V E R M E I L

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Musique ~ Space song

LXX

             Yunes resta sans bouger, fixant les deux pupilles noires de Rudy, profondes et dans l'attente d'une réponse. En réalité il ne savait ni quoi dire, ni quoi faire, comme si son cerveau faisait défiler en gros "Erreur404" devant ses yeux. Il se sentait tiraillé des deux côtés par son envie de lui faire plaisir — et de s'en donner à lui même — et de l'autre, la peur croissante de mourir de honte. Il se mordit la lèvre et baissa les yeux.

— Je ne t'oblige à rien, si tu n'as pas envie on en reste là.

— Je crois... je crois que j'en ai envie... c'est juste, c'est étrange. Je crois que je ne sais pas vraiment comment m'y prendre.

Les lèvres du brun s'arquèrent en demie lune comme il pouvait s'y attendre.

— Ça peut s'arranger... Affirma le brun en s'asseyant en tailleur.

Il jeta un coup d'œil au blond qui s'était redressé sur ses avants bras.

— Viens.

Yunes se redressa sur ses ordres et s'approcha de lui, sa peau nue et lisse parsemée d'ombres et de reflets à cette heure bleue.
Il aimait particulièrement la façon dont Rudy l'observait, comme un animal sauvage constamment aux aguets, captivé par sa nouvelle proie des plus appétissantes.
Ses belles lèvres s'approchèrent des siennes avec la lenteur nécessaire pour faire venir l'impatience. Yunes pouvait sentir son souffle contre le sien, mais Rudy demeurait trop indocile pour se contenter d'un baiser obtenu sans concession. Il dévia sur sa joue au dernier instant ; ce qui amusa le blond qui se trouvait encore trop naïf de se laisser avoir par ce petit jeu de la frustration. Mais qu'y pouvait-il ? La vie entière le bousculait vers le ravin du désir, de la gourmandise, du pêcher, et autres vices qu'il lui semblait amusant d'apprécier.

Il sentit les mains du brun glisser dans son dos comme de l'eau sur un rocher, ce dernier lui chuchotât quelques paroles indécentes et perverties au creux de l'oreille.
Le blond ne se retint pas de rire, sachant parfaitement qu'il s'était déjà abandonné à lui depuis de longues minutes. Son excitation était revenue aussi vite qu'elle avait voulu fuir.
Il passa un bras autour de son cou et embrassa ses lèvres sucrées. La frénésie de leur baiser trahissait les pensées de Rudy, désordonnés et luxuriantes, fruit de son impatience face à ce qui allait se passer. Cela ne dérangeait pas Yunes bien au contraire, appréciant ce côté brutal qu'il n'arrivait pas à contenir.

Leurs regards s'interceptèrent succinctement, juste le temps de comprendre que la montée vers le climax devait arriver...
Yunes laissa alors sa main descendre innocemment vers son bas ventre, assez grand pour comprendre en quoi consistait ce fantasme aussi gênant qu'excitant. Puis, il interrompit le baiser passionné qu'il échangeait avec Rudy pour porter deux de ses doigts à sa bouche, n'ayant pas de lubrifiant à porté de main. Mais le brun l'interrompit dans son action et attrapa sa jolie main pour la porter jusqu'à ses lèvres. Yunes l'observa faire avec attention, guettant chacun des baisers qu'il déposait au creux de sa paume. Le regard de Rudy était parsemé de braises effervescentes prêtes à s'embraser au moindre mouvement. Ses yeux de feu ne le quittaient pas, fasciné par sa beauté et certain qu'il pourrait s'envoler comme les signaux de fumé.

Ses belles lèvres firent le tour de sa main et sa langue passa langoureusement le long de son index. Il humidifia ses doigts à sa place, avec cet air perfide et malicieux qui ne le quittait pas, n'en étant pas à son coup d'essai.
Yunes ne pu s'empêcher de sourire ; il aimait vraiment ça, cette atmosphère corrompue dans une débauche sensuelle guidée par ses simples gestes primitifs. Il voyait que Rudy savait parfaitement où il allait, que tout se passerait bien, et ça le rassurait.
Le brun retira les deux doigts de sa bouche et lui rendit l'usage de sa main, étant plus intéressé par ses lèvres amoureusement humides qui n'attendaient que ses baisers.
Les lèvres de Rudy avaient quelque chose de divin, il le sentait à chaque minutes, à chaque seconde où elles étaient posées sur lui. Il sentait son excitation grandir de plus en plus, Rudy dévia sur sa joue et dans son cou, sachant parfaitement à quel point cela lui faisait de l'effet.

HEY, RUDYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant