200 days 《Livaïxreader》

Day 14

Lundi 30 septembre 2019.

J'ai passé un sale dimanche. Entre les révisions, le stress et la grippe qui ne me lâche pas, je n'ai presque pas quitté mon lit.

Et comme si ce n'était pas suffisant, je commence ma semaine de mauvais pied.

Je me maudis intérieurement de m'être accordée ces cinq petites minutes supplémentaires de sommeil. Comme quoi, quand on est malade et endormi, une demi-heure s'écoule très rapidement.

Le bus scolaire ne m'a pas attendu et j'ai dû prendre le métro. Après les taxis, c'est le moyen de transport que je hais le plus.

Arrivée en retard à cause d'un souci technique et de ma montre qui n'a pas trouvé de meilleur moment pour rendre l'âme, je me retrouve à subir un savon que me passe avec une satisfaction non dissimulée Mr.Dork. Je ne l'ai jamais apprécié, et lui non plus.

Lors de la récré, Armin parle à Jean du devoir que nous a donné le professeur Shadis. Bien sûr, j'avais complètement oublié qu'on avait du travail à rendre. J'ai exactement sept minutes pour faire cinq exercices de physique.

C'est donc sans surprise que je me retrouve dans le bureau de Zackley. Quand il remarque que j'ai l'air de quelqu'un qui risque de vomir sur son bureau avec mes mains autour du ventre, il me laisse partir sans avertissement.

Je profite de ceci pour passer par les toilettes.

Malheur.

Mes règles sont là.

Et je n'ai rien sur moi.

MERDE.

J'accours vers l'infirmerie. Avec un peu de chance, l'infirmière a de quoi me dépanner.

Je pousse les portes avec précipitation, plus que mal à l'aise.

Et je tombe nez à nez avec Livaï, assis sur le lit le plus proche de l'entrée. Je n'avais même pas remarqué qu'il était absent en cours.

L'infirmière lui nettoie une vilaine plaie à la main et je devine qu'elle risque de s'attarder sur sa blessure, sauf que du temps, je n'en ai pas.

-"Madame..."

Bravo [t/p], c'était le moment parfait pour oublier son nom.

-"Euh... Livaï ? Ça va ?"

Ses yeux me lancent des éclairs et je me ratatine. Quelle idiote je fais ! Et après je me demande comment je peux être amie avec Sasha et Connie !

-"C-Comment tu t'es fait ça ?"

-"Ça ne te regarde pas."

Ouch.

-"Madame Lize, vous avez des serviettes hygiéniques ?"

À son expression, je devine que ma question choque le brun plus que n'importe quelle répartie.

-"Euh... oui, je pense. Je ne sais plus où je l'ai mise par contre. Tu peux attendre un peu le temps que je finisse pour la chercher."

-"Je suis assez pressée... J'ai échappé à Monsieur Shadis."

Elle m'adresse un sourire compatissant.

-"Oh. Ce n'est pas ton jour de chance. Regarde dans le tiroir de l'armoire du fond. Si elles ne sont pas là là-bas, tu seras obligée de patienter. Je ne peux pas laisser une élève s'aventurer près des médicaments."

Pour la première fois aujourd'hui, un rayon de soleil traverse les nuages qui embrumaient ma journée. Elles sont là !

J'en prends une et la lève en l'air comme si c'était le trésor le plus précieux du monde. Livaï me suit des yeux. Il n'est plus choqué, mais une lueur d'amusement brille dans ses prunelles.

Ses yeux sont magnifiques d'ailleurs.

-"Bon, [t/p] c'est ça ? Tu ferais mieux de faire vite, sinon tu risque de te faire tirer les oreilles."

Je lui souris et la remercie du fond du cœur. Avant de quitter l'infirmerie, je m'approche un peu de Livaï.

-"Ce ne sont peut-être pas mes affaires, mais vois-tu, moi, j'ai des manières. Alors bon rétablissement."

Je me retourne, la tête haute et m'apprête à sortir quand je trébuche. Mon avant bras me permet de protéger mon visage, il est sacrément écorché et ma cheville me lance, mais le coup qu'a subit mon égo après ce spectacle ridicule me donne la force de me lever et de partir comme si de rien n'était.

Je hais le lundi.

~Caporal Neko