Day 30

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Mercredi 16 octobre 2019.

En rentrant la veille, le propriétaire m'avait donné un paquet qui m'étais adressé. Nous n'étions que le quinze, mais il avait jugé utile de me rappeler qu'il fallait payer avant le quatre du mois prochain. Alors que j'insèrais la clé dans la serrure de ma garçonnière, je l'entendis marmonner des paroles sur un ton tout sauf amical.

Quand j'avais ouvert le paquet, j'y avais trouvé le cadeau de mes parents, soigneusement emballé. C'était la première fois que je ne le fêtais pas avec eux. L'année avait démarré en force et les professeurs nous noyaient sous le flot continu des examens et des devoirs. J'avais préféré rester chez moi à réviser.

Mais je n'avais jamais dit que je n'allais pas m'accorder une pause entre deux exercices qui durera approximativement deux heures et qui consistera principalement en une performance de mes capacités vocales devant mon miroir avec un peigne à la main.

Préférant bien faire les choses, j'avais mis le paquet de côté, me faisant douleur pour ne pas l'ouvrir avant la date de mon anniversaire.

Le lendemain matin, Livaï n'est pas venu avec nous dans le bus. J'avais donc profité de la charmante compagnie d'Hanji qui vantait -encore une fois- les exploits de son écureuil. Autrement dit, qu'il ait dormi quinze heures trente au lieu des quatorze heures cinquante neuf minutes qu'il passe habituellement à roupiller.

Pendant les cours de la matinée, le brun était arrivé un peu en retard et ne semblait pas avoir bien dormi. Je voulais lui demander ce qui lui arrivait pendant la pause, mais il cherchait à tout prix à s'isoler.

Ce n'est que quand elle prenait son plateau repas devant moi au réfectoire que je vis sa main bandée. Ce n'était pas la gauche où se trouvait la vilaine blessure de la dernière fois qui n'avait pas encore cicatrisée, mais la droite. Peut-être était-ce pour le style ? Après tout, il ne semblait avoir aucune difficulté à l'utiliser et m'avait affirmé que ce n'était rien quand j'avais enfin réussi à lui parler.

Une fois notre repas fini, Hanji avait rassemblé toute la bande dans un coin. Le professeur Shadis avait annulé notre cours du lendemain, libérant ainsi notre après-midi. Les rumeurs couraient dans les couloirs que c'était la première fois de sa carrière que cela arrivait. Profitant de l'occasion, elle avait tout de suite tenue à organiser une sortie pour que je puisse m'amuser à fond.

Sauf que je n'en avais pas spécialement envie. J'étais plus gênée qu'autre chose de voir toute l'attention du groupe tournée vers moi et j'avais profité de la nouvelle bagarre qui avait éclaté entre Jean et Eren pour je ne sais quelle raison pour m'éclipser.

J'avais trouvé refuge dans notre salle de classe, vide à l'heure du repas. En regardant par les fenêtres qui donnaient sur le couloir, je ne vis personne. J'entrais avec un grand soupir dans la salle et entendis un juron. Livaï -qui était apparemment en train de refaire ses bandages- avait été surpris par mon entrée et avait laissé tomber son briquet qu'il laissait trainer sur la table.

Quand il se baisse pour le ramasser, j'eus le temps de voir des traces rouges vives sur ses articulations. Je traversais l'espace qui nous séparait en quelques enjambées et attrapai sa main dans la mienne, inquiète, quand il la retira brutalement.

-"Livaï ! Qu'est-ce que c'est ?"

-"Je t'en pose, des questions ?"

-"Je suis sérieuse ! Ça a l'air grave !"

-"Pas du tout, mais ça le sera si je ne mets pas les bandages et que ça s'infecte."

Je m'assis sur le chaise la plus proche, l'observant enrouler la bande blanche autour de sa paume et essayer de nouer les extrémités, sans grand succès.

-"Donne."

Presqu'à contre coeur, il me tendit la main et j'achevais le travail avec autant de délicatesse que possible.

-"Ça doit faire mal..."murmurais-je, plus pour moi-même que pour lui.

Je levais les yeux vers Livaï, qui me fixait avec cette expression indéchiffrable qui le caractérisait tant.

-"Ça ira ? Ça ne te fait pas trop mal ?"

Il ouvrit grand les yeux pendant une fraction de secondes, si courte que je crus n'en avoir que rêver puis détourna le regard et attrapa son magnifique briquet Zippo.

-"Ouai."

Trés rassurant.

Je m'assis plus confortablement sur ma chaise et sortis le roman que j'avais entamé le matin même dans les vestiaires du cours de sport. Comme à plusieurs reprises quand je me retrouvais seule avec Livaï, nous restions silencieux. Mais c'était reposant.

Je dois avouer que j'apprécie beaucoup sa compagnie.

~Caporal Neko

200 days 《Livaïxreader》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant