Day 184

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Mercredi 18 mars

Assise sur mon canapé, je sers un peu plus fort un des nombreux oreillers et fixe avec un large sourire la boite posée devant moi.

Dans celle ci reposent tous les objets que j'ai gardé en souvenir d'un moment passé avec Livaï, tous les cadeaux qu'on a échangé et les bibelots symboliques. J'avais déjà un coffre réservé à cet effet. J'y gardais tous mes petits trésors et il contenait même les bracelets qu'on s'était fabriqué avec mes meilleures amies du primaire, mais avec le nombre exorbitant de prix qu'il avait remporté à la fête foraine, il ne suffisait plus. Alors j'en ai pris un autre, réservé à notre histoire.

Il doit être presque deux heures du matin, et j'ai besoin de me réveiller tôt demain. C'est les vacances, mais j'ai trouvé un job comme tuteur. Non seulement ça ne me prendra pas beaucoup de temps, mais en plus, c'est plutôt bien rémunéré en comparaison avec l'effort que je vais fournir.

Alors que je me prépare pour partir dormir, une avalanche de coups s'abat sur ma porte et je laisse tomber mon tube de dentifrice que je venais de déboucher. La peur s'emparât de moi. Il était beaucoup trop tard pour que ce soit un visiteur quelconque, et la façon de toquer n'augurait rien de bon. 

Mon cœur battait à tout rompre et j'hésitais à faire semblant de ne pas être là. Putain, c'est quoi ce bordel encore ?

Les mains tremblantes, je m'approche à pas de loup de la porte, attrapant au passage un chandelier robuste que ma mère avait insisté pour que j'utilise dans la décoration quand elle m'a rendue visite. On dirait qu'il est multi-usage. Ou plutôt qu'il risque de l'être.

J'essaie de calmer ma respiration et jette un coup d'œil à travers le judas de la porte. Et si c'était les délinquants qui s'étaient battus cette nuit là ? Qu'est-ce qu'il peuvent bien me vouloir ? 

Avec un soulagement indescriptible, j'aperçus la silhouette de Livaï et son profil. Je soufflais et déverrouillais ma porte, reposant mon chandelier à sa place. 

C'est fou à quel point je cherche la moindre occasion pour dramatiser.

La porte s'était à peine ouverte qu'il m'emprisonna dans ses bras. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait et quand il s'éloigna enfin, un simple coup d'œil à son expression déformée suffit à me replonger dans l'inquiétude.

-"Livaï ? Qu'est-ce qui t'amènes ? Pourquoi es-tu si pale ? Tu es blessé ?"

Je me mis alors à l'inspecter, à la recherche d'une blessure, les images de ce jour où je l'avais retrouvé blessé à la porte d'Hanji brouillant ma vision. Il me laissa faire quelques secondes avant d'attraper ma main et de la porter à son visage, l'embrassant tendrement. 

Normalement, ce geste aurait dû me mettre dans tous mes états, mais j'étais trop confuse, trop inquiète pour réagir normalement.

-"Livaï ? Quest-ce que tu as ?"

Ses yeux fuyants croisèrent enfin les miens et j'y lus quelques chose que je n'avais jamais vu auparavant et qui me laissa bouche-bée. Du désarroi, et ce que j'interprétais comme étant de la... culpabilité. 

Ne me dites pas qu'il se torture encore en se disant que c'est à cause de lui que je me suis retrouvée au milieu de l'attaque la dernière fois ?

-"Je voulais juste te voir."

-"Comme ça ? à deux heures du matin ? Et je suis supposée te croire ?"

Il m'offrit un sourire faible qui contrastait avec ses yeux mélancoliques.

-"Quoi ? je n'ai pas le droit de passer voir ma petite amie dès que j'en ai envie ?"

-"Les téléphones existent."répondis-je avant de le regretter. Pas que sa visite ne m'enchantait pas, mais je n'y comprenais rien.

-"J'avais envie de te serrer dans mes bras."

J'ouvris la bouche pour rétorquer, mais il déposa un baiser sur mon crâne et tourna les talons.

-"Je dois partir maintenant."

-"Tu es sûr que tu ne t'es pas foutu dans la merde ?"

-"Oui, ne t'inquiète pas."

-"Alors tu veux bien me promettre que tu n'es pas sur le point de le faire ?"

-"Promis. Je vais rentrer chez moi. "

J'acquiesçais avec hésitation, encore perdue.

-"Je t'aime [t/p], ne l'oublies pas."

"Je t'aime aussi Livaï, mais tu agis beaucoup trop bizarrement. Ce n'est pas vraiment rassurant."

Il sourit à nouveau. Deux sourires en une nuit, c'est beaucoup trop pour lui.

-"Tu m'appelleras une fois rentré chez toi, promis ?"

-"D'accord. On se voit demain."

Et il s'en alla. Vingt minutes plus tard, alors que j'avais à peine fini de me ronger les ongles, l'appel vidéo que j'attendais fit enfin vibrer mon téléphone, me confirmant qu'il était rentré.

Et malgré l'heure que nous avions passé à parler et l'absence de toute trace de bizarrerie de son comportement, je ne pus me coucher directement après avoir posé ma tête sur l'oreiller, des milliers de questions m'ôtant le sommeil.

Petit chapitre court et bizarre, mais il est trois heures du matin alors ça ne choque personne. On se retrouve bientôt pour la suite !

~Caporal Neko

200 days 《Livaïxreader》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant