parce que c'est un truc chiant de me parler ?"

-"Tu peux pas cesser de chercher la petite bête dans tout ce que je dis ?"

Je me retiens de rire devant son expression mêlant fatigue et amusement. La palette des émotions que Livaï laisse paraître sur son visage est minuscule, mais quand il le fait, cela me réchauffe le cœur, car c'est en ces moments que je me dis que je compte ne serait-ce qu'un petit peu pour lui. Que je ne suis pas qu'un bouche-trou.

-"alors comme ça, monsieur a du succès..."

-"On peut dire que j'ai la cote, oui."

-"petit prétentieux."

Il roule des yeux et je pouffe.

-"idiot ! Je ne le disais pas comme ça ! Tu es celui qui voit le mal partout."

Une envie furieuse me prend de lui dire que je l'aime quand mon regard se pose sur son torse et que je me rends compte d'à quel point j'aimerais qu'il me prenne dans ses bras.

-"tu comptes pécho ?"

-"A défaut d'être traité une nouvelle fois de prétentieux, je pense avoir déjà géré celle que je veux."

Son regard est tellement intense que je sens qu'il traverse l'écran et qu'il vient me transpercer.

Putain, il fait chaud d'un coup.

-"j'aurais jamais cru te voir un jour dans une soirée."

-"C'est Hanji qui m'a forcé. Tu penses vraiment que je n'ai rien de mieux à foutre que ça ?"

-"Ah, j'ai failli oublier ! Comment va ta mère ?"

-"Mieux." Il se tut un instant puis souffla, "Merci de demander."

-"Oh, ce n'est rien. Et... toi ?"

Il haussa un sourcil.

-"Et moi ?"

-"Et toi, comment vas-tu ? Genre, sérieu-"

Hanji débarqua en criant.

-"BON VOUS ETES BIEN MIGNONS MAIS MON TELEPHONE VA SE DECHARGER HEIN ; Ah, shorty, tu vas louper le décompte. BONNE ANNEE MA [t/p] !"

-"Bonne année Hanji ! Toi aussi, Livaï."

-"Bonne année [t/p]."

C'est fou comment lui parler suffit à dissiper tous mes doutes. Enfin presque tous, car je me demande toujours si l'effet qu'il a sur moi n'est pas trop dangereux, trop destructeur.

BON BAH ON ANNULE LE TRUC DU DIMANCHE CAR JE SUIS PAS FAITE POUR LES ENGAGEMENTS OK ? Désolé du retard mes Nekos, mais les cours ne me laissent presque pas de repos, et quand c'est le cas, je n'ai plus autant l'envie ou l'énergie nécessaire pou écrire. Au fait, je vous préviens qu'il n'y aura pas de chapitres la semaine prochaine. Peut-être celle d'après inchaAllah, mais rien n'est sûr.

JE VOUS AIME.

~Caporal Neko

200 days 《Livaïxreader》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant