200 days 《Livaïxreader》

Day 113

Mardi 7 janvier

Il ne faisait pas spécialement beau, ou peut-être que si, si on prenait en compte que c'était l'hiver. Malgré les frissons qui me parcouraient à cause du froid, je dois avouer que le ciel est simplement magnifique. 

J'enfonce un peu plus le bonnet que j'ai mis ce matin et m'emmitoufle dans mon énorme cape quand mon téléphone vibre. Je baisse mes yeux rivés sur le ciel vers l'écran et constate que ce n'est qu'une notification d'une application que j'avais oublié avoir installé un jour. 

Personne ne vient me déranger quand je suis assise dans ce coin de la cour habituellement. Il est caché des regards et calme. Une bulle de sérénité. Alors que la moindre présence dans cet espace autre que la mienne lui faisait perdre sa magie à mes yeux, quand Livaï vient s'assoir près de moi contre un petit muret, il ne fit qu'amplifier mon sentiment paisibilité. 

-"Tu te caches à nouveau là ?"demanda t-il, les mains dans les poches. 

-"Si je me cachais réellement, tu n'aurais pas réussi à me trouver."

-"Tu me sous-estimes. Je te retrouverais où que tu ailles."

Je lui souris, la tête posée sur mes jambes que j'avais ramené vers ma poitrine. 

-"Du coup, si tu ne te cachais pas, tu m'attendais ?"me taquina t-il.

-"Va savoir.  Alors, ta mère va mieux ?"

-"Elle va beaucoup mieux. Mon oncle nous a rejoint et s'occupera d'elle pour éviter qu'elle ne rechute."

-"Et toi ?"

-"Hein ?"

-"Et toi ?"répétais-je, "comment vas-tu ? genre vraiment. Toute cette histoire n'a pas dû être facile pour toi."

Il me lança un étrange regard avant de sortir ses mains de ses poches et de les croiser devant lui.

-"J'ai connu pire, je suis juste un peu inquiet pour elle. Mais le fait que Kenny soit avec elle me rassure un peu."

-"Kenny ? C'est ton oncle ?"

-"Ouai. En temps normal, c'est un enfoiré de première. Mais c'est un peu comme mon daron et je sais qu'il aime sa sœur plus que tout."

-"Tant mieux alors."

-"Qu'est-ce tu écoutes ?"demanda t-il en pointant du doigt les écouteurs que j'avais enlevé quand il est venu.

Pour seule réponse, je lui tendis une écouteur et pris l'autre, puis nous ne dîmes rien de plus, et c'était génial. Le sentiment de ne pas avoir à se creuser la tête pour trouver un sujet, quand le fait d'être ensemble remplaçait tous les plus grands discours... Il n'y avait rien de mieux. Pourtant, je sentais que quelque chose manquait pour que l'instant soir parfait, alors tout naturellement, j'ai posé ma tête sur son épaule, et tout aussi naturellement, il a passé son bras autour de mes épaules et m'a rapproché de lui.    

Le temps s'écoulait plus lentement que je ne l'aurais cru et je savourais chaque instant que je passais, enveloppée ainsi par sa présence. C'était chaud, doux, réconfortant. Livaï semblait lui aussi plus détendu que d'habitude. Il passait sa main de temps en temps dans mes cheveux ou caressait mon bras.

Quand la sonnerie signalant le début des cours de l'après-midi retentit, je l'entendis grogner et me redressant je vis son air mécontent. Voyant qu'il n'allait clairement pas mettre en phrase ce qu'il ressentait probablement, je pris l'initiative et fis la moue en m'étirant.

-"Puta*n... J'aurais vraiment aimé passer plus de temps avec toi, tu m'as beaucoup manqué."

Une idée sembla lui traverser l'esprit vu  son soudain changement d'expression.

-"Je ne peux pas passer te prendre ce soir après le boulot ?"demanda t-il.

Je me maudis d'avoir d'autres plans de prévu.

-"J'ai pris un jour de repos. J'ai bossé à la place d'un autre collègue la semaine dernière et il a proposé de me remplacer aujourd'hui, donc Hanji va passer chez moi pour papoter un peu." Devant son air déçu, je ne pus m'empêcher d'ajouter, "Tu peux passer demain par contre. Ou au pire des cas, je passerais te voir à la sa-"

-"Non."m'interrompit-il d'une voix plus ferme que ce à quoi je m'attendais, "Je t'ai déjà dit de ne pas passer par ce quartier un mercredi."

-"Et pourquoi ? Tu as peur que je ne tombe à nouveau sur un de tes cours et que je te vois entrain de danser ? Ça te gène ?"le taquinais-je.

Il soupira et commença à marcher vers les classes, je le suivis, quoi que triste de quitter mon havre de paix.

-"C'est toi qui devrait avoir peur maintenant car tu as un cours de philosophie pour laquelle tu n'as probablement rien préparé."

Je roule des yeux.

-"Tu parles comme si tu me connaissais parfai-"

-"Tu as préparé le nouveau cours ?"me demanda t-il avec un rictus malicieux.

Je voulus riposter avant de me rendre compte que je n'avais effectivement rien fait. Je baissais alors les bras en lui donnant un léger coup de coude.

-"Allez, t'as le bac à passer en fin d'année."dit-il en disparaissant derrière la porte du lycée.

-"Tu n'échapperas indéfiniment à la discussion sur ce fameux mercredi, Ackerman !"

Hey.

Je galère.

J'ai beaucoup de boulot.

Livaï est beau.

Je dois dormir en urgence.

Je vous aime.

~Caporal Neko