B R Û M E

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LXXII

13:49 ~ Chambre

La sonnerie retentit en bas. Yunes n'eut même pas le temps de relever la tête pour réagir à ce qu'il venait de dire.

— On dirait que ton père est arrivé. Affirma-t-il en rangeant le livre dans l'étagère avant de sortir de la pièce.

Yunes resta quelques secondes en position plage sur son lit, les yeux fixés au loin l'air de mal réaliser ce qu'il venait de lui dire.
Un deuxième coup de sonnette le tira à ses pensées et il se leva pour aller ouvrir, n'ayant pas vraiment envie que son père découvre Rudy sans qu'il soit là.
Il descendit les escaliers deux par deux et passa devant le brun qui attendait calmement les présentations...

Le père de Rudy était donc le genre d'homme à offrir un revolver à son fils pour sa majorité... cela expliquait un tas de choses, et en brouillait davantage. Il préféra ne plus y penser et tourna le verrou de la porte qui s'ouvrît à la volée sur son père et sa belle mère chargés de sacs et de valises.

Léo. Son visage lui avait à peine manqué. Cheveux grisonnants coiffés impeccablement, barbe de trois jours également impeccable, yeux gris perçants et belle gueule ; le tout fixé à un bon mètre quatre-vingt de carrure entretenue malgré la cinquantaine. Pas étonnant que Marina soit tombée raide dingue de lui. Elle le suivait d'ailleurs de près, portant la chatière et une énorme valise fuchsia. Mozart miaulait comme un demeuré dans sa cage, griffant les parois de plastique avec acharnement.

— Ah par Jupiter j'ai cru qu'on arriverait jamais. Lâcha son père en embrassant son fils sur les deux joues avant de regarder Rudy et de le saluer d'abord d'un signe de tête.

Le brun s'avança et lui tendis une main que Léo serra vigoureusement.

— Rudy Gianelli.

Son père sembla intrigué le temps d'une demie seconde comme si ce nom ne lui était pas étranger et évidemment il ne l'était pas puisqu'il avait déjà accepté un pot de vin de sa part, ce que Rudy savait parfaitement, et apparement il en jouissait.

— Léo, de Bavière. Répondit-il ne sachant pas s'il était réellement utile de préciser le nom de famille.

Il se lâchèrent la main et Yunes soupira tout bas de sorte de personne ne l'entende.

— Bon et bien papa je te présente Rudy, il va rester encore quelques jours ; il est américain alors... ne l'assomme pas de questions...

Rudy paru amusé et Yunes fut étonné qu'il ait compris le sens de sa phrase.

— Je comprends très bien le français, mais... mh, je suis vraiment très nul pour le parler. Affirma le brun, en français, ce qui fit sourire Yunes parce qu'il trouvait son accent tout à fait charmant.

— Oh et bien je pense qu'il s'entendra très bien avec Marina, elle a vécue aux États-Unis.

Ladite Marina replaça ses cheveux derrière ses oreilles et s'avança vers eux alors qu'elle avait été occupée à sortir le chat de sa cage.

— Nice to meet you.

Rudy serra sa jolie main puis elle sourit à Yunes. Il reluqua sa tenue, ses hauts talons, ses fines jambes recouvertes collants brodés, sa robe noire couverte d'un manteau couleur aluminium. Elle était belle c'était vrai, mais bordel qu'il la détestait.
Il se retint de lâcher une réflexion, sentant que rester entre son père qu'il avait envie de frapper et cette pimbêche le mettrait bientôt hors de lui.
Il haïssait son père d'avoir abandonné sa mère, et encore plus d'être allé chercher une autre femme, russe elle aussi, comme s'il avait un faible pour elles.

HEY, RUDYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant