HEY, RUDY

C É L E S T E

XIX

11h27 ~ Appartement

Un peu avant midi, alors que les rayons du soleil s'étaient déjà faufilés par centaines dans la pièce et formaient des marques dorées sur le vieux parquet, le blond ouvrit les yeux. D'abord faiblement, sentant un halo de lumière dorée pointé sur son visage. De petites poussières virevoltaient dans la pièce à la façon d'un ballet muet.
Sa première pensée fut pour Rudy ; comme chaque matin depuis qu'il l'avait rencontré.
Ses membres engourdis refusaient de bouger, et il enfonça un peu plus sa tête dans son oreiller, laissant quelques uns de ses cheveux raides et clair comme le jour, s'échouer sur son visage. Le nez dans l'oreiller et appréciant le soleil sur sa peau, il se remémora des mots de Rudy, et son expression mesquine.

Rudy Gianelli était décidément le plus beau garçon qu'il n'ait jamais vu, son sourire fauve, ses cheveux sombres et son regard farouche le rendait enivrant jusque dans l'âme. Et bien qu'il ne l'ai vu que quelques heures, elles lui avaient suffit pour savoir que s'accrocher à un être comme lui, c'était comme naviguer sur la nuit sans garantie de voir le jour.

Son réveil affichait une heure tardive, mais il avait tout le temps. Zakari viendrait le chercher vers treize heures, et ils iraient ensemble au grand stade.

12h46 ~ Appartement

Yunes s'était rendormi. Du fond de son sommeil, il entendit quelques coups réguliers sur une surface dure et ouvrit les yeux quand il réalisa qu'un individu toquait à la porte. Il poussa un gémissement accusateur qui trahissait sa mollesse et son alanguissement...

La porte de l'appartement n'était pas fermée, et Zakari entra dans la pièce. Yunes lui avait donné son adresse, et le châtain observa l'endroit comme une grotte sacrée aux milles trésors.

— Wah, c'est super cool ici... Annonça t-il la voix pleine d'émerveillement sur un ton doux, ayant remarqué l'odeur de sommeil qui flottait dans la pièce.

Il s'approcha de Yunes et s'assit sur le bord du lit, posant son sac à ses pieds.
Le blond l'observa un temps puis étira un sourire niai, content que son ami soit là.

— J'ai bien fait de venir en avance... Affirma Zakari devant l'état de léthargie de son ami.

— J'ai super bien dormi... Articula Yunes en se tournant un peu plus vers Zak, au chaud sous sa couette.

— Ça se voit. Tu as mangé ?

Yunes fit non de la tête et pensa alors à ses médicaments, il allait avoir du retard dans ses prises à force de glander et d'être inattentif.

— Tu pourrais... Aller chercher la boîte rose sur l'évier de la cuisine ?

Zakari se leva et se dirigea vers la petite cuisine, il retira son manteau au passage et apporta la petite boîte, une boite de médicaments, rose pâle. Il aurait bien demandé à son ami de quoi il souffrait, mais il n'osait pas. Il pensa à lire les prescriptions sur l'emballage, mais elles étaient en français, et le langage médical français n'était pas vraiment son point fort.

Yunes s'était redressé dans son lit, adossé au mur. Il s'était endormi en caleçon et n'avait pas songé un seul moment que Zak le verrait dans cette tenue... Mais après tout c'était Zak, pas de quoi en faire une polémique, et de toute façon, il était encore trop stone pour trouver le courage d'attraper un t-shirt.
Il se couvrit jusqu'au nombril avec sa couette, et son intimité s'en satisferait.

Zak lui tendit la petite boite et Yunes décortiqua deux comprimés de l'aluminium avant d'attraper sa bouteille d'eau et de les ingurgiter.

— Je pensais pas que t'étais aussi musclé... S'étonna le châtain en s'asseyant en tailleur sur la couette après avoir retiré ses chaussures.