200 days 《Livaïxreader》

Day 171

Jeudi 5 mars

Je rejoins Sasha et Connie dans la salle d'arcade à la première heure du matin. Ces deux là n'auraient jamais accepté de se lever tôt pour qu'on aille ensemble au forum de l'orientation si je ne les avais pas convaincu de la possibilité de faire quelque chose de plus "amusant" avant. On n'avait pas cours aujourd'hui exclusivement pour s'y rendre mais ils semblaient avoir d'autres plans. Dormir en l'occurrence.

Pour leur futur, ils refusent de se réveiller à sept heures, mais si c'est pour jouer, ils sont même ravis de le faire.

Je me demande vraiment s'ils ont la moindre aspiration professionnelle. Mais bon, je ne suis pas mieux placée pour les blâmer.

Connie s'affaire depuis une demi heure devant une machine à pince qui offre des paquets avec des prix aléatoires. Il en est à son treizième essai et il continue de persister. Au moins, il a un esprit de combattant.

Je discute avec Sasha qui ne détache pas ses yeux de lui.

-"Tu as des idées des stands que tu veux visiter au forum ?"Je lui demande. Sasha est la plus raisonnable des deux. Elle y a peut-être déjà pensé.

-"Je sais pas. J'ai survolé la liste mais les trucs intéressants sont tous dans des écoles privées qui coutent la peau du c*l."

Eh bah voilà. Même les springles ont des options qu'ils trouvent intéressantes et moi, j'avance dans le noir complet.

-"Tu peux toujours postuler pour des bourses."

-"Bof."fit-elle en haussant les épaules, "On verra avec Connie."

-"Vous avez les mêmes penchants pour plus tard ?"demandais-je, légèrement surprise.

-"Pas tant que ça, mais on pense soit à être dans la même université ou au moins la même ville. On veut pas trop s'éloig-"

-"DANS TA FACE MACHINE DE MERDE ! T'AS CRU POUVOIR VAINCRE LE MAITRE DE L'ARCADE ? ET BAH NON ! MES PRÉCIEUSES PIÈCES SERONT ENFIN REMBOURSÉES !"

Je me penchais vers Sasha tandis que le chauve continuait à hurler qu'il était le meilleur pour lui chuchoter.

-"On lui dit quand que les cadeaux que la machine contient valent même pas le quart de tout ce qu'il a misé ?"

-"Laisse le, j'ai envie de voir l'expression de pur désespoir quand il verra le prix."gloussa t-elle en me tirant vers notre ami.

Il essayait en vain de découvrir son gain sans ouvrir le paquet, lançant des suppositions plus débiles les unes que les autres.

-"C'est une... bille ? Non, un sifflet ! Ou peut-être un yoyo ? Ou une toupie ? Je sais pas moi. C'est rond et dur. Enfin pas rond rond y'a un truc qui dépasse. Je parie que c'est une toupie. Immaginez que ce soit des air pods ? Ou un diamant ?"

-"Je ne vais même pas essayer de comprendre la logique derrière ton raisonnement..."capitulais-je.

-"Argh j'en peux plus ! Je vais l'ouvrir !"

Son désarroi total en voyant une bague en plastique et des stickers montrait à quel point il regrettait de s'être réveillé tôt.

-"Mais... Mais... c'est pas juste ! J'aime pas les bagues moi !"protesta t-il, "Oh ! Ça s'ouvre ! Et il y'a une sucette dedans ! Tout compte fait, ma virilité peut se faire enculer. Les bagues sont pour tout le monde non ? À moins que..."

Il nous toisa de haut en bas longuement avant de soupirer dramatiquement.

-"Sasha, quelles sont les chances que Livaï m'étripe si j'offre une bague à sa meuf ?"

-"Elles sont assez faibles. Je pense qu'il te butera sans cérémonie."

-"Tu marques un point. Mon intellect détint enfin sur toi. Du coup..."

Il s'éclaircit la gorge, réajusta une cravate imaginaire, lissa les plis de son pull et enleva son bonnet qu'il fourra dans sa poche avant de se mettre un genou devant Sasha.

-"Ma chère Patate girl, acceptes-tu de continuer à m'accompagner dans mes heures de colle même à l'université ?"

Il y'a des heures de colle à l'université ?

-"Balance la bouffe."Dit-elle d'un air solennel en peinant à retenir un sourire.

Il lui passa la bague au doigt pensant que j'essayais de fangirler aussi discrètement que possible.

Sasha, dans la peau du personnage, recula de quelques pas pour admirer le bijou en plastique rose à la lumière d'une borne d'arcade. Elle se retourna vers moi ensuite et d'un regard on se comprit et on se mit à gueuler ensemble.

-"IF YOU LIKED IT THEN YOU SHOULD HAVE PUT A RING ON IT !"

S'en suivit une performance claquée au sol de "Single Ladies" de Beyoncé, interrompue par un appel d'Eren qui nous demandait ce qu'on foutait pour avoir une heure de retard. Voilà où nous mène la persistance de Connie.

En arrivant en courant au forum, nous vimes notre bande rassemblée près de la porte avec des airs qui reflétaient leur occupation pendant leur attente : trouver les pires insultes possibles pour nous les balancer au visage.

Je m'échappais en allant me réfugier dans les bras de Livaï, certaine que personne ne s'attaquera à moi avec lui à proximité. Je tirais ma langue aux Springles qui semblèrent considérer un instant de venir se réfugier dans les jupons du brun avec moi avant d'en être dissuadés par son air menaçant -soit naturel- .

Entrant enfin, chacun s'arma d'un plan. Cinq minutes plus tard, les Springles aucunement touchés par les reproches parvinrent à convaincre Isabrl d'aller récolter le plus de cartes du form des autres visiteurs. Eren qui était terrible pour les lire suivait sagement Mikasa et Jean prétendait ne pas savoir comment faire aussi pour se joindre à eux. Ce qui est complètement faux. C'est un pro, mais pour les beaux yeux de Mikasa il serait prêt à prétendre ne pas savoir ce que font un plus un. Furlan et Armin discutaient avec sagesse des différents programmes et formations et Hanji sautait partout, tirant Moblit et martelant les pauvres représentants de questions. Avec Livaï, on était en retrait, prenant exemple sur les deux blondinets de la bande et étudiant toutes les options.

Je surpris à plus d'une reprise son regard divaguer vers la liste des écoles anglaises et il semblait beaucoup plus intéressés par les stands de leurs établissements que ceux locaux.

Les paroles de Sasha me revinrent en tête. Comment elle et Connie cherchaient un truc proche pour éviter la distance. Si une formation m'intéressait suffisamment, je n'allais pas la laisser tomber pour être proche de mon petit ami : c'est mon futur professionnel après tout. Mais si Livaï décide de revenir dans son pays, où que mes études me mènent à l'étranger, je me demande l'effet que ça aura sur notre couple.

Sommes-nous suffisamment soudés pour survivre à une relation à distance ?

Je secoue la tête et reviens à mon inspection des différents instituts. Pas la peine de penser à ça maintenant. On a encore le temps.

Pourtant, je ne pus me retenir de lui lancer un regard craintif en coin. À quoi ressemblerait ma vie sans lui ?

J-30 car je trouve que le nombre du jour seul n'est pas suffisamment stressant :).

Plus que 14 chapitres !

~Caporal Neko