200 days 《Livaïxreader》

Day 88

Jeudi 12 décembre

Erwin avait apparemment des affaires importantes à régler en dehors de l'école, son cours a donc été annulé. Comme nous avions un devoir particulièrement complexe en maths à rendre, presque toute la classe avait préféré rester pour travailler ensemble dessus.

La veille, j'avais passé assez de temps dessus pour parvenir à resoudre presque toutes les questions. Il ne m'en restait qu'une seule et je n'arrivais pas à saisir le bout du fil.

Mikasa et Armin étaient restés pour nous apporter un peu de soutien moral. La nature extravertie d'Hanji fait qu'elle préfère passer ces deux heures libres avec notre grand groupe et Livaï... a la flemme de quitter le lycée pour y revenir.

Je m'installe à ma place habituelle, sors mes écouteurs et augmente de volume au maximum. Toutes les personnes présentes se sont regroupées dans notre rangée et je n'ai jamais pu me concentrer quand il y'a du bruit. Hanji, assise à mes côtés, est tournée vers Sasha qui a pris place derrière nous et lui explique un exercice sur les nombres complexes. Jean est aux anges quand Mikasa vient lui demander s'il a besoin d'aide, mais cet idiot est trop intelligent et n'a eu aucune difficulté. Armin essaie de raisonner Connie et Eren est très vite rejoint par l'asiatique.

En gros, ils font un boucan pas possible.

Je tapote la table en fixant rageusement la question. Pourquoi est-ce que cette foutue dérivée seconde refuse de s'écrire sous la forme demandée dans l'exercice ?!

Je décide de reprendre la question depuis le début et tente une autre approche, bien que plus compliquée. Après une quinzaine de lignes, je trouve l'expression que je souhaitais obtenir, sauf qu'un moins sauvage est apparût de nulle part.

Puta*n.

En inspirant profondément, je relis la démonstration sans trouver la source de l'erreur. Encore une fois, je décide de retenter le coup.

Je me lève pour jeter les papiers noircis en fulminant. Après avoir retrouvé un semblant de calme, je recommence en relisant chaque ligne. Cette fois, il n'y a pas de doute, je n'ai fait aucune faute, mais le résultat n'est pas le même. Je décide de demander à Hanji si elle n'a pas remarqué d'erreur dans l'énoncé. Sauf que celle ci est trop occupée, entourée par plusieurs élèves qui lui demandent de l'aide. Armin et Jean ne sont pas dans une meilleure position, et quand je cherche Mikasa du regard, je n'arrive pas à la trouver.

Mes yeux perdus scannent toutes les tables, mais personne à l'exception de Livaï ne semble libre. Sauf que j'ai pris mes résolutions : je dois l'éviter au maximum, tenter de le sortir de ma tête et ne plus lui parler. D'ailleurs lui aussi a quitté sa place au fond de la classe.

-"Un problème ?"

Je sursaute en entendant sa voix grave. Ses mots tournent en boucle dans ma tête avant que je ne décide de tourner la tête dans sa direction.

Jamais de toute ma vie je n'ai été si captivée par le regardde quelqu'un.

Et jamais de ma vie je n'ai été aussi proche d'un garçon.

Une dizaine de centimètres séparent nos visages, peut-être moins, je n'en ai pas la moindre idée. Je suis si troublée que j'oublie presque les mots que je me suis répétée tout le week-end. J'oublie presque que je ne suis pas supposée être en contact avec lui. Presque.

Ce qui m'a semblé être des minutes n'est en réalité que quelques secondes. Je me détourne aussi vite que possible de ce regard où je brûle de me noyer et me lève précipitamment.

Sans un mot, je quitte la classe et part me passer un peu d'eau sur le visage. C'est mal.

Il a une petite amie.

Il a une petite amie.

Tu n'es pas ce genre de filles, [t/p].

Tu ne vas pas tourner autour d'un garçon en couple.

Je quitte les toilettes, en serrant encore plus fort ma veste en cuir noire. Il faut que je me reprenne en main.

Interdite et déconcertée, je décide de longer les couloirs un instant avant de rentrer.

Après quelques minutes, mes idées se font plus claires. Sauf qu'au boût de l'allée où je me trouve, Livaï s'avance vers moi, sourcils froncés. Mon retard semble l'avoir alarmé autant que ma sortie... dramatique.

Je tourne la tête. Aucune issue. Il faut que je passe près de lui.

Soufflant un bon coup, je baisse la tête et accélère le pas.

Ne me parle pas. Je t'en prie.

-"Qu'est-ce que t'as puta*n ?! T'es sor-"

Je passe près de lui en faisant mine de ne pas l'avoir entendu, mes cheveux masquant mes yeux.

Désolé. Désolé. Désolé.

Nos regards se croisent une fraction de secondes et en m'éloignant, je sens son regard peser sur mes épaules. Je décide enfin de retourner aux toilettes. Il faut que j'arrête de me prendre pour mimi geignarde.

Je m'adosse à un mur en couvrant mon visage de mes mains.

Bord*l.

Les larmes s'accumulent au coin de mes yeux et je les essuie avec hargne.

Pourquoi avais-je levé les yeux ? Pourquoi avait-il fallu que je vois son expression perdue, blessée.

Bord*l...

Bon bah ils ont été potes trop de chapitres, faut bien pimenter les choses.

~Caporal Neko